lundi 2 juin 2025

Marketplace: Lit

Vous avez remarqué la semaine dernière ? Mes titres ? Même moi j'avais pas remarqué. Et je brise ça aujourd'hui.

Pourtant ça ne veut trop rien dire. 

Depuis vendredi le 23, les titres commencaient par APPAPPPAPPP.

What the fuck Jones ? Tu codais quoi ? 

Rien. Et même si je le faisais, je ne vous dirais pas pourquoi.

Mais je peux vous parler de ma dernière aventure Marketplace. Notre fils et son amoureuse nous ont appris qu'ils avaient trouvé un appartement dans le beautiful Montréal, habitable le 1er août prochain, et avec cette annonce, une nouvelle géolocalisation intérieure de nos dodos va se produire. Punkee, sa soeur, notre fille, passera de l'étage où nous y sommes trois à dormir (+les chats), au sous-sol qui lui appartiendra tel un 2 1/2. Une chambre deux fois et 1/2 le format de la sienne, un salon qui peut accueillir une dizaine de personnes, un escalier en tapis pour mener en bas que les chats emprunteront davantage car c'est avec elle qu'ils ronronnent la nuit. Et avec le départ de notre grand, un lit devenait de trop (ils prendront celui de sa blonde).

Il fallait donc vendre son lit. Mais bon, je suis pas si "argent" que ça. Et avec l'amoureuse en Europe encore 8 jours, je n'avais pas envie de négocier quoi que ce soit, Je déteste le faire. J'ai pas choisi de prix, j'avais surtout envie de me débarrasser du dit lit (le lit de sa blonde est déjà atterri ici) vite et bien, je l'ai donc affiché gratuit sur Marketplace.  

Je sais, je sais, je sais, c'est presque toujours (on me l'a dit après) un piège de mettre "gratuit" pour quelque chose qui vous force à entrer dans l'offre, pour ensuite vous dire "ce ne sera que XXX$...." Mais cette fois, c'était tout simplement vrai. Je me donnais une semaine pour le donner, sinon, je le mettais sur le bord du chemin pour que quiconque le prenne. Avant le passage des ordures. (ou j'allais faire un don dans un bazar).

Parlant d'ordures. J'oubliais à quel point c'était toujours une gestion éprouvante que de mettre quelque chose en vente sur Marketplace. C'est surpeuplé de gens zoufs qui impressionnent toujours par leur défauts cognitifs. C'est une gestion qui commence toujours par la même question : 

"Est-ce que ceci est toujours disponible ?".

L'usagère avait comme nom NeverMetAWisemanYetItsAWoman. J'ai aimé. J'ai décidé que c'était une femme mais ça aurait pu être un homme qui, comme moi, l'aurait aussi compris. J'ai répondu OUI. 

Elle a répondu par un émoticône gay. (Volontaire ?) de doigts d'une main jaune en train de se faire manicurer en violet. (je pense) 

"Est-ce que je peux négocier le prix ?" a t-elle-enchainé.

"Non" que j'ai écrit.

"POuRqUoI?" écrit comme ça avec un petit bonhomme qui joue du sourcil avec un visage contrarié.

"Parce que c'est gratuit!" j'ai rappelé, avec le même petit bonhomme en émoticône.  

"Tu est dur à marchander, Jones, ce n'est pas comme ça que Marketplace fonctionne..." a rappliqué la potentielle preneuse.

(...)

J'ai donc écrit "O.k. qu'est-ce que tu penses de moitié prix alors?".

"Combien maintenant alors ?"

"Toujours gratuit" J'ai pas écrit le "hostie" que  j'ai dit à voix haute. J'étais dans une conversation des Frères Marx

Elle a répondu avec 3 danseuses espagnoles (je pense) et un "t'es le meilleur!". Elle a ensuite envoyé deux logos de cornet de party et un nez de cochon qui ne faisait aucun sens. Je lui alors donné mon adresse.

"Wow! C'est pas mal loin d'où j'habite ça !" a-t-elle répondu. Mais elle a aussi rappliqué en disant "Pourriez me faire un petit rabais de plus ?"

"Je ne peux pas être plus clair, c'est calissement gratuit!" J'ai impatiemment écrit.

"Calissement ?"

"GRATUIT!" J'ai écrit en DONALD TRUMP!

"Pourriez vous me l'amener chez moi en voiture ? svp ?" suivi de mains qui prient.

"WTF?" semblait l'unique réponse raisonnable de ma part. 

"SVP!"

"Non"

 "SVP!"

"NOn"

"SVP!"

"NON!"

"SVP!"

J'ai menti et je ne sais pas comment je m'en serais sorti, il y a 4 voitures, parfois 6 quand les +1 des enfants sont sur place, j'ai écrit "Je n'ai pas de voiture".

"Pourquoi tu ne l'a pas dit tout de suite ? Je peux conduire la mienne alors, je te vois demain à 5h00".

