lundi 9 juillet 2018

Jeudredis

Les rythmes qu'on s'imposent dans la vie n'en tiennent souvent qu'à nous. Dans nos démocraties, on a encore le luxe de se prétendre libre.

Mais mes 46 printemps se font sentir depuis quelques temps. Quand nos patrons nous ont demandé de travailler 4 jours de 10 heures au lieu de 5 de 8, on en croyait pas nos oreilles. Avec le recul, on réalise qu'on faisait déjà 10 heures et plus par jour, alors ce n'était que pour cesser de payer du temps supplémentaire, mais ce jour de plus est une grande différence dans la composition d'une semaine. Sans que je le demande, on m'a offert le vendredi off. Je sens que parfois, on le regrette, mais il est trop tard. On ne reculera jamais là dessus.

Mes vendredis (à moi et à un collègue) deviennent donc des jeudredis. Les deux dernières semaines ont eu des lundis fériés. Ce qui nous as donné trois journées phénomènalement trop longues et surchargées.

Avec ma famille, mes deux soeurs, leurs filles, ma mère, l'amoureuse, on avait prévu loger au condo du Nord toute la semaine. On avait plus que prévu, on l'a fait. Tous moins moi. Enfin moi qui me levait à 4h20 du matin et revenait entre 19h30 et 20h30 dans le Nord. L'amoureuse (et notre fille) toute seule(s) avec ma famille...elle aura sa place au paradis.

Bien que j'avais passé le dimanche et le lundi avec eux, les intenses mardi et mercredi ont additionné une fatigue qui m'a rendu tout chose. Des nuits de 4, 6 et 4 heures de sommeil se sont succedées.
Inutile de vous parler de la météo, elle était si assommante cette chaleur que j'avais parfois l'impression que je me trempais la tête à l'eau, sans avoir le luxe de pouvoir me sécher des mains (beaucoup trop sales).43degrés celcius!.
 Mes t-shirts étaient dégueulasses.

Ce qui me fatiguait plus encore était de penser à mon weekend. En fin de journée, jeudi, je fonçais vers le Nord, rejoindre mes amours, je prenais enfin ça "chill", avant que le lendemain on mette le cap sur Québec et le show de Neil Young au Festival d'Été de l'endroit.

J'ai beau travailler noblement dans le recyclage, je roule plus de 200 kilomètres 4 jours sur 7, cette semaine, plus encore, je brûle du pétrole en cybole. Je sauve le monde d'une main et le tue du pied en même temps.

Parlant de tuer, je suis certain qu'avoir consulté un médecin, il m'aurait diagnostiqué un TTT.
Tu Te Tue.

Parce qu'en plus, je traduis, je blogue, j'assistant coach au soccer, je sauve la piscine des algues...

Le weekend au FEQ me fatiguait mentalement aussi parce que dimanche soir, je veux aussi assister au spectacle de Camilla Cabello/Shawn Mendes avec l'amoureuse et ma fille. Mais dois puncher 273 km plus loin à 6h30 le lendemain matin...

Hmmm...

Mais je n'en étais qu'au jeudi. Et dans l'extrême fatigue qui m'habitait j'ai confondu le sac de cerises (première photo plus haut) avec le sac de ressorts(photo ici)... Sac placé au même endroit, à des moments différents de la journée.

Me suis envoyé un ressort dans le palais pensant que c'était une cerise. La photo plus bas c'est le sang que j'ai craché. Et le ressort presqu'avalé. Alors quand je croisais un citoyen qui voulait me parler, je lui offrais non seulement une tête ruisselante de sueur, mais aussi une bouche d'où perlait, ici et là, au coin des lèvres, des lisières de sang. Ce qui n'est jamais anormal pour un vampire comme moi, mais nous étions de jour. Et bien que de nombreuses cuisses suscitaient l'envie de croquer, je sentais que je dilapidais de la peur ici et là. À Pointe-Claire, Kirkland et Ville Mont-Royal. En Anglais. Bloody Jones.

Cette semaine s'annonce tout aussi Lorde lourde. Et je refais la route Montréal-Québec jeudi pour Beck. Puis vendredi on ferme notre festival avec Cindy Lauper et Lorde. Peut-être The Box, je ne sais trop encore.

Si je ne suis pas mort.

Parce qu'on ne le remarque pas tout de suite quand on est mort.

Pas les jeudredis en tout cas.


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