mercredi 8 février 2023

Underground/Overground

J'ai toujours été attiré par une certaine vision de l'underground. Mon bar préféré, dans le 418, adolescent s'appelait le Midnight, situé sur la Grande-Allée, prolongement de la rue où j'ai grandi, le Chemin St-Louis. Pour s'y rendre, il fallait descencre quelques marches et à l'intérieur, les murs étaient en pierres. C'était très gothique. Je supposes qu'on devait aussi me qualifier ainsi. Je ne me rappelle pas qu'il y ait eu une piste de danse, mais il y avait, bien entendu, de la musique. De la bonne musique. Joy Division, Velvet Underground, Dead Can Dance, The Smiths, The Clash, Tom Waits, du vieux Bowie et du vieux Cure, des bands et des sons qui ne jouaient pas à la radio et qu'on pouvait alors qualifier légitimement d'underground. Je me rappelle surtout d'avoir toujours été assis à une série de petites tables rondes avec chaises hautes, qui nous donnaient aussi l'option de rester debout autour. Comme au (feu)St-Sulpice de Montréal. Nous y jasions/flirtions surtout, autour de nos pichets de bière, qu'à Québec on appelait "pots". (au grand dam des Montréalais du St-Sulpice, on l'apprendrait plus tard)

Sur une des rues les plus populaires de la région, on était le sous-sol discret et underground. J'ai développé un goût marqué pour les petites histoires qui se déroulaient en marge de plus grandes. Cabaret de Bob Fosse au cinéma, qui se développe sur fonds de Nazisme naissant. La Haine de Matthieu Kassovitz qui suit un trio d'instables donnant un indice du déséqulibre actuel populaire et social en France. Christiane F. qui va voir un show de David Bowie, entre 1976 et 1979, dans ses errances adolescentes. Mon univers presque 100% exposé dans The Hunger, dans les années 80. (c'est un secret, je suis en parralèle de vos vies humaines). 

En vivant en banlieue de Montréal, je suis définitivement en marge de la marmite sur la cuisinière. Je ne suis pas du plat principal en général ni des ingrédients. C'est en partie pour cette raison que la banlieue n'a m'a jamais attiré. Je veux être placé, là où ça bouge. 

Et, après avoir commencé à avoir honte d'essayer du linge trop grand, j'ai justement choisi de tonifier mon corps autrement et de m'aimer davantage en mangeant mieux et en brûlant de la calorie. J'ai choisi de bouger. Parce que si j'ai engraissé, c'est justement parce qu'en banlieue, travaillant, à Montréal, je suis forcé de conduire (assis au lieu de marcher). J'y travaille assis, sans réellement suer. Je reviens et je banlieurise en lisant ou en écoutant des films. 

Assis. 

Normal que j'ai soudainement plus de gras que prévu. En novembre dernier, je programmais sur ma montre l'objectif de perdre 500 calories par jour. Tous les jours du mois. J'ai réussi 23 jours sur 30. Ce fût relativement facile. En décembre, je voulais un mois parfait à brûler 600 calories par jour ou plus. Je l'ai eu. Je m'étais ajusté. Ce n'est pas un sytème parfait de calcul de calories brûlées, masi ça reste des objectifs qui te font te coucher heureux et satisfait. En janvier dernier, j'ai eu un autre mois parfait de 31 jours à brûler 700 calories. Toutefois, pour y arriver, je devais maintenant prendre des marches, le soir, et brûler ce qui manquait en joggant ou au pas rapide. 

En février, j'ai 28 jours à faire en défonçant le 800 calories. J'y arrive jusqu'à maintenant. Je marche encore le soir, je cours les rues, je fais du rameur, je fais exprès au boulot ou ailleurs pour faire des détours, monter des escaliers, les redescendre. Je suis marcheur de chien dans la nuit, sans chien. Quand j'arrive chez moi vers 16h00, et que ma montre me dit que j'ai brûlé autour de 312 calories sur 800, je m'organise pour m'activer davantage. Je vais à l'épicerie à pied (1 heure). à la bibliothèque à pied (1h45), je fais des trajets dans mon quartier que je redécouvre, en hiver. Que je ne m'étais jamais permis de découvrir. Je rame. 

Airpods en tête, j'écoute des listes de lecture, des ballados, je ne suis jamais complètement seul. Je me sens overground. Je marche le territoire que je trouve trop peuplé l'été, presque seul, l'hiver, et j'adore. Overground à marcher les rues d'une ville que j'aime à 20%. Mais dont les résultats caloriques me plaisent. Je sens maintenant une différence dans la manière dont le linge tombe sur moi. Tout est toujours dans l'oeil. Je ne me pèse jamais. C'est trop décevant de voir les efforts qu'on fait et voir les chiffres ne pas bouger. C'est le miroir qui comptera à la fin. Je ne compte pas "perdre" du poids autant que de le redistribuer sur mon corps. Voir du muscle où ça s'arrondit. Pouvoir me raser sans me surprendre à ne plus me trouver de ligne de mâchoire. Ou de la trouver trop subtile.

Je reste underground dans tout ce que je consommes culturellement. L'amoureuse loge davantage dans le populaire. Nos enfants naviguent entre les deux. On y trouve nos équilibres. L'amoureuse met systèmatiquement la télé à TVA, les enfants, à Noovo, moi à Radio-Canada. Mais on se tolère et complète tous.

En écoutant ma liste de lecture de Fela Kuti d'1h28 (seulement 6 chansons) il est imposssible de ne pas être rhytmé dans mes marches si rapides que parfois, le jogging s'impose tout seul. 

Je compte brûler 900 calories tous les jours de mars prochain et 1000 par jour, en avril. 

Mes habitudes ne feront, ne pourront, que changer. 

Ça me fait m'aimer davantage, découvrir mon coin, oublier les indécences d'augmentation de salaire de gouverneure générale, où les autobus de migrants envoyés chez nous parce que New York n'en veut pas.

Ça me donne l'impression de vraiment mieux vivre. 

Ce qui ne m'empêche aucunement de visionner 3-4 films par semaine ou de lire, oui, parfois en marchant.  

Ou d'écouter Molchat Doma dans mon divan, APRÈS, avoir écouté Big Brother "Célébrités" en famille.  

Je reste underground malgré tout. Comme mes nouveaux Docs, reçus à ma fête, que j'adore, le confirment... (J'avais déjà les noires :)

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