jeudi 16 septembre 2010

Le Retour des Nordiques


Quand j'ai vu cette semaine les gens d'Haiti planter leurs tentes pour affronter un ouragan, de toutes petites tentes presqu'en papier, j'ai eu un attendrissement naïf.

Vous savez ce type de moment parental où le parent fait preuve de condescendance à l'égard de l'enfant qui commet le crime naïf par excellence, mais qui ne dira rien sachant que le petit y va de toute sa candide honnêteté.

Bizzarement j'ai aussi eu une pensée pour les Nordiques de Québec...

Sincèrement.

Je vous explique.

Je suis né avec les Nordiques. En 1972. Dès 1974 nous habitions Québec. Un an plus tard les Nordiques perdaient en finale de la coupe Avco dans l'AMH. En 1977 ils gagnaient la précieuse Coupe en grande finale contre des Jets de Winnipeg qui les avaient rossé 12-3 lors du 6ème match. En 1980 ils faisaient leur entrée dans la Ligue Nationale de Hockey avec les Jets de Winnipeg, les Oilers d'Edmonton et les Whalers d'Hartford.


J'avais 8 ans je commençais tout juste à suivre le hockey avec passion. J'habitais Québec, j'étais donc un allié naturel des Nordiques. J'avais absolument toutes les cartes de la collection O-Pee-Chee de 1980. J'avais l'avantage d'avoir un père enseignant dans une autre école primaire que la mienne et je le sollicitais afin de faire les échanges clés que je ne parvenais pas à compléter moi-même dans mon école. De son gymnase à mon école on s'est construit trois collections complètes comme ça de 1980 à 1982.

J'ai vécu les plus belles années de partisaneries sportives de ma vie pendant 15 ans. J'ai adoré cette équipe et cette intensité qui transformait tout mon village quand les riches Canadiens venaient affronter la brigade des frères Stastny du simple d'esprit Marcel Aubut.

Mais quiconque a suivi les Nordiques de cette époque a aussi connu le mépris.

Gerry Hart, Jeff Brown, Walt Poddubny, Greg Smyth, Greg Millen, Herb Raglan, sont tous autant de joueurs qui n'ont eu que du mépris pour les Nordiques. Leur propre équipe. Robert Picard avait dit "Je préfèrerais devenir livreur de pizza que de jouer pour les Nordiques" avant d'être échanger...aux Nordiques... se méritant les cris de "pizza" lors de ses passages au Colisée.

Robbie Ftorek, Michel Petit, Mario Marois, Steve Duchesne, Pierre Pagé, Greg Millen (encore) sont tous arrivés avec les Nordiques avec l'attitude du Romain voulant conquérir les Gaulois. Pagé préférait être à la fois gérant et instructeur que de céder l'un de ses deux postes (Ça et des images qui ont fait le tour de la ligue lui ont couté sa carrière).

Ron Sutter est tombé dans une profonde déprime quand il s'est rendu compte que les gens ne comprenait pas trop l'anglais et que "dans sa fenêtre chaque matin c'étais le désert blanc qui lui donnait des fois des envies de pleurer..." (CE SONT SES MOTS)

Dean Talafous a choisi de prendre sa retraite au lieu de venir jouer pour Québec dans un échange qui a forcé les Rangers a donner Steve Patrick en remplacement, se dernier trouvant le geste "très cruel". Jouer pour les Nordiques était cruel dans la NHL.

Je cite des cas extrèmes, peut-être y en-t-il autant ailleurs dans les autres concessions. Uew Krupp n'a eu que de bons mots pour Québec, sa ville et son organsiation quand il a soulevé la Coupe Stanley avec l'Avalanche.
Mais là où c'est différent c'est au niveau des autres équipes. Les adversaires détestaient venir à Québec. Jeremy Roenick s'était fait mettre une clause dans son contrat pour avoir le droit d'être échangé partout sauf à Québec. Eric Lindros a créé un dangereux précédent en refusant de porter le gilet fleurdelysé avant même de jouer dans un match de la NHL. La haine injustifiée de la famille Lindros à l'égard des Québécois a rarement été accottée. Les organisateurs n'aimaient pas booker les hotels à Québec car c'était toujours un détour dans les trajets d'équipe. Dans une ville où on ne les comprenait pas en plus. Je le sais je travaillais dans un bar/resto chic et j'entendais tout ça au bar de la rue Buade quand les joueurs adverses s'y pointaient (aaaah les belles années...).

Les arbitres, plus que quiconque, haïssaient Québec qui avait fait suspendre un des leurs (Kerry Fraser)pendant une demie-saison suite à une décision douteuse rendue contre les Nordiques en pleine séries.

Michel Bergeron donnait tout un show mais se mettait tant les arbitres à dos en s'énervant comme un animal. Les arbitres faisaient exprès pour le faire exploser. Après tout ils sont humains eux aussi et c'est très très drôle un agité. C'est tout un spectacle. Et Ron Hoggarth et Andy Van Hellemond ont gaffé très sérieusement contre les Nordiques deux autres fois.
On haissait Québec et on s'amusait à leur dépens. Et je ne parle même pas des taxes (qui est aussi un malaise majeure dont les joueurs ne parleront jamais quand on leur demandera "Aimerais tu ça jouer à Montréal, Vincent?")

