mercredi 13 juillet 2022

Fucks de Trucks

Désorientés.

C'est le mot juste afin de parle des étés. Je ne devrais pas généraliser. Mais ça convient à mes étés. Ça devrait convenir à mes étés futurs.

Avant cette année,  je n'avais pas d'allergies sérieuses. Toutefois, dès l'arrivée du beau temps, en 2022, j'ai sans cesse éternué tous les jours. Plusieurs fois. Violement.  Le 24 avril dernier, je testais positivement à la Covid après 2 jours de signes de symptômes assez légers. Je faisais le test convaincu que ce n'était qu'une petite grippe d'homme. Et bien non j'étais bien infecté. Ce que j'avais considéré comme léger serait en fait le plus dur que j'aurai subi. Qui reste presque rien. Toutefois, je suis resté avec une envie de tousser depuis cette date qui ne me lâche pas. Un chatouillement dans la gorge perpétuel qui me force à tousser au moins une fois par jour. Sinon plus. Et des mouchoirs tout l'été. Mes étés deviennent une nouvelle gestion corporelle. 

C'est con, mais ce n'est pas facile. J'ai l'impression de vivre avec un nouveau nez, plein ou qui coule, et des cordes vocales perpétuellement saucées dans le cramas. Je me râcle continuellement la gorge. Ma médecin et la pharmacienne me disent que les allergies pourraient aussi être responsables de ça. Je suis une nouvelle voiture, mais plutôt usagée. Un vieux truck.

Au travail, je bois une quantité impressionnante d'eau. Conséquemment je vais donc aussi à la salle de bain plusieurs fois par jour. Et au moins une fois dans la nuit. Je bois souvent dans le seul but de soigner le chatouillement du fond de la gorge qui menace de me faire tousser. La dynamique est supposée changer en vieillissant, mais j'avoue que je ne m'attendais pas à défaillir au niveau de la santé comme ça.

Avec le temps, on se surprend à se souhaiter moins d'inattendu. Pourtant j'ai passé les 50 premières années de ma vie à provoquer l'inattendu. À le valoriser parfois. La vie est si courte, faut la savourer pleinement pendant qu'on y est. 

Au travail, les vacances de tous et chacun, les nouvelles embauches, les candidats embauchés qui ne travaillent que 2 jours et dont on corrige les erreurs les trois autres, les chauffeurs qui se découragent et ne reviennent tout simplement plus après une seule journée, les fucks de trucks...l'été est assez infernal au bureau. Mais on dirait que je m'en fait moins. Comme si j'était un gars qui n'allait pas se rendre à l'automne au même poste dans le même bureau.

Ce qui sera peut-être le cas...

Je vais appliquer pour travailler à la ville qui me loge. Pour plusieurs raisons. Pour couper dans les heures de routes que je fais. 20 minutes les matins autour de 5h20, 1h00 et plus autour de 15h15, pour le même trajet, au retour. Pour le salaire. Toujours meilleur ailleurs. Pour les conditions, dans une ville, on a des conditions de travail qui nous protège davantage. Je serais peut-être même syndiqué pour la toute première fois. Les syndicats n'ont jamais été en ma faveur toutefois. Jamais. Parce que j'ai des contacts dans cette ville avec laquelle on fait affaire. Après 5 ans, là où je suis, avec 8 personnes, 8 femmes d'ailleurs, de cette ville, je peut-être tâter le sujet. Les inclure dans mon CV assurément. Et finalement parce que je chéris le rêve réel de me rendre au travail au moins, 9 mois par année, en vélo. 

La vie est obscène par moments et on peut choisir de ne pas participer aux obscénités. Je supporte plus les fluctuations du prix de l'essence. L'indécence, ça se contrôle.  Je n'endure plus nos trucks au bureau. Fuck les trucks. Vive le sport et l'écologie. Je ne peux même pas dire vive la nature et le plein air puisque l'été me fait exploser du nez et tousser comme un Covidien. Que je suis peut-être redevenu. Faudra que je me reteste. Je suis en train de me dire que quand les gens tousse au bureau, c'est peut-être moi qui leur donne quelque chose. Nos rapports à la toux ont complètement changé depuis 2-3 ans. Tousser en juillet comme one le ferait en février. Moucher comme on le ferait en janvier. Nouvelles réalités.

Un collègue, pas plus tard qu'hier, était incapable de ne pas tousser les 3 dernières heures de bureau. Il n'est pas au bureau aujourd'hui, ayant choisi de se faire tester.  

Depuis lundi, un brillant chauffeur avait laissé les lumières sur un de nos camions vendredi dernier. La batterie était éteinte, au petit matin, trois matins lus tard. Un autre camion a vu sa porte arrière ne plus s'ouvrir du tout, il a dû revenir au bureau et rien n'a été fait pour lui ce jour-là. Un autre camion, comme si ce n'était pas assez, a perdu son marche pied. Ça n'empêchait pas de travailler, mais c'était un autre fuck de truck qu'il fallait faire réparer.

Quotidien de misère. Mais pas mon département. Et en même temps, j'ai un rare poste où j'ai le luxe de pouvoir écouter de la musique de mon choix 80% de ma journée. Dur de quitter ce poste...

Mais très possible.

Aucun commentaire: