mardi 17 juillet 2018

Blonde et idiote Bassesse Inoubliable*******************Suzanne Vega de Suzanne Vega

Chaque mois, (vers le milieu) je vous parle musique, tout comme je le fais pour la littérature (vers la fin du mois), et pour le cinéma (vers le début)

Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté que les accords et les mots de ces albums sont maintenant composantes de mon ADN.

Par ordre de création`
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2

B.I.BI. c'est aussi bibi, moi. Ou la terminaison du terme habibi, voulant dire en dialecte irakien, je t'aime.

Musique, je t'aime

Tel que promis: Suzie.

SUZANNE VEGA de SUZANNE VEGA

1984.

Suzanne a fait partie des chansonnières qui ont participé à l'album Fast Folk, lui-même inspiré du magazine du même nom. Mettant en vedette les artistes du Greenwich Village dont Suzanne fait parti, on y encourage la visibilité d'artistes afin qu'ils puissent attirer l'attention de grandes maisons de disques. Ça fonctionnera pour Lyle Lovett, Tracy Chapman, Shawn Colvin et Michelle Shocked entre autres artistes. Suzanne aussi. Parmi les toutes premières. Sa douce voix, sa vision intelligente, son doigté à la guitare séduit.
Lenny Kaye, guitariste de Patti Smith, est aussi charmé. Il produira son premier effort solo sur disque quand elle signe pour A & M. Steve Addabbo, brillant musicien, et parfait arrangeur, sera aussi une main importante à la production. Il sera aux instruments de 60% des chansons du disque.

Sue compose toutes les pièces, joue de la guitare acoustique sur toutes, et y chante sur toutes. Le disque sera écrit en 1984, enregistré entre janvier et mars 1985, et lancé en mai 1985.

Son premier album fera grande impression aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Allemagne, en Suède et en Angleterre. Un clip pour un single rotationnera sur les ondes de stations de vidéoclips et ça l'aidera beaucoup. On ouvre les yeux et les oreilles sur cette intelligente jeune femme aux propos perçants. Pas besoin de se montrer les boules pour se faire intéressante.

Le premier morceau est une parfaite introduction à son doigté acoustique. Suzanne y chante moins qu'elle récite. Bien qu'elle y ajoute de jolies mélodies vocales au récit. Une peur qui la guette depuis toujours, est de "geler sur place" mentalement et physiquement. Elle a peur depuis toujours de perdre sa tête (son frère le fera), et que son corps l'abandonne. Cette peur sera récurrente d'album en album. Diplômée en danse, elle a toujours été sensible aux inflexions du corps. La première chanson de son premier album est un voeu pieux. "Je craque" de mon état de fille "gelée". Ma carrière débute. Parfait morceau d'ouverture.

Le second morceau fait aussi une référence indirecte à ce grand gel qui la terrorise. Mais cette fois, elle plonge plus creux dans l'enfance, y évoquant une certaine perte d'innocence. Les enfants y jouent à la freeze tag comme on interragirais entre adultes plus tard. Attendant d'être touché par quelqu'un pour commencer à exister.

Suzanne a eu longtemps une affiche de Marlene Dietrich dans son appartement. Cette chanson (le single) est chantée du point de vue de ce dont était témoin Marlene sur son mur d'appartement. On y parle d'une relation interdite, ça c'est certain, et Suzanne semble s'affranchir d'une nouvelle vie. Sous le sourire moqueur du regard de Miss Dietrich.

La chanson suivante a plusieurs inteprétations. Certains pensent qu'elle y parle de son clitoris. Je crois plutôt qu'elle parle simplement d'amour, qu'elle compare à une bille ou a une émotion, bleue, que quelqu'un lui fait vivre (son clitoris?). Bref, c'est un de mes morceaux préférées de Miss V.

La chanson qui clotûrait la face A parlait d'une femme, fatiguée de se plier aux trop hautes exigences de la société. Suggérant même une défénestration suicidaire.

Ce qui ouvrait la Face B est un de mes morceaux favoris de Suzie V. En se concentrant sur les mots, on y lit un commentaire sur l'anorexie. Bien que jolie chanson harmonieuse bien secondée par la basse de Paul Dugan, la pièce n'est pas si joyeuse dans le propos et jase de problèmes mentaux auxquels elle a toujours été sensibles.

Les paroles de ses morceaux valent tout à fait la lecture. Plongez-y. Imageries fort intéressantes.  Elle y parle ici d'une rencontre hasardeuse et imaginaire où le violon électrique de Darol Anger à la fin nous catapulte dans un monde vertigineux bien secondé par les synthés de Mark Isham.

La chanson suivante est aussi une de mes préférées. Je l'ai beaucoup écoutée quand, soldat, on m'a assassiné en 1988, alors que j'attendais encore un mot de sa part. Queen Clo.

La chanson suivante est toujours sur mon iphone (la précédente aussi). Je la trouve chanson d'hiver, saison que j'adore. Et chanson que j'adore aussi. L'illusion du son du hautbois (c'est du synthé) vers la sixième seconde me fait chaque fois un plaisir fou. La chanson semble faire suite à la précédente. La ligne "and if you're wonder, what I am doing, as I am heading for the sink, I am spitting out all the bitterness along with half of my last drink" a encore un gros écho dans ma vie. 

Suzanne a commencé en nous jasant, elle termine son album en jasant encore. Les paroles sont encore empreint d'un surréalisme fort intéressant qui plairait à David Lynch.

Pour amateurs de folk, de folk rock, de poésie, de tendre voix, de femmes aux propos intéressants, de musique acoustique, de pop alternative.

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