Et y ajoutant un zest de moi-même, les découvertes de mon oreille.
Aja, Steve Gadd pour Steely Dan, en 1977.
Chanson la plus longue du band à 8 minutes, avant que Donald Fagen et Walter Becker, c'est aussi la dernière à inclure un guitariste qui ne serait pas membre de Steely Dan, Denny Dias qui y va d'un pas trop fâcheux solo. Wayne Shorter, le brillant saxophoniste d'Art Blakey et ses Messengers est aussi en vedette sur ce morceau. Mais c'est la tenue de Steve Gadd, qui évolue continuellement au sein de ce morceau sophistopop, jazzy prog et qui clôt le morceau qu'on fini par vraiment retenir.
Bleed, Thomas Haake, de la formation Meshuggah, 2008.
Le batteur de la formation death metal est la colonne vertébrale de cette charge sonore issue d'une chaosphere assumée et d'une destruction mélodique qui ne tient au final qu'à la tenue à la batterie de Haake. Le groupe Suédois peut compter sur sa bête de scène littéralement armée pour faire de son instrument une arme de destruction massive auditive.
Rat Salad, Bill Ward de la formation Black Sabbath, 1970.
La plupart des morceaux composés par Ozzy Osbourne, Tony Iommi, Geezer Butler et Bill Ward sont nées de longs jams improvisés. Ça partait souvent d'un riff d'Iommi. Ensuite Butler et Ward se trouvent un rythme commun et Ozzy travaille une mélodie et des mots. Mais pour ce morceau instrumental, tout part de Ward se la jouant jazzy blues.
Go Your Own Way, Mick Fleetwood de la formation Fleetwood Mac, 1977.
Le grand Mick était le lien solide avec John McVie entre le Fleetwood Mac de Peter Green et celui de Lindsay Buckingham, Stevie Nicks et Christine Perfect. Qui deviendra McVie. Mick utilise la caisse claire sur les deuxièmes et 4e refrains. Familier autant que versatile. Plus abstrait au début du morceau il devient répétitif en fin de morceau sur la guitare de Buck, mais dans l'ensemble, simplement écouter sa batterie sur 3:38, rend l'écoute surréaliste. La cymbale étant aussi brillamment utilisée.Won't Get Fooled Again, Keith Moon de la formation The Who, 1971.
Le talent de Keith Moon était si surnaturel que quand Sesame Street a fait son personnage d'Animal, et l'a placé à la batterie de leur faux band rock, c'est sur Keith Moon qu'on inspirait son style. Il était légendaire. Il approchait son instrument non pas comme un support mais comme l'instrument principal d'un morceau. La fin de cette chanson reste un des morceaux de batterie les plus complexes à jouer dans un groupe rock.Dance of Eternity, Mike Portnoy de la formation Dream Theater, 1999.
La musique progressive impose forcément multiples temps de signatures dans ce qui semble souvent de l'improvisation. Mais avec Dream Theater tout est mathématiquement calculé. Et Portnoy, sur ce morceau de 6:13, qui est l'acte 2 de la scène 7 de leur album Metropolis (part 2) (mathématique je vous dis) est extrême dans ses tempos différents. Il y aurait plus de 100 changements de ton dans ce morceau. Il utilise un Starclassic Kit, appelé souvent Monster kit, qui comprend 2 grosses caisses, multiples toms toms, plusieurs petites caisses, une variété impressionnante de cymbales Sabian, des cloches a vache, et plusieurs autres accessoire de percussions. C'est la mecque des kits de batterie.
We Will Rock You, Roger Taylor de la formation Queen, 1977.
Il s'agit du beat le plus simple au monde, Boom boom clap, boom boom clap. Deux coups de grosse caisse suivi d'un clap au 3e beat. C'est l'unique rythme du morceau outre une guitare habile de Brian May au milieu. Même que la rumeur veut qu'il n'y ait aucune batterie. Que ce soit des coups de pieds au sol suivis de mains qui clappent. Les sondeurs sont confus. Chanson sportive de stade pensée ainsi, avec succès.
Ticks & Leeches, Danny Carey de la formation Tool, 2001.
Polyrythmique, explosive, tribale, avec de dynamiques contrastes, la batterie ici est un cours de mâitre d'agression, de précision et de complexité rythmique. C'est tiré de leur album Lateralus. Férocité en ouverture, modulations polyrythmiques et métriques presqu'en sous divisions, suivies de d'explosions contrôlées en fin de morceau. Magique, je vous dis.
Karn Evil 9, Carl Palmer de la formation Emerson, Lake & Palmer, 1973.
Tiré de l'album Brain Salad Surgery, le premier mouvement, met en vedette de le jeu de Palmer, inspiré de la musique classique, de l'énergie rock n' roll et de la virtuosité en percussions. Les 30 premières minutes du morceau est une clinique de rock progressif et c'est Palmer qui domine le trio à merveille.