C'était vendredi soir. À 5h00, samedi je reçois un message. "Je suis devant la maison". Je le lis à 5h01. DU MATIN

OUI toute la semaine je me lève à cette heure, mais le samedi et le dimanche, fuck no ! Et encore moins pour me briser le dos à manipuler un lit pour le sortir. 

"Je suis dehors et je vois que tu m'as lue, laisses moi entrer chez toi!" Pas peureuse face à l'étranger mâle qui lui propose un lit la tite-dame. Je ne pouvais pas, je dormais dur, pas mal en peau. mon silence, car je m'étais presque rendormi, lui a fait dire "J'aurais dû savoir de ne pas te faire confiance" avec un émoticône fâché rouge.  "Je t'avais dit que j'y serais à 5H!". Je m'étais rendormi. Je bingeais toute la saison 1 de Severance vendredi soir, des journées tellement lourdes au bureau, qui concluent des semaines plus lourdes encore. Je devais dormir. Ça lui a donné le temps d'écrire "SVP!" de remettre les mains en prière. d'écrire "Je me suis présentée à l'heure!"  et "Es-tu mort ?" et "OÙ EST LE LIT?".

Ce, à quoi je n'ai trouvé qu'à d'abord répondre "Hostie".

Puis "Comment je devias savior que tu parlais d 5h du martin?". avec les fautes de frappes, j'étais crevé, et le matin, je suis presque 100% myope 8 à 9 minutes quand je me lève. Sans cogner à la porte, NeverMetAWisemanYetItsAWoman m'a écrit "Knock, knock, knock".

J'ai répondu, comme si elle avait cogné à la porte, de manière grossière et adolescente en criant à la Donald:

"HEY!"

"Laisses-moi entrer" a été sa réponse.

"Non, j'ai dit, ce n'est pas idéal de prendre le lit à cette heure pour moi. Pourriez vous revenir à 8H ?" Je la vouvoyais maintenant, je voulais la distance.

"Mais je suis dehors !"

"Oui mais ma conjointe et moi sommes nus et un dans l'autre" ai-je menti, la belle est en Europe, je suis seul. 

"Devrais-je cogner à la porte ?" a été sa réaction, suivi d'un visage de folie, excitée. Ce qui a rendu l'échange un peu bizarre. Tu veux nous voir nus? Tu veux nous joindre au lit ?

"8H, c'est mon offre finale" je lui ai écrit.

"Et si je te donnais 200$?" a-t-elle dit.

"Me semble oui" que j'ai répondu.

"Fuck That! Je te donnerais pas ça ! ton lit ne le vaudrait pas!" s'est elle ravisée.

"T'es pas forcée de venir le chercher" J'ai répondu, un peu excédé.

"Ok, 8h. d'abord" a -t-elle abdiqué.

Je me rendors. Me réveille un peu avant 8H. Elle ne sera pas là. Mais à 20h00, je reçois un message qui dit qu'elle est chez moi. Je lui répond qu'il est 20h. Elle me répond en Donald Trump:

"OÙ EST LE LIT?"

Je lui réponds aussi en Donald Trump "EST-CE QUE LE CONCEPT DU TEMPS EST POUR TOI SI DUR À COMPRENDRE? TU ES 12H EN RETARD!"

"Je suis au cinéma en ce moment!" Ai-je ajouté, plus posé.

"Il y avait beaucoup d'autos chez vous tout le temps, tu me mens, t'as pas de lit" Je commençais à trouver plus normal qu'elle craigne un étranger mâle, qui ne lui voulait rien, mais bon sang, qui ne s'entendait pas très bien avec. 

"J'ai conduit jusqu'ici, vous aviez plein d'autos, y a personne chez vous?" a -t-elle répondu. "Je veux mon lit !" a-t-elle ajouté. "Non" a -t-elle dit à quelque chose que je n'ai pas dit. "SVP!". coeur brisé. Citrouille. 

Citrouille ? elle a tout de suite répondu que "C'était une fuate de frappe" en en faisant une autre. 

"Sérieusement?" puis encore "SVP" et les mains en prière. "Où est le lit ?"

Notre fils est paramédic. Il travaille de nuit. Il dort pas mal toutes ses journées. mais 20H c'est l'heure où il se lève, je lui dis donc, ok, tu peux cogner au 697. Quelqu'un devrait te répondre. Elle m'écrit que la porte était débarrée qu'elle a trouvé le lit, que ce n'est pas du tout ce qu'elle voulait, qu'elle est contente de ne rien avoir eu à payer. Elle m'envoie une photo de l'oreiller en me disant "je peux partir avec ça?"

Je ne reconnais pas, je lui dit que ce n'est pas à moi, mais elle me dit quand même merci.


J'avais un film à regarder, j'étais concentré ailleurs. Mais quand le film eût finit, vers 23h, je regarde mon téléphone et j'ai un texto d'un voisin de la rue. Il dit qu'il s'est "...fait voler son lit, faites attention! barrez vos portes!".

FUCK!

On habite au 687 ! j'ai fait une faute de frappe!

On est encore pogné avec notre lit. 

Et ma relation avec ce voisin appelle maintenant l'acteur en moi...

Aucun commentaire: