lundi 25 juillet 2022

Fantôme de Franco

Francisco Franco était un général espagnol qui était à la tête du Parti Nationaliste entre 1938 et 1973, renversant la seconde république espagnole pendant la Guerre Civile qui a fait plus de 500 000 morts. Son règne est très justement traité comme la dictature qu'elle aura été, et la période où il a régné est appelé l'ère Franquiste.

Né à Galicia, dans une famille militaire aisée, il a servi comme cadet dans l'armée espagnole  au sein de l'Infanterie de l'Académie de Toledo entre 1907 et 1910. Servant au Maroc, il s'est hissé au rang de brigadier général entre 26 et 33 ans., ce qui en faisait le plus jeune général d'Europe et la plaçait sous un éclairage favorable. Deux ans plus tard, il est fait directeur général de l'académie militaire à Zaragoza. Le Caudillo, comme on le surnommera, conservateur et monarchiste, regrettait amèrement la fin de la royauté et la création de la république, en 1931. On avait fait fermer l'académie qu'il a fait rouvrir et qu'il a opéré avec son armée républicaine.  

Quand la Confédération Espagnole des Droits Autonome, un parti d'extrême-droite et le Radical Parti Républicain, un parti du même genre, gagnent les élections de la terrible année 1933, Franco prend de l'ampleur. En 1934, la révolution asturienne prônant les voies socialistes sont vivement réprimées par l'armée de Franco qui y inflige plus de 3000 morts. On sait maintenant qu'il est capable d'assassiner son propre peuple, sans scrupules. Il joindra le coup militaire de 1936 qui marquait le début de la Guerre Civile Espagnole. À la tête des colonies en Afrique, il sera vit couronné chef de l'Espagne. 

On réprime aussitôt tout opposant. La répression est absolue. Des camps de travail, de concentration, des exécutions sommaires provoqueront entre 50 000 et 100 000 morts Espagnoles. Avec les morts de la Guerre Civile, on atteint autour de 500 000 morts. 

En 1939, année noire, Franco est confortablement assis au pouvoir. Habilement, et adepte du culte de la personnalité, il afficher la neutralité pour son pays pour la Seconde Guerre Mondiale. Pouvant ainsi purger son propre pays pendant que les regards sont ailleurs, et affichant quand même ses appuis à l'axe pendant le conflit, ce qui entache largement la réputation de l'Espagne, à l'internationale. Pendant la Guerre Froide, Franco réussit à faire sortir l'Espagne de la dépression économique et on parlera du miracle espagnol.  

Autoritaire, totalitaire, en remplissant absolument tous les critères, il devient anti-communiste ce qui lui gagne l'appui des parfois si tristes États-Unis. Luis Carrero Blanco deviendra son éminence grise, dont le rôle prendra de l'ampleur à partir du moment ou la maladie de Parkinson prend le dessus sur Franco. Il sera forcé de quitter son poste en 1973 et meurt dans ans plus tard, intouché par la justice nulle part sur terre, à 82 ans. 

Il aura fait des dommages tragiques et immenses dans son propre pays, dans une époque marquée par la brutale répression, mais dont la prospérité collective vient affecter le jugement de plusieurs. La démocratie sera instaurée difficilement en Espagne. Mais avec raison. 

De nos jours, des révisionnistes tentent de réécrire l'histoire et de justifier l'injustifiable. 

On a eu la bonne idée de légiférer et de rendre criminelles les formes d'appuis publics au clair dictateur, en Espagne. Mais ça ne fait l'unanimité.

Comme quoi, le temps ne fait pas toujours apprendre. 

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