mardi 17 juin 2025

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable******Pet Sounds des Beach Boys

Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) je vous parles de l'une des 3 immenses passions: La zizik!!!

Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie que j'en connais tous les tons, tous les sons, toutes les nuances, toutes les paroles, toutes les notes, bref, cette musique est désormais composante de mon ADN.

Par ordre de création:

Blonde on Blonde de Bob Dylan

The Idiot d'Iggy Pop

Low de David Bowie

The Unforgettable Fire de U2

B.I.B.I. c'est moi. C'es aussi la terminaison du mot arabe habibi, voulant dire je t'aime

Musique, je t'aime.

PET SOUNDS des BEACH BOYS

Depuis 1963, Brian Wilson, créateur majoritairement principal des Beach Boys, utilise de plus en plus des orchestres à cordes. Il s'éloigne de la pop de Phil Spector ou de Burt Bacharach, mais pas tant non plus, tout en croisant le mélodique et l'exotique. En 1965, les progressions musicales sont subtiles mais sont déjà là. Sur leurs 7e et 8e album. Wilson, par un ami commun, fait la rencontre du compositeur de jingle Tony Asher. Et on s'entend pour créer ensemble, dès janvier 1965. Au grand dam de Mick Love qui n'aime pas l'idée d'importer quelqu'un de l'extérieur pour travailler le son du groupe. Surtout qu'il les surprend continuellement à expérimenter avec le LSD. Pour Noël, on est poussé à lancer un nouvel album, pendant que Wilson et Asher tentent de trouver une nouvelle direction sonore avec un morceau précis qu'on étire sur quelques mois. En pensant quand même au mur du son de Phil Spector, et en utilisant le studio comme instrument de composition. 

Wilson a annoncé ne plus vouloir faire de tournée, Glen Campbell, puis Bruce Johnston le remplacent sur scène, et Brian compte développer un premier album qu'il ne sera pas complètement possible de reproduire sur scène. Il passera un temps fou avec Asher à refignoler des textures et des textures de sons, à tester des atonalités, à explorer des zones musicales qu'il se sent obligé d'explorer car quand il a entendu Rubber Soul des Beatles, il se convainc qu'il doit faire mieux encore. Ce qu'il ne réalise pas complètement, c'est que lorsque McCartney entend une première maquette de God Only Knows, Macca pense alors avoir entendu la meilleure chanson jamais composée. Wilson dit ouvertement, justement vouloir faire le meilleur album jamais composé. McCartney composera presque sur le champs un morceau qu'il voudra de la même trempe de God Only Knows. La chanson de Paul est magnifique. Celle de Brian est l'une des meilleures jamais composées sur terre. 

On composera majoritairement entre janvier et avril 1966. Quand la maison de disque lance Barbara Ann en single, ça irrite Brian qui trouve que ce n'est pas dans le ton de ce qu'il marmite. Il utilise du cor français, trempe dans la pop, se sert de flûtes, de jazz, de musique exotique, d'electro-theremin, de l'harmonica base, de la clochette de bicyclette, des cordes de quatuor et d'ensembles classiques. Et la compagnie de disque projette de l'a capella ? Au moins, ça reste mélodique, et on voudra toujours mélodique. Un peu comme chez Proust, en littérature, Wilson veut une sorte de flux musical, ce qui en fera un album concept pour plusieurs puisqu'on glisse d'un morceau à l'autre comme le feront les albums de Marvin Gaye dans 4 ans ou avec Van Morrison dans 2 ans

 Wilson révolutionne en faisant du studio lieu de création et non un simple passage obligé technique. On reste en studio si longtemps pour cuisiner tout ça que l'album coûtera l'équivalent de près de 700 000$ de nos jours à créer, majoritairement en studio. 

Mick Love trouvera franchement trop psychédélique. Le Magazine Rolling Stone le classera au 2e rang des meilleurs albums de tous les temps. Tout juste derrière...les Beatles et Sgt.Pepper's Lonely Heart Club Band, lancé un an et 10 jours plus tard, en suivant les exactes mêmes traces, se retirant de la scène pour tricoter en studio un album concept. Qui plongera d'ailleurs Wilson dans une profonde dépression car il en se sent pas en mesure de rivaliser avec un album aussi parfait. (selon lui). Mais l'album des Beatles n'existe pas sans Pet Sounds. Titre trouvé dans la frustration des membres du band de parfois trouver que Brian cherche des sons qui ne pourraient que plaire principalement à des animaux. 

Comme la marijuana qu'on consomme à la création, on veut une "vibe", un "feel".Les autres membres du groupe diront que c'est presque le premier album solo de Brian qui a composé 2 morceaux complètement seul. La structure sonore est plus complexe que tout ce qu'ils ont fait jusqu'à maintenant. Les thèmes lyriques plus spirituels ou plus jeune adulte. Formation reconnue pour ses harmonies vocales et ses modulations mélodiques, on se permet même de l'instrumental. Ce sont les 2 composées seules par Brian. 

Ce qui irrite aussi les autres membres du band, ses frères Carl et Dennis, son cousin Mick et leur ami Al Jardine, c'est que Brian engage The Wrecking Crew, composé de Hal Blaine à la batterie, Glen Campbell & Billy Strange à la guitare, Al De Lory et Don Randi au piano, Steve Douglas au saxophone, Carole Kaye, Ray Polhman et Lyle Ritz à la basse, Larry Knetchell à l'orgue et Julius Wechter aux percussions. Dennis sera à la batterie sur une seule chanson. Davantage aux voix. Il y a beaucoup de tensions à l'enregistrement, principalement de Mick Love, Al Jardine et Dennis Wilson, qui considèrent parfois que ça ne leur ressemble pas que c'est beaucoup trop niché. Ils se disent plus simples. Mais Carl, et les autres savent qu'ils n'ont pas le talent musical de Brian. Ne le contrediront pas. Et ils sentent qu'ils ont aussi un bijou à tailler entre les mains. 

On approche cet album comme on aurait peint une fresque. Ici, une fresque sonore. 

Brian compose l'aliénation sociale qui viendra le hanter. La seconde composition instrumentale était prévue pour un film de James Bond, et implique des "percussions" sur des cannettes de Coca-Cola. Quand Asher lui Caroline, I Know, Wilson entend, Caroline No, ce qu'il chantera la première fois et on trouvera que ça a davantage d'impact dramatique dans la perte d'innocence souhaitée. Wilson dira que c'est son meilleur morceau composé à vie, alors. Comme l'album prend beaucoup de temps à enregistrer, entre février et mars 1966, la maison de disque commande au moins un single, qui sera le premier effort Asher/Wilson, qui avait convaincu tout le monde de la confiance qu'il fallait accorder au duo de créateurs. 

Bien entendu, les producteurs ne voient pas d'argent à faire avec trop niché. Débattront si ils doivent sortir l'album.  Un album qui se clôt sur un train et des chiens qui jappent. On le présentera comme la pop la plus progressive jamais lancée. Ce sera le compromis choisi. 

Pet Sounds, PS, Phil Spector, c'était aussi pensé comme ça de la part de Brian. Sa version du mur du son, à la Spector. 

Un hommage à un autre fou. 

Brian nous as quitté la semaine dernière.

C'est un monument musical qui est parti harmoniser le ciel. 

Merci brillant fou. 

Sloop Genius B.      


Aucun commentaire: