C'est l'histoire horrible de deux côtés 100% convaincus de leur haine envers l'autre.
D'un côté c'était l'opération Ikrit et Biram du nom de deux villages palestinens chrétiens pillés en 1948 par les Israéliens.
Leur site d'intervention: le site de la deuxième semaine des jeux olympiques de Munich, dans le sud de l'Allemagne en Bavières.
Le chef de la délégation sportive israélienne avait avisé par deux fois qu'il trouvait les contrôles de sécurités trop laxistes. Leur délégation était isolée et située relativement loin de celle des autres et, près d'une clôture de sécurité. Ses athlètes pouvaient régulièrement voir de leur chambre des athlètes l'escalader sans problèmes pour accéder au site. Et si des étrangers faisaient de même?
Les Allemands avaient assurés qu'ils redoubleraient les efforts afin de protéger leurs athlètes. L'Allemagne voulait chasser avec ses Jeux les fantômes du nazisme.
Peu importe les promesses, les Israéliens avaient quand même multiplié les appels afin d'être relogé plus près du pavillon des États-Unis. Sinon carrément avec eux.
Avant la tenue des Jeux, l'Allemagne avait demandé à un imminent docteur en psychologie de présenter 26 scénarios catastrophes potentiels auxquels l'équipe de sécurité des jeux pouvaient faire face.
Le scénario 21, qui s'est produit avec une effrayante justesse, a été écarté parce que jugé trop paranoiaque.
Erreur fatale.
Vers 4h30 dans la nuit du 5 septembre, d'un côté les athlètes israéliens dormaient après une nuit passée avec l'acteur Shmuel Rodensky et le visionnement du film Fiddler on the Roof dans lequel il était la vedette. Le fils de 13 ans du délégué de la fédération sportive israélienne, qui avait assisté au visionnement et s'était lié d'amitié avec quelques athlètes avait demandé à coucher sur le site mais son père avait refusé. Lui sauvant sans le savoir, la vie.
De l'autre côté, 8 terroristes palestiniens, déguisés en athlètes, avec des armes dans leurs faux-sac de sportif, furent aidé malgré eux par quelques athlètes qui ne se doutaient de rien et qui sautaient eux aussi la clôture.
En investissant l'appartement 1 de l'arbitre Yossef Gutfreund et de l'instructeur de lutte Moshe Weinberg les deux côtés faisaient un violent face-à-face. Afin de se faire prendre au sérieux. Les terroristes ont tiré au travers de la joue de Moshe Weinberg. Ne le tuant pas mais lui redessinant le visage avec un large trou et beaucoup de sang. Les terroristes ont demandé aux deux hommes de les guider vers d'autres israéliens. Avec un courage remarquable, Moshe Weinberg, 33 ans, père d'un petit garçon de un mois en Israel, a guidé les hommes armés vers l'appartement 3. Évitant le 2 volontairement car les athlètes s'y trouvant étaient des membres de l'équipe d'athlétisme tandis que ceux à l'appartement 3, l'équipe de lutteurs et de leveurs de poids, avait peut-être plus de chance de lutter contre les terroristes avec succès.
Les résidants de l'appartement 2 lui doivent la vie.
Bien que les athlètes eurent étés surpris dans leur sommeil, Moshe Weinberg a quand même tenté une rebellion en frappant un des terroristes et en en coupant un autre au visage. Distrayant les ravisseurs, il a ainsi aussi sauvé la vie du leveur de poids Gad Zabari qui profite de la confusion pour fuir les lieux. Il sera le seul survivant de cette épreuve avec les terroristes. Toutefois l'audace de Weinberg lui coute la vie alors qu'il est mitraillé sur-le-champs.
Dans une pièce voisine, le leveur de poids et ancien soldat de la guerre de 6 jours, Yossef Romano, entendant les cris s'est lui aussi précipité sur les terroristes payant de sa vie son courage. Les jeux de Romano étaient terminés suite à une blessure à un tendon et il devait quitter Munich le lendemain matin.
Afin d'intimider davantage, les terroristes ont laissé le cadavre de Romano aux pieds des 9 autres otages. Afin de faire passer leur message au reste du monde, ils ont dénudé le cadavre de Moshe Weinberg et l'ont laissé à la porte de l'endroit.
Deux des terroristes avaient eu le loisir d'étudier les lieux, y travaillant depuis deux semaines en tant qu'employés bénévoles des Jeux.
Les Allemands ont offert une quantité illimité d'argent en échange de la libération des otages. La situation se teintant d'une forme de réécriture de l'histoire alors que les Allemands défendaient maintenant la vie de Juifs. Les Allemands ont réitérés plusieurs fois leur offre d'offrir n'importe quelle somme d'argent souhaitée par les ravisseurs. Ceux-ci ont répondu que l'argent ne valait rien pour eux, leur vie non plus. Ils voulaient la libération de 234 prisonniers palestiniens et non-arabe en Israël et souhaitaient un sauf-conduit vers l'Égypte.
Avec une incroyable maladresse, des policiers allemands pas du tout préparés pour ce type de situation, ont circulé armés sur les toits déguisés en athlète. Les caméras de télés les ont filmés en plein déploiement et comme les images étaient diffusées en direct, toute opération d'intervention devenait futile puisqu'aussitôt relayée aux télés des appartements retenant les otages et les ravisseurs.
Quand on leur a offert le sauf-conduit, tout à dégénéré. On croyait qu'il y avait seulement 5 terroristes, on avait mobilisé 5 tireurs qui n'avaient aucune formation dans de telles situations mais qui étaient bons tireurs les week-ends dans une école de tir populaire. 6 Policiers allemands devaient être dans l'avion déguisés en pilote et devaient déjouer les plans des deux terroristes qui étaient chargés d'inspecter l'avion avant d'y entrer. Toutefois les policiers ont pris panique et ont abandonné leur mission à la dernière minute sans avertir qui que ce soit laissant les 5 tireurs seuls face aux 8 terroristes. La confusion était telle que la police allemande tirera sur deux des tireurs qu'ils avaient engagé, les blessant sérieusement, les prenant pour des terroristes.
Vers 1h30 du matin le 6 septembre c'est une orgie de coups de fusil dans tous les sens à l'aéroport. Un policier allemand est tué dans la tour de contrôle et les 9 athlètes, juges, instructeurs et arbitres israéliens, les otages, aussi.
5 terroristes sont tués, 3 autres ont survécu et se sont rendu.
32 ans après ces tristes évenements, au même âge que son père l'a quitté, Guri Weinberg qui avait 1 mois à l'époque, a joué les dernières minutes de la vie de son papa dans le film de Spielberg.
C'est la première victime à la joue trouée. Les deux pieds dans les souliers d'un fantôme du passé. Guri est aujourd'hui plus vieux que son père ne l'aura jamais été.
39 ans plus tard, les deux côtés s'haïssent autant qu'avant.
100% convaincus que l'autre n'a pas de raisons d'exister.
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