lundi 4 avril 2011

L'Autobus de Jean Charest

Il y a deux ou trois ans, l'amoureuse et moi avions fait garder les mousses et étions allé à New York pour le week-end.

Un tour semi-guidé qui débutait le vendredi matin vers 5h00 du matin. C'était ma première fois. Pas elle.

Nous étions réunis, 20-25 étrangers du Québec, généralement pairé avec un(e) ami(e), un parent, un proche, dans un autobus qui nous ferait passer du stationnement d'un Bureau en Gros à Montréal pour nous amener dans la Grosse Pomme.

La guide, une jeune femme qui nous as rappellé plusieurs fois qu'elle était célibataire, nous as parlé du menu du week-end sur le trajet de l'aller. L'autobus nous laisserait à Manhattan et nous serions libres de la suivre ou non dans les secteurs visités tant et aussi longtemps que nous soyons à l'heure fixée, à l'endroit fixé pour reprendre les parcours. Libre mais rattaché au groupe quand même. Fair enough. Pour les repas, même scénario: Manger ailleurs mais soyez à l'heure. Dans la petite Italie, la belle et moi avions filé vers le Chinatown en plein San Gennaro Festival pour frayer avec les contrebandiers de sacoche asiatiques. Pendant ce temps une bonne partie du groupe était resté assis un gros deux heures dans un resto où la guide tenait à aller manger et se faire servir car elle était amoureuse d'un serveur. Quand le groupe a repris ses activités, la prochaine étape était justement la contrebande de sacoche et le Chinatown. Comme nous avions déjà exploré nous sommes allés ailleurs et ainsi de suite pas mal toute la journée.

Nous étions toujours deux-trois coups en avance sur le groupe et ça a semblé iritter la guide. Elle était fermée à toute forme d'humour, elle semblait nous mépriser, répondait à nos questions d'un ton sec et aigri, nous et deux-trois autres couples qui avaient eu un peu de flair eux aussi. Pourtant, pourquoi nous l'avoir proposé si c'était un irritant pour elle?

Les samedis et dimanche, nos initiatives ont semblé inspirer les autres qui ont réalisé que pratiquement toutes les visites de notre guide étaient inspirées par des motivations personnelles à elle. Comme cette visite de plus d'une heure dans un magasin de chocolat parce que là aussi, un beau célibataire y travaillait ou ce souper au Burger King parce que son amie Mel y bossait et que cette fois c'était elle qui était aussi célibataire.

L'agenda de notre guide était totalement différent du nôtre. Notre week-end a été extraordinaire. On a adoré notre visite de trois jours et la recommandons à quiconque n'est jamais allé à New York. En trois jours semis-guidés on a le temps de voir New York en général et de noter les endroits que nous voudrions visiter en profondeur. Ce que nous avons fait année après année par la suite (avec et sans enfants).

Elle était si à contre-courant du groupe que lors du chemin du retour vers Montréal, elle nous as dit au micro de l'autobus que nous étions un groupe....(longue hésitation pour de ne pas dire de mots trops durs à notre égard, afin de ne pas dire "un groupe teeeeeeeeeeeeeeeeeeeellement poche", de ne pas être vulgaire et blessante)...elle a finalement choisi le mot "Bien", un mot tombé en fin de phrase presque comme une question. Elle a même laissé sa tête de côté dans une pause de quelques secondes comme si elle reconsidérait changer "bien" pour "franchement ordinaire".

Elle avait à sa disposition plus de dix films à visionner pour rendre le trajet de retour moins long dans l'autobus mais ne nous as jamais laissé le choix, nous imposant deux films de son choix. Avec un acteur qu'elle aimait beaucoup et qui lui ressemblait beaucoup à bien y penser. Mais sans la moustache et en fille.

Après le premier film, par dessus lequel tout le monde a parlé tellement fort que le peu de gens qui l'écoutait n'entendait rien, un léger putch s'est organisé avant que le second commence et dans un geste de dépit la guide nous as mis le film que les gens majoritairement souhaitaient voir.

On l'a typée pareil. On a eu beaucoup de plaisir. Et elle faisait un peu pitié à mariner dans son incompétence.

Jean Charest conduit le même autobus pour le Québec. Avec son agenda qu n'a rrrrrrrrrrrrrrrrrrrien à voir avec la population.

Il ne veut pas faire de commission d'enquête sur le milieu de la construction parce qu'il ne veut pas exposer ses croches amis et déraciner la fondation de son parti.

Même si la population souhaite cette commission plus que tout. Même si la police, chargée de faire "le ménage", réclame elle-même cette commission qui ferait un meilleur ménage.

Il ne veut pas faire de moratoire sur les gaz de schiste malgré le tsunami d'inquiétudes que soulève l'application des gazs de shiste à travers le monde. Et maintenant un rapport dévastateur sur l'amateurisme et la dangereuse incompétence de son ministère.

Il veut financer un nouveau colisée malgré l'absence totale de garanties de retombées économique pour la ville de Québec.

Depuis hier il fait semblant qu'il est fâché d'avoir perdu Yvon Vallières comme président de l'Assemblée Nationale.

On est tous dans son autobus. Notre guide est désorienté. Il fait un peu pitié.

À quand le putch?

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