La police fait ce qu'elle veut.
Ça c'est pas la nouvelle.
On le savait déjà.
Ce qu'on s'imaginait moins c'était que George Orwell avait vu si juste. Si vous en avez le pouvoir, vous en abuserez. Et il y aura des juges qui vous aideront dans le processus, parce que plus que quiconque, ils connaissent le lois, et sont le mieux placés pour jouer avec. L'intimité? c'est pour les autres.
La nouvelle de la police espionnant un journaliste hier a occupé toute les tribunes et à juste raison. On enquêtait même pas Patrick Lagacé, il n'était qu'accessoire dans l'enquête d'un des leurs, un policier, avec lequel Lagacé s'entretenait de temps à autres. Donc pour une bagatelle, on vous fera suivre, on vous mettra sous écoute, on vous surprendra à vous rendre à la bibliothèque alors que vous avez prétendu être au bureau, parce qu'on vous aura localisé avec le GPS de votre téléphone.
Snowden dit vrai. Big Brother is here. Il a d'ailleurs tweeté hier sur cette disgrâce.
Qui voudra parler à un journaliste maintenant? Comment sera protégé une source?
La nouvelle est tombée une journée où la ville où j'habite choisissait de me faire payer ma chronique de samedi dernier. J'y parlais de leur idiotie. C'était oublier leur crétinisme. Des 365 jours d'une année, ils ont choisi, sans aviser bien entendu, de venir cochonner nos entrées le seul et unique jour de l'année où des dizaines et des dizaines d'étrangers viennent fouler l'entrée de notre humble chez nous.
Et ils ne le feront pas.
Car dans leur chirurgie de bitume, ils ont éventré la totalité en largesse de notre entrée, alors que celle du voisin n'aura été éventrée qu'à moitié. J'ai passé une grande partie de la journée à regarder par la fenêtre en m'effondrant moralement de la défiguration du devant de notre chez nous, qui repousse la vente de la maison pour au moins un an, peut-être deux. J'avais l'impression de superviser un viol. Je ne me suis rarement senti plus abattu. À la radio on en avait que pour la mise sous surveillance du journaliste comme dans État dictatorial, et dans ma propre cour, je passais mon regard de mon gazon, jauni et détruit en l'espace de quelques mois cet été par deux types de pousses différentes, qui ne croissent pas au même rythme; à l'entrée complètement éventrée et nettement dissuasive pour quiconque voudrait venir chez moi.
Pour rendre les choses plus désagréables, quand ma fille est revenue de l'école, nous nous sommes vite attablés pour les devoirs et, concentré sur son attitude adolescente, ai ainsi manqué les gens de la ville qui rebouchaient le trou. Ils sont repartis en bandits, tout comme ils s'étaient invités, sans s'annoncer.
Ne recimentant rien.
Laissant du gravier mais pas de nouveau ciment nulle part.
Je ne sais donc rien.
Qui viendra recimenter?
Quand?
Peut-on remettre nos voitures dans l'entrée, entretemps?
Ça doit puisque les pancartes de non stationnement sont encore dans les rues et des deux côtés cette fois.
Mais on sait maintenant que ça ne veut rien dire.
Que se passe-t-il maintenant?
Y aura-t-il ne serais-ce qu'un seul Halloweeneux qui bravera la pancarte interdisant de passer qu'on a laissé dans le gravier?
Ce faisant, traîneront-ils tous beaucoup de gravier partout ailleurs chez nous?
Ça oui, surement.
Oh y a pire, y a pire, mais croyez moi, ce jour-là, quand je me croisais les yeux dans le miroir, j'avais les yeux couleur cafard. Et ma journée ne pouvait pas être plus grise.
Avec ces juges qui donnaient des permis d'espionnage en trame de fond, avec la face de Donald Trump qui hante l'Amérique, avec ce chef du FBI qui fait son chien dans une allée de quilles, criss que c'est dur de faire confiance en la vie.
Autorités policières et judicières: you suck.
Si vous voulez des bonbons, on en plein.
Vraiment trop.
Rajout: beaucoup d'halloweeneux finalement, beaucoup de gravier aussi...
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