Premier problème du retour des Nordiques: les joueurs vont tu vouloir jouer pour les Nordiques et surtout aimer ça le faire? Si c'est l'équipe de Phoenix qui atterrit à Québec vous imaginez Shane Doan heureux chez les frogs?

Autre chose: vous savez où il les prendrait, ce gouvernement cassé comme un clou, ces millions d'investissments pour subventionner un nouveau colisée? Dans l'argent réservé à la construction du nouveau toit du Stade olympique. Le quoi? Oui le stade non rentable de 1967 sur lequel on investit toujours.

Et là on demanderait aux gens de financer ce château de multimillionnaires?

Sinon quoi? Ernst & Young dit que le projet d’amphithéâtre est jugé rentable mais uniquement dans l’hypothèse où ce sont les gouvernements qui financent entièrement sa construction et les réparations et rénovations pour les 40 prochaines années.
Traduction: le projet n’est tout simplement pas rentable et il constituera un fardeau financier pour les contribuables pour des décennies à venir.

Deuxième problème: Qui paierais et pendant combien de temps un nouveau colisée?

Le colisée était toujours plein pendant 15 ans. Quand les billets coutaient 7$ dans le pit en haut. Pit qui n'était pas trop haut, juste ce qu'il faut. Je n'ai pas de misère à accepter que les gens vont facilement acheter ses billets (maintenant autour de 40$) mais achèteront-ils aussi ceux à 225$ sur le bord de la bande? Les loges à 50 000$/100 000$ par année se venderont-elles aussi?
C'est tu ça à peu près le prix d'un billet/d'une loge pour le Rouge et Or?

Troisième problème: Ce nouveau colisée sera-t-il plein perpétuellement comme avant?

Dernier point: Gary Bettman voudra-t-il assumer que ses projets d'expansions dans des territoires Étatsuniens comme Phoenix, Nashville ou Columbus sont des échecs totals?

J'évite de m'étirer mais il y a plus encore.

Contrairement aux apparences, je souhaite plus que quiconque que les Nordiques reviennent dans la LNH. Les Canadiens de Montréal en serait nécéssairement fouéttés. Les journalistes sportifs seraient plus cons encore qu'ils ne le sont maintenant. On rirait beaucoup des excès de tout ça.

Mais voilà.
Est-ce que tout ça c'est de l'excès justement?

De l'excès de naiveté?
Comme quand Québec s'était convaincu d'avoir une chance pour les Olympiques de 2002 et s'était fait humilier lors des résultats des votes.

J'aimerais beaucoup que tout ça soit vrai.

Mais j'y crois autant que l'hypothèse que Simon Gagné (un gars de Ste-Foy) convainque ses nouveaux amis de Tampa Bay Vincent Lecavalier & Martin St-Louis d'aller jouer pour les Nordiques d'ici deux ans.

2 commentaires:

Steve a dit...

Si tu étais vraiment un passionné des Nordiques comme tu le prétends, tu ne parlerais pas comme un imbécile de cette facon. Tu te laisserais plutot transporter par la frénésie et le reve de les revoir un jour ...
Tu ne devais pas etre a la marche bleue, et tu ne devrais pas t'identifier aux nordiques mais plutot devoiler ta vrai personne, soit un fan du canadien frusté par son équipe non francophone, non talentueuse ...
ferme toi et laisse les vrais fans des nordiques parler
trou de cul !

Jones a dit...

Tu ne m'as visiblement jamais lu.

Peut-être même cet article ne l'a tu pas lu?

Il n'y avait pas plus grand fan des Nordiques que moi. Mais je ne peux me résoudre à aimer les Nordiques du futur de la même manière que j'ai aimé ceux de 1972 à 1995.

La réalité a trop changée.

Je ne pourrais pas les aimer avec peut-être Patrick Roy et Pier-Karl Péladeau dans le décor. Deux êtres que j'ai en horreur.

Le premier en partie parce que JUSTEMENT il jouait pour les Canadiens.

Tu ne m'as visiblement jamais lu sinon tu saurais que je ne veux pas de francophone chez les Canadiens. Pas plus que je ne veux de Chinois. JE VEUX DES BONS JOUEURS! et pour cela la langue n'a rien rien rien rien RIEN à y voir. Ils parlwent français? pue importe, tant qu'il se rend utile sur glace.

Je souhaite même vivement un entraineur unilingue anglophone ne serais-ce que pour fermer le clapet aux trop nombreux journalistes (et gérants d'estrade) du Québec.
(je souhaite la même chose aux Nordiques).

Je me suis relu et n'ai pas trouvé d'imbécilités dans ce que j'ai écrit.

Pas avant de lire les commentaires en tout cas.

Aide-moi un peu, où ai-je écrit des imbécilités?