dimanche 5 février 2023

Richesse Sale

Robert J.Miller. 

C'est un nom que très peu de gens avaient vraiment entendu avant la semaine dernière. Il s'agit de l'un des rares (ils se comptent sur les doigts d'une seule main) multi-milliardaire du Québec. Il est fondateur de la compagnie de fourniture électronique Futures Electronics et en était le patron jusqu'à la fin de la dernière semaine où il a choisi de quitter ses fonctions. Il a 80 ans. 

Bien avant #MeToo, bien avant qu'Harvey Weisntein ou Jeffrey Epstein, ne soit accusés de crimes sexuel, celui que les filles connaissent simplement sous le nom de "Bob",  était dans les murmures d'un peu tout ceux qui le connaissent mieux, qui savaient que le secret multi-milliardaire avait un placard malsain. 

Miller aurait payé pour avoir des relations sexuelles avec de jeunes femmes mineures, dont la plus jeune aurait eu 14 ans. En général plus près de 15-16. Et tout ça était filmé. Miller est très secret. Peu existe sur lui, peu de photos existent aussi. C'est dans sa nature. Mais il y a peut-être aussi des raisons plus personnelles de garder les portes fermées autour de lui. Il est si puissant que son nom, avant la semaine dernière, avait été limité, à sa demande (rarement est-ce accepté par Google) dans les recherches internet. Avec la somme d'accusations qui s'est accumulée depuis quelques années contre lui, de la part d'ancienne adolescentes, aujourd'hui adultes, son nom réapparait davantage. Si vous cherchez sa maison sur le net, Google Street View, elle est brouillée.

Giga riche, passé les heures de travail, 17h00, 17h30, dans des appartements lui appartenant de Westmount, les enquêteurs ont découvert un système bien en place. Une lumière allait s'allumer à l'extérieur, afin de guider le taxi qui ramènerait les jeunes filles. Sur trois semaines de filature, 14 fois, des jeunes adolescentes, quelques fois deux d'entre elles, montaient à l'appartement et en ressortaient afin de rejoindre le taxi, quelques heures plus tard. 19 jeunes femmes, au total. Ils en ont intercepté au moins 2, une de 19 ans et une autre de 17. 

Étrangement, on est resté loin d'interventions vis-à-vis Miller car il est atteint, de manière assez importante, de la maladie de Parkinson. Ce que je ne comprendrai jamais comme raisonnement. Que le criminel, ou potentiel criminel soit malade est une chose, mais ça en fait-il moins un monstre ? Quand la communauté internationale gardait la main molle autour d''Augusto Pinochet, je m'arrachais les cheveux d'entendre qu'il était vieux, faible et malade, qu'il ne fallait pas le condamner dans des tribunaux internationaux.

Là où c'est moins étrange, c'est que Miller est extraordinairement riche. Et les riches peuvent se payer bien des silences. Toutes les enquêtes sur lui ont soudainement "manqué de souffle".

Les jeunes filles qui quittaient la rue Oliver, à Westmount avaient tous en commun de quitter avec un gros sac (de cadeaux). À l'Hôtel Intercontinental, dans la suite 2520, on parlait du bain tourbillon en parlant du Fucktub. Miller pouvait rester 5 à 6 jours dans cette suite. Il n'y passait jamais la nuit. Il louait cette suite à l'année longue comme Epstein avait son île. Il est si influent qu'il avait fait redécorer (et avait payé) l'intérieur et fait faire des rénovations. Raymond Poulet, un passeur de Miller, qui vivait dans une suite tout près, aussi payée par Miller, était celui qui relayait les jeunes filles à Miller. Quand la direction et les employé(e)s de l'hôtel ont souligné à Miller que les jeunes filles se rendant à sa suite étaient extrêmement jeunes, Miller a simplement répondu que "Vous ne comprenez pas, ce sont mes nièces." Au commentaire "Vous avez énormément de nièces", il a raccroché la ligne. 

Poulet, le pimp, recrutait les fugueuses et le filles de foyer brisés. Il leur promettait confort et désirabilité. Ça c'était entre 1994 et 1999. Mais quand les hôtels devenaient trop inquisiteurs, on a déplacé dans les appartements de Westmount. Il change alors son approche, se débarrasse de Poulet et engage Sam Abraums. C'est lui qui gèrera les filles. Il ferait entrer les filles, les ferait manger et boire, les ferait descendre au sous-sol se servir de tous ce qui leur plaisait, linge, cd, cadeaux. Après avoir reçu, les jeunes filles devaient donner en retour. Et le reste se passait à la chambre à baiser coucher. 

Il était secret Miller. Mais le sera moins. Car ces filles qui avaient peur de parler, maintenant parlent. 

Les crimes sexuels sont nourris par le pouvoir. 

J'ai une plate impression qu'il ne souffrira pas tant que ça le multi-milliardaire.

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