Take Five, Joe Morello du Dave Brubeck Band, 1959.
Légendaire compostion de batterie en signature rare 5/4 et en swing ! C'est fluide, naturel, tout en restant tellement original. Les cymbales sont comme un pouls. Et en plein milieu, le solo de batterie reste l'un des plus solides de l'histoire des solos de batteries. Avec des baguettes qui s'entrechoquent, s'entrecroisent et des roulements secs ou des roulades de bourdons.
Fire, Mitch Mitchell de la formation The Jimi Hendrix Experience, 1967.
Furieusement explosif, avec l'agilité jazz et l'agression rock, Mitch était inspiré par Elvin Jones et Tony Williams. Il avait un flair d'improvisation qui le faisait jouer le chaos contrôlé que la guitare en folie de Jimi relayait au rythme du trio.
When The Levee Breaks, John Bonham de la formation Led Zeppelin, 1971.
Premiers sons que je n'aurai jamais entendu de la mythique formation. Bonzo était aussi légendaire. Le groupe a obtenu son nom parce que la lourdeur de son coup de baguette était comme un zeppelin de métal qui n'aurait jamais réussi à voler. C'est cette batterie qui a inspiré celle que Visconti/Eno/Bowie ont travaillé avec Dennis Davis pour l'album Low. Épaississant la sonorité.
Toad, Ginger Baker de la formation Cream, 1966.
Un des premiers solos de batterie intégrés à un morceau d'abord rock n' roll. Un solo qui non seulement prenait une place importante dans la pièce mais qui exigeait qu'on la lui laisse. Rares sont les morceaux qui avaient comme instruments dominants la batterie. Encore moins un morceaux principalement de cymbales. Un autre comme ça surviendra plus loin. Et un autre dans les mentions honorables, avec deux Français et un piano.
21st Century Shizoid Man, Micheal Giles de la formation King Crimson, 1969.
Absolue moment d'importance dans l'histoire du rock progressif, avec ses roulements de tambours et ses bris de signatures temporelles. Précision, complexité jazz, énergie explosive, le chaos contrôlé impressionne avec une rare (alors) intelligence musicale.
YYZ, Neil Peart de la formation Rush, 1981.
Probablement mon batteur préféré toutes époques et genres confondus. Il passe de signatures 5/4, 4/4, 3/4, 7/8 et fragement fréquemment en l'espace de seulement 4:25. Un morceau instrumental où tous les 3 instruments brillent. Un chef d'oeuvre auditif. Où la batterie de Peart est continuellement au centre. Comme une narration percussionniste d'une histoire sans paroles. Complexe, précise et historique performance.
Hot For The Teacher, Alex Van Halen, de la formation Van Halen, 1984.
Rares seront les intros aussi explosives, intenses, reconnaissables, entre shuffle jazz et technique tribale sauvage. Double caisse claire, cymbales constantes, swagger rock, unique. Alex a un talent parfois largement sous estimé.
Moby Dick, John Bonham de la formation Led Zeppelin, 1969.
Tiré de l'album Led Zeppelin II, le morceau est entièrement axé sur la batterie de Gonzo. Avec cette seule pièce "baleine" parce que lourde, il cimentait sa place parmi les batteurs les plus marquants de l'histoire de la musique.
Tom Sawyer, Neil Peart de la formation Rush, 1981
Je pense que j'ai remarqué pour la première fois l'indépendance que pouvait avoir une batterie dans un morceau de musique rock. Sur cette pièce, encore, tous les instruments rayonnent mais la batterie de Peart passe par plusieurs métamorphoses intéressantes, passant du relativement traditionnel au roulements ponctués de cymbales, Peart était, je crois, mon batteur préféré.
In The Air Tonight, Phil Collins, 1981.
6e morceau sur 20 dans la seconde année d'une nouvelle décennie. Cette partition de batterie est fameusement mémorable et célèbre pour ce qu'elle ne fait pas autant que pour la place qu'elle prend. D'abord minimaliste, atmosphérique, anticipatoire, ambiante, tendue, elle devient personnage à la 3e minute 40 où la batterie est tonnerre intérieur dans ce qui devait se passer ce soir là, dans l'air. Phénoménalement si cinématographique qu'on en a fait des tonnes de reproductions dans des vidéos. Mention plus qu'honorables One, Lars Ulrich de Metallica, Doesn't Really Matter, Chris Steffler de Platinum Blonde, Dead Bodies, Brian Reitzel & Pascal Garnon de Air, Larry Mullen Jr de U2 pour Sunday Bloody Sunday, Boris Williams de The Cure pour From The Edge of the Deep Green Sea & Fascination Street, Roland Orzabal de Tears for Fears pour Shout, Roger Taylor d'Arcadia pour Goodbye is Forever et Terry Williams et Omar Hakim de Dire Straits pour Money For Nothing Dennis Davis pour l'album Low au complet aussi.
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