Arnold "Chick" Gandil avait une sale tête.
Il avait aussi de sales amis.
Il frayait avec le monde interlope.
Joe "Sport" Sullivan, un gambler notoire de la Nouvelle-Orléans, était l'un de ses amis. La crapule juive Arnold Rothstein est le commanditaire de Sullivan, intouchable, il ne sera jamais tellement inquiété par la justice.
Nous sommes en 1919.
L'instructeur des White Sox de Chicago Chuck Comiskey est un petit bourreau. Les joueurs de baseball ont un salaire obligatoire et doivent l'accepter ainsi peu importe leur talent ou leur contribution aux succès du club. Les joueurs plus talentueux, comme Gandil, s'en offusquent secrètement. Le club est excellent et il termine bon premier mais le bonheur ne règne pas dans le vestiaire. Il y a clairement un clivage entre les joueurs satisfaits et les joueurs insatisfaits. Le lanceur Eddie Cicotte avait une clause qui lui aurait fait mériter 10 000$ si il remportait 30 matchs. Suite à sa 29ème victoire, l'instructeur Comiskey "le repose" pour les deux dernières semaines du calendrier "en prévision des séries."La coupe déborde quand Comiskey fait laver l'équipement des joueurs, devenu tellement sale qu'il appelle son club les "Black Sox", et déduit la facture du nettoyage de leur salaire.
Gandil, le joueur de premier but, conconcte un plan avec son ami Joe "Sport" Sullivan. Il lui dit que Sullivan peut lancer des paris contre les White Sox qui affrontent les Reds de Cincinnati en séries mondiales. Les White Sox perdront volontairement la série. Gandil l'assure qu'il convaincra suffisament de joueurs pour que Chicago perde volontairement, mais subtilement.
Gandil convainc les lanceurs Eddie Cicotte et Claude "Lefty" Williams, le joueur de champs Oscar "Happy" Felsch et l'arrêt-court Charles "Swede" Risberg (qui deviendra son principal assistant dans les plans de défaites volontaires). Le joueur de troisième but Buck Weaver est aussi du complot mais refuse d'y participer. Comme Fred McMullin était un réserviste, il ne jouait pas souvent. Il ne pouvait donc pas avoir un réèl impact sur l'issue d'un match. Toutefois il entend la rumeur et menace de tout révéler si il n'a pas une part du gâteau. Les autres l'incluent donc. Quand les gamblers doutent de l'efficacité du projet, Gandil et Risberg lancent le nom de leur star "Shoeless" Joe Jackson comme membre actif du complot pour les appâter, le deal est ainsi signé. Ils tentent de convaincre par la suite Shoeless du bienfait du deal mais celui-ci, est peu convaincu. Son rôle restera toujours obscur. Lui qui est si bon habituellement au bâton sera terrible en finale et ses deux seuls moments honorables au bâton surviendront quand le match était hors de portée et perdu pour Chicago. De plus, il est habituellement un très fort joueur défensif mais il ne peut empêcher les Reds de réussir un triple de son côté du champ. Ceci laisse croire qu'il faisait parti du complot. Il n'a pris part à aucun meeting avec les 7 autres et n'a jamais donné un consentement clair. Il était, bien qu'illétré, au courant de la magouille. On raconte qu'il a choisit de prendre part au complot quand Risberg a menacé de s'en prendre à sa famille et signé un document qu'il ne pouvait lire.
Les paris sont si nombreux CONTRE les White Sox que le doute s'installe. Ils sont pourtant favoris à 5 vs 1 mais tout le monde pari contre Chicago.
Dès le deuxième lancer de la série mondiale, Cicotte lance dans le dos du premier frappeur des Reds ce qui est le signal que l'opération est en cours.
Lorsqu'un roulant est frappé du côté de Shoeless Jackson, un coureur des Reds court vers le marbre. Jackson a une chance de le retirer. Il lance mais Gandil au premier but crie au lanceur Cicotte d'intercepter le relais. Ce que Cicotte fera, permettant aux Reds de marquer. Le club perdra 2-0 et Cicotte sera crédité de 2 erreurs dans cette seule manche qui aura coûté les 2 points. "Lefty" Wiliams est le coéquipier de chambre de Shoeless Jackson et est responsable de le "surveiller".
"Lefty" Williams deviendra le tout premier lanceur à perdre trois matchs en série mondiale. Dickie Kerr, qui n'est pas du complot, gagne ses deux départs. Eddie Cicotte, qui entendra de la part des gamblers qu'ils ne sont pas certains de pouvoir payer les joueurs, gagne son dernier match lui aussi en guise de réprimande. On menace la famille de Williams afin de s'assurer qu'il perde le dernier match. Ce qu'il fera. Les Reds sont champions mais la rumeur est lourde.
C'est l'année suivante qu'un enquêteur est mis sur le dossier et réussit à faire confesser Eddie Cicotte et Shoeless Jackson. C'est la fin de la saison et Chicago doit gagner ses trois derniers matchs afin de s'assurer du championnat. Comiskey, dur mais juste, choisit de suspendre les 7 joueurs soupçonnés pour les trois derniers matchs (la crapule Gandil avait pris une étonnante retraite depuis...). Chicago perd le championnat de la sorte, perdant 2 des 3 matchs.
Un premier jury blanchit tous les joueurs impliqués, fautes de preuves quand les confessions disparaissent...
Toutefois le tout premier commissaire du baseball majeur, Kenesaw Mountain Landis, banni tous les joueurs impliqués du baseball à jamais. Incluant Buck Weaver qui est aussi coupable d'avoir été mis au courant et de n'avoir rien révélé.
Avec 7 de leurs meilleurs joueurs écartés pour toujours, les White Sox ont terminé 7ème en 1921. 5 ans plus tard, Charles Comiskey allait décéder et donner son nom au stade. Il faudra attendre 40 ans avant que les White Sox ne gagnent un championnat à nouveau. Ce que l'on appelerait "la malédiction des Black Sox".
Risberg a tenté d'organiser des tournées dans les stades avec les joueurs bannis mais Landis a menacé de suspendre à vie quiconque jouerait avec ou contre les tricheurs. Risberg a ensuite tenté d'organiser des matchs le dimanche entre les 8 joueurs mais l'état de l'illinois a menacé de révoquer les permis sportifs de tous les stades voulant les accueillir.
Les 10 autre joueurs, honnêtes ceux-là, ayant participé à la finale de 1919 ont obtenu un bonus de 1500$ à la demande de Charles Comiskey avant sa mort.
Soit la paie des 8 joueurs suspendus à vie.
Arnold Rosthein a payé un exil au Mexique à Joe "Sport" Sullivan pour l'empêcher de témoigner contre lui et ils n'ont jamais été inquiété par la justice par la suite.
Le film Eight Men Out raconte ce noir épisode du sport.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire