mercredi 23 mars 2011

Boutches (La Ligne et La Boule)

Je comprends les gays. Mâles. J'ai trop souvent travaillé auprès d'eux dans le monde des arts et ailleurs pour ne pas comprendre comment ils fonctionnent entre eux.

Je ne comprend absolument pas comment on peut désirer un homme mais je ne crois pas que ce soit des choses qu'il soit convenu de "comprendre" autant que de sentir.

Je comprends moins les lesbiennes. Enfin certaines lesbiennes, car j'ai aussi des amies dans cette équipe, mais si on exlut leur manière de transformer leur affection en désir, ces femmes qui ont aussi mes amies, ne se distinguent physiquement en rien des autres femmes de la terre.

Dans mon cours du lundi, il y a deux femmes qui sont très très visiblement de l'équipe de Melissa Etheridge. Un couple aux cheveux très courts, bottes d'armées, chemises et pantalons d'hommes, démarche de cowboy, crachat dans le poubelles. Même certains hommes ne déploient pas autant de tetostérone. L'une brune/rousse et longiligne, l'autre petite, aux cheveux noirs, aux grosses lunettes à écailles et au physique ingrat. Toutes deux équipées de bottes militaires dont le pantalon/jean moulant est finement glissé sous la cîme de la botte et qui semblent dire Gouines will take over.

C'est leur droit.

Toutefois j'ai souvent tendance à leur prêter un passé de jeunes filles trop attrayantes pour des hommes aux intentions malsaines qui auraient pêché sur elles. C'est de la présomption de ma part. Mais quand on baisse les yeux sur mon passage ou qu'on soupire bruyamment quand on leur cède le passage avant d'entrer dans une classe, difficile de ne pas leur prêter une haine des porteurs de pénis.

C'est aussi leur droit.

Mais là où je m'interroge, c'est sur le désir entre femmes. Ne naît-il pas aussi un peu d'une certaine stimulation visuelle des fois? Se trouvent-elles attirantes entre elles?

Je réagis exactement comme ma fille de 7 ans quand elle voit une personne de petite taille et je dévisage effrontément ce couple presque chaque cours du lundi. Elles me fascinent. Comme le mognon d'un cadavre charcuté par un grave accident et duquel on ne saurait détacher le regard, je suis fasciné. Là où je suis placé en classe, elles ne peuvent pas voir que je les vois. J'écris ceci avec leur deux silhouettes masculines droit devant.

Je crois comprendre que l'homosexualité puisse se vivre dans une extrème répression mentale qui puisse créer un effet de ressac. Qui donnent des envies de provoquer et de choquer. Peut-être que le lesbiennisme se vit plus difficilement en public que l'homosexualité mâle, surement difficile à vivre en public elle aussi. Peut-être qu'en public, il faille être des guerrières prêtes à mordre en pitbull à tout moment et qu'en privé on puisse se comporter autrement mais n'est-ce pas le lot de tout le monde?

Notre vie est généralement beaucoup plus publique que privée.

Et en public, entre amis, entre amours, entre étrangers on essaie généralement pas de rebuter l'autre.

Anyway en quittant mon cours de lundi dernier, il y avait dehors une neige mal avisée, une neige que j'aime toujours en temps normal mais qui présentement, tombe sur mon toit et fond dans mon salon. Comme les gouines avaient des bottes plus décoratives que pratiques, la longiligne a pris une méchante débarque dans la neige, tombant durement sur le dos. J'ai immédiatement voulu l'aider et me suis approché d'elle en lui demandant si ça allait.
J'ai été accueilli par un violent (et gratuit) coup de poing sur le bicep droit. J'en suis resté si stupéfait que j'ai eu une réaction d'auto défense et de mon autre bras, le gauche, je l'ai reclouée spontanément au sol alors qu'elle avait essayé de se relever. Son amie, en forme de boule rouge, a, elle, eu le réflexe de dire "hey" (fort) en mettant (doucement) son bras sur le mien qui la tenait au sol.

On est resté ainsi, immobiles, tous les trois, à se regarder comme trois mimes mal chorégraphiés maintenant en mode statue. J'ai moi aussi dit "hey" tout doucement ne serais-ce que pour brisr le silence qui gardaient nos regards intenses barrés l'un dans l'autre, la longiligne et moi. Je crois que c'étais la première fois que l'on se regardait les yeux dans les yeux. Il y avait des cartouches de fusil de part et d'autres.

On ne s'est pas trouvé beau ça c'est sûr.

Après cet étrange moment d'inconfort, j'ai lâché la fille qui se tenait sur le dos et ai marché comme si de rien n'était. En plaçant calmement l'oreillette de mon Ipod dans mon oreille droite.

En me disant: "What the fuck with some lesbians?"

C'était mon droit.

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