jeudi 9 février 2023

8 1/2 Robin Williams

Hier fût si lourd.

Mais siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii lourd.

Atrocement lourd. Péniblement triste. J'en ai pleuré tout seul. 

Et je ne suis pas parent d'enfants en âge de garderie. Mais cette garderie est à 12 minutes de marche de chez moi. Mon fils, qui devait être stagiaire cette semaine, (ça a été repoussé) aurait ét parmi les premiers intervenants. Et bien que j'étais déjà au bureau de Montréal quand tout ça est survenu, l'inefficacité et l'envie de pleurer était permanente toute la journée.

Je repousse un texte sur le sujet à demain afin de freiner les larmes. 

J'ai envie de léger. Mais voyez, même en vous parlant de léger, je vous parlerai d'un clown suicidé. 

L'ombre ne peut pas aussi vite se dissiper. 

Robin Williams était un acteur que j'aimais bien. Il était drôle, mais derrière chaque drôle se cache un triste. Il était capable de bien faire passer ce qu'il avait à nous faire passer et le faisait extrêmement bien. Il étai si aimé qu'on l'a récompensé d'un Oscar, en 1998. Mais il n'a jamais réussi à bien faire passer son mal-être pleinement. Personne ne la guéri sa propre tête. 

J'ai envie de vous parler de 8 fois où Robin m'a rejoins droit au coeur. Ce qui devrait être le lot de tout créateur. De tout artiste. Toucher au coeur. 

Question de tenter de freiner mes pleurs intérieurs. La rivière de larmes internes doit couler un peu toute seule avant que des baigneurs étrangers n'y trempent.

The World According to Garp (1982).

C'est la première fois que je découvre Williams. Je ne vois pas le film dès sa sortie, mais au moins trois ans plus tard. New Hamphsire Hotel, est le premier livre que je lis en anglais, quand j'étais pré-ado, je suis donc familier avec l'oeuvre de John Irving, qui a aussi écrit ce qui était d'abord un livre. Je suis même en train de lire L'Oeuvre de Dieu, La Part du Diable, version française de The Cider House Rules, principalement parce que le titre, je le trouvais plus beau en français. Willliams y joue Garp. Un sympathique bougre qui n'aime pas les gens qui passent vite devant chez lui, en voiture, ni que sa femme ne travaille à genoux, sous le volant...J'ai vu celui-là à la télévision.

Good Morning Vietnam (1987).

Robin est ici, beaucoup plus coloré et comique. Il y incarne un animateur radio, en 1965, au Vietnam, sur les ondes armées, pour les troupes. Il devient immensément populaire auprès de son public mais pas tant auprès de ses supérieurs qui le trouvent sur la fine ligne de l'insubordination. Le personnage est librement inspiré d'Adrian Cronauer qui avait ce rôle dans le dramatique conflit Vietno-Étatsunien. Williams fait rire, mais montre aussi un angle dramatique si intéressant qu'il se mérite une nomination dans la catégorie du meilleur acteur, aux Oscars. J'ai vu celui-là, tiré du club vidéo. 

The Adventures of Baron Munchausen (1988).

Dernier film de la "trilogie de l'imagination" de Terry Gilliam, après Time, Bandits et Brazil, ici, Williams y est mémorablement, une simple tête surexcitée, qui passe, ici et là, dans le rôle du roi de la lune. Le film n'a pas eu la sortie, ni la promotion, ni la distribution (ni le budget) que le film aurait dû avoir. Il y avait changement de régime au studio et tout ce qui avait été promis oralement avant, devenait caduque maintenant. Les films de Gilliam sont ce qu'il y a de plus près des films de Fellini, de la part d'un non italien. Williams y est comme un canard dans l'eau dans cet univers fantaisiste de héros du 16ème siècle. J'ai vu celui-là, en avion. 

Dead Poets Society (1989).

Cette fois, j'ai 17 ans. J'ai l'âge des étudiants dans le film. Même que la mère d'un ami à moi dira que je ressemble beaucoup à un des personnages et qu'elle avait eu l'impression de me voir tout le film dans sa peau. Celui-là, je le vois en salle. Avec des ami(e)s. On en sortira soufflé(e)s. On a adoré. Williams y joue un enseignant non conforme dans une école pour garçons des années 50-60. Il est aussi excentrique que touchant. J'aimais déjà le cinéma de Peter Weir, alors, j'ai acheté ce film, depuis.  Williams sera à nouveau nommé dans la catégorie du meilleur acteur.

Awakenings (1990).

Tiré des mémoires du docteur Oliver Sacks, de 1973, on y raconte l'histoire vraie du docteur qui avait trouvé un remède qui ranimait les patients...disons moins animés, victimes de paralysantes encéphalites, les faisant paraître presque guéri(e)s de leur maux, le temps d'un seul été des années 60. La recette ne tiendra guère, mais le temps que ça dure, on croit au miracle. Williams y incarne le maladivement timide docteur. Très bon film. Touchant de partout. J'ai vu ce film dans la salle Maurice O'Bready, alors étudiant universitaire, à Sherbrooke.

The Fisher King (1991).

On retrouve Gilliam ici, que j'aime bien, dirigeant Jeff Bridges, un ancien animateur radio devenu suicidaire après qu'un de ses commentaires en ondes eût été la source d'une tuerie de masse. Alors qu'il veut en finir avec la vie, il est sauvé par un sans abri (Williams) qui devient en quelque sorte, son coloré protégé. Williams est drôle, nous brise le coeur, romantique, habile. Williams y est si bon qu'il sera à nouveau nommé pour l'Oscar du meilleur acteur. J'ai vu ce film en l'empruntant, au club vidéo. 

Good Will Hunting (1997).

J'ai vu ce film au cinéma. Je l'ai aussi acheté. Car je le trouve presque parfait. Williams y incarne un travailleur social qui s'occupe du dossier Will Hunting, génie rebelle qui a merdé quelques fois dans la vie, au point d'avoir besoin, d'un travailleur social. Cette fois, Williams rafle l'Oscar du meilleur acteur dans un rôle secondaire. 

One Hour Photo (2002).

C'est le dernier film que je verrai mettant en vedette Williams et je l'ai emprunté à la bibliothèque. Il y incarne un développeur de photos (à l'ère des négatifs) développant une relation malsaine avec une famille dont il développe les photos. Williams, y est pour une rare fois, plus ombre que sourire. Il y est très bon. Mais il ne fait pas rire, contrairement à tous les autres films précédemment nommés ici, où il fait rigoler facilement. Il était alors plus-que-près à incarner Phil Collins dans un film. 

Je l'ai aussi dans Deconstructing Harry, de Woody Allen, où il y joue un très amusant personnage "brouillé", dont on ne distinguera jamais complètement les traits. J'ai vu le film en salle en 1997 et l'ai eu à Noël ou à ma fête, en DVD, par la suite. Assez drôle.

C'est important de rire.

Plus que jamais. 

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