Né à Umtermhuas près de Gera en décembre 1891, Otto Dix reçoit une éducation artistique dès son jeune âge de par sa mère qui s'intéresse à la peinture et à la musique.
Dix suit des cours de dessins et de peinture et on ne croit pas beaucoup en son talent.
Il entre à L'École des Arts Appliqués de Dresden où il étudiera de l'âge de 18 à 23 ans. Il tâte du cubisme, du futurisme et plus tard, pratiquera le dadaïsme.
La Première Grande Guerre éclate et il se porte volontaire dans l'armée allemande. Il prend part à la Bataille de la Somme en France, se bat contre les Russes en 1917 et termine la guerre en Flandres. Il se mérite la croix de fer pour ses exploits de guerre. Il prend alors des cours de pilotage mais est bléssé au cou et est ensuite acquitté de son devoir de soldat.
Fortement marqué par l'horreur de la guerre, il retourne à la peinture et traverse une phase expressioniste. Influencé par le dadaïsme, il inclus maintenant des collages dans ses toiles. Il les expose dans la première exposition dadaïste de Berlin en 1920. La même année il participe aussi à une exposition d'expressionistes allemands à Darmstadt.
En 1923, Dix expose sa série de toile Les Tranchées, toile qui cause un tel émoi que le musée Wallraf-Richartz la cache derrière un rideau. Le maire de Cologne qui en avait commandé une copie de l'artiste, annule sa commande aussitôt et force le directeur du musée à quitter ses fonctions. Dix est désormais une star.
Dix expose dans le cadre du Neue Sachlichkeit à Mannheim en compagnie de George Grosz, Max Beckmann, Heinrich Maria Davrinhausen, Karl Hubbuch, Rudolf Schlichter et George Scholz. Ses amis et lui offrent de oeuvres très critiques de l'Allemagne de 1925 qui présente principalement du travail inspiré des meurtres, des rituels sexuels sadiques, de la prostitution, de la violence, du vieillissement et de la mort sous toute ses formes. Il se réclame de la Nouvelle Objectivité écorchant librement l'Allemagne de son époque.
Il peint alors sa plus célèbre peinture, certes sa plus connue, l'un de ses multiples portraits de la danseuse Anita Berber. Il peint aussi la journaliste Sylvia Von Harden puis le triptyque Metropolis qui met en parrallèle la bourgeoisie allemande et la misère de la rue. Ses portraits de gens désarticulés, défigurés et quelques fois sans jambes, sont monnaie courante dans les rues allemandes des années 20. Les toiles de Dix montrent les dégâts de la guerre, et les spectres de l'après-guerre. Un concept aussi exploré par l'auteur Erich Maria Remarque dans All Quiet on The Western Front.
Pas du tout sympathique à la cause Nazi, Hitler le lui rend bien. Il est classé comme un artiste "dégénéré" et, alors qu'il est enseignant en art à l'académie de Dredsen, il est limogé. On le force, comme tous les artistes à devenir un membre du parti Nazi mais il fuit au Lac Constance pour ne pas prendre part aux rassemblements nazis. L'Allemagne brûle une grande partie de ses oeuvres en guise de représailles.
En 1938, Georg Elser échoue dans sa tentative de faire assassiner Hitler. On arrête systématiquement Otto Dix mais on le relâche quand on découvre la culpabilité de Elser.
Âgé maintenant de 47 ans, on force Dix à joindre les rangs des Volkssturm, nom donné à la milice populaire allemande composée de soldats plus âgés ou peu formés issus de la classe popualire et qui devait épauler la Wehrmacht dans la défense du territoire du Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à la manière de la Home Guard britannique de 1940.
Dix est fait prisonnier en France et sera relâché après la guerre en 1946.
Réinstallé à Dresden, il continue de peindre, des allégories religieuses cette fois, et toujours des portraits de la souffrance issue de la guerre. La négligence de l'après-guerre est aussi une partie extrèmement importante de ses oeuvres.
À la fin de la guerre et jusqu'à sa mort, Dix s'éloigne des nouveaux courants artistiques allemands. Il ne s'identifie ni au réalisme social en vogue dans la République démocratique allemande, ni à l'art d'après-guerre dans la République fédérale d'Allemagne. Il reçoit pourtant de hautes distinctions et des titres honorifiques de ces deux états. En 1959, il reçoit l'ordre du mérite de la RFA. En 1966 il reçoit le Prix Lichtwark à Hambourg puis le Prix Martin-Andersen-Nexo à Dresden. Deux ans plus tard, il reçoit le Prix Rembrandt à Salzburg.
Otto Dix meurt des suites d'un infarctus en juillet 1969. Il a 77 ans.
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