jeudi 12 juillet 2018

De Guerres Commerciales

"Commercial wars are not that bad!" a dit le grand crétin des États-Unis.

Je me demande à quelle guerres commerciales faisait-il référence?

Pas à celle née de la loi Smoot-Hawley en 1930. L'augmentation draconienne des droits de douanes sur plus de 20 000 types de marchandises importées, principalement alors, du Canada d'Amérique, avaient aussi obligé le Canada d'Amérique à riposter avec des droits de douanes sur les exportations des États-Unis. Résultat? Chute des profits Étatsuniens sur les exportations de 61%, ce qui est ÉNORME, entre 1929 et 1933. Les tarifs ont dû être abrogés dès 1934.
On ne s'entend pas sur l'étendue des dommages de chaque côté, principalement par orgueil, mais il ne fait aucun doute que cette loi est considérée comme un facteur aggravant de la Grande Dépression.

Plusieurs historiens s'entendent pour parler d'un facteur d'éveil aux mouvements Nazis outremer, de sa montée en popularité ainsi que de l'attrait envers les mouvements fascistes mondiaux. L'accord est quasi universel pour dire que personne n'a "gagné" cette guerre commerciale. Certains disent même que les États-Unis en ont souffert pendant 80 ans.

Les seules nations gagnantes de guerres commerciales sont celles qui n'y participent pas.

À la fin du XIXème siècle, le Canada d'Amérique et les États-Unis étaient en guerre commerciale, ce qui a provoqué une chute des exportations canadiennes vers le pays de l'Oncle Sam. Cherchant alors de nouveaux marchés d'exploitation, Le Canada d'Amérique s'est donc tourné vers la Grande-Bretagne. Qui n'avait rien demandé. Et qui a fait de beaux sous facile. Gagnant de cette guerre? L'empire britannique. Originalement non participante.

La Russie soviétique, largement boudée par les partenaires commerciaux occidentaux post révolution de 1917 et suite à l'avènement du communisme, se sont retrouvés gagnantes d'une guerre à laquelle elle ne tenait pas. Les tarifs aussi grossiers alors qu'ils le le sont maintenant, ont poussé l'Italie à abandonner les importations Étatsuniennes et à reprendre le commerce avec les Soviétiques, forgeant ainsi des liens commerciaux qui persistent encore aujourd'hui.

Mais il y a eu la France de la fin du XIXème siècle qui a été une exception. Quand l'Italie, nouvellement unifiée, a imposé des tarifs douaniers outranciers sur les importations françaises, afin de stimuler l'industrialisation nationale, la France a aussitôt riposté sur les exportations italiennes, qui se sont alors totalement effondrées. Le choc a été brutal. Et même après que l'Italie se soit ravisé sur les tarifs douaniers, la France a continuer de les punir pendant des années avec des tarifs élevés.

Pour qu'il ait eu gagnant, dans ce cas précis, la France, il aura fallu une grande disparité économique entre les deux peuples. La France étant beaucoup plus riche alors que l'Italie. (encore aujourd'hui). Trump mise là-dessus. La grandeur économique des États-Unis. Ça fonctionnera contre le Mexique d'Amérique. Mais contre l'Union Européenne ou la Chine, n'y pensez même pas. Pourquoi pensez vous qu'il aime frapper sur Justin, pour rien? Parce que les lâches frappent sur les plus petits, c'est connu.

La guerre du poulet de 1960 avait aussi vu l'Allemagne humilier les États-Unis quand un différend commercial entre les États-Unis, la France et l'Allemagne, avait vu ces deux derniers imposer des tarifs sur le poulet des États-Unis. Ceux-ci avaient répondu par des droits de douane sur le brandy français et les modèles véhiculaires Volkswagen. L'Europe n'avait alors jamais reculé et les consommateurs des États-Unis (et de l'Europe) en avait été les grands perdants.

Comme conséquence imprévue, les constructeurs automobile des États-Unis, à l'abri des tarifs, n'a pas réussi à se moderniser selon les exigences des consommateurs, ni à améliorer la qualité ou à réduire les coûts, préparant le terrain pour des décennies de déclin chez Chrysler et GM, entre autre banqueroute.

Ce qui fait que la sidérurgie des États-Unis fait pitié n'est pas les tarifs étrangers trop élevés ou les subventions trop généreuses de nos gouvernements dans le domaine comme ils le prétendent. C'est plutôt que l'industrie ne s'est jamais modernisée et la technologie utilisée en ce moment est obsolète et risible.

Voilà ce qui explique pourquoi les États-Unis sont incapables de concurrencer le marché.

Dans toute guerre commerciale, le vrai perdant, c'est vous, consommateurs.

Il y a beaucoup plus de perdants que de gagnants. Et les pauvres sont les plus grands perdants de tous. Les gens comme Trump ne se soucient pas des pauvres. Ils ne se soucient pas de payer quelques dollars de plus en tout temps. Ils en ont toujours eu les moyens.

Mais la plupart des gens n'ont pas ce luxe.

Le plus grand des perdants est actuellement un président.

Perdant dans toute les interprétations du mot possibles.

Il pollue la réunion de l'OTAN en ce moment.

Morpion.

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