mardi 9 octobre 2018

France Gall

Son père est parolier pour Edith Piaf ou Charles Aznavour. Sa mère, elle-même chanteuse et fille du co-fondateur des Petits Chanteurs à la Croix de Bois. Isabelle Gall sera une enfant de la balle.

Elle a deux frères et est particulièrement chérie puisqu'unique fille. Et fort jolie. Dès ses 16 ans, on voudra que son chant haut perché soit enregistré sur disque. Elle auditionne et sera choisie par Denis Bourgeois, alors directeur artistique de Serge Gainsbourg. Elle enregistre vite 4 morceaux avec le musicien et arrangeur jazz Alain Goraguer. Comme Isabelle Aubret est en pleine percée, on ne veut pas mêler le public et on lui déniche un pseudonyme: France-Gall. Adolescente, on ne la prend pas au sérieux et son pseudo est trouvé alors qu'un match de foot France/Pays de Galles est à la télé.

Le jour de ses 16 ans, elle lance son premier simple. Devant les belles ventes (200 000 copies) Bourgeois demande à son client Gainsbourg de lui signer des morceaux. Les ventes seront encore meilleures. On la fait ouvrir pour Sacha Distel et Gorager et Gainsbourg signent toujours des morceaux pour elle. Son père lui écrit une chanson qu'elle déteste, mais qu'elle finira par enregistrer tout de même et qui sera très populaire auprès des enfants. Public qui lui sera toujours fidèle.  La chanson sera traduite en 16 langues. France Gall sera toujours internationale. D'autant plus qu'elle gagne à l'Eurovision avec un morceau de Gainsbourg pensé pour elle. Elle la refera en italien, en allemand et en japonais. Twinkle, en anglais la reprend elle-aussi. 1965 sera fameuse pour elle. Avec Gainsbourg ou pas.

Un film promo est tourné avec elle pour les États-Unis et ça accroche l'oeil de Walt Disney qui la sollicite pour incarner Alice, dans une version autre qu'animée, de Alice au Pays des Merveilles. Projet qui sera avorté quand Disney décède. Ses chansons pour enfants commencent à avoir des échos adultes. Ça choque un peu après Les Sucettes, clairement cochonnes.

On joue donc sur ce tableau dans un duo qui ne fait pas taire la controverse. Ce qui est dommage car on passe presque sous silence un beau morceau que lui signe Gainsbourg
Elle flirte ensuite vers les orchestrations et le psychédélismes. Gainsbourg lui offre un autre morceau qui fait planer. Son association avec Gainsbourg la place dans une situation étrange, voire inconfortable pour un public de plus en plus désorientée face à elle. Ce qu'elle fait par la suite ne fait pas mouche aussi fort.

Passant d'ado à adulte, les temps sont plus durs dans son propre pays. C'est par l'Allemagne, où elle enregistre dans la langue et obtient beaucoup de succès, entre 1966 et 1972, qu'elle réussit à toujours gagner d'importants revenus.

À 21 ans, elle se sépare professionnellement de Bourgoeis et de Gainsbourg. Elle signe dans une nouvelle compagnie, chapeautée par papa. Mais la compagnie fait faillite en trois ans et la carrière de Gall en souffre. Même en revenant à Gainsbourg, elle ne vit plus de gros succès.
En 1973, elle est séduite par la musique de Michel Berger. Berger lui offre de participer à un de ses morceaux. Elle lui demande alors de lui écrire des morceaux. Le 22 juin 1976, le couple était marié. Elle ne chantera plus jamais que du Michel Berger.

En 1978, elle tâte de la comédie musicale dans un projet à saveur brésilienne. Un an plus tard, Luc Plamondon et Michel Berger lui signent des morceaux mémorables et un rôle taillé sur mesure dans une comédie musicale devenue mythique.

Dans les années 80, la collabo du couple fait encore bon ménage. Femme au grand coeur, elle s'implique aussi de plus en plus dans des projets humanitaires. Je la découvre en 1984.

En 1987, elle atteint ses derniers sommets populaires. En tout cas, ici. Au Québec.

Michel Berger décède en 1992 d'une crise cardiaque à 44 ans. Ils ont eu ensemble une fille et un garçon. Leur fille décède aussi, de la fibrose kystique en 1997. France était elle-même diagnostiquée du cancer du sein depuis 1993. Elle se fait beaucoup plus rare par la suite. Bien que toujours impliquée humanitairement.

Le 7 janvier dernier, elle rend l'âme à 70 ans.

Elle aurait eût 71 ans, aujourd'hui.

Ma mère adorait France Gall dont elle suivait la carrière adolescente, ayant le même âge.

On a surpris ma mère pour son anniversaire ce week-end.
On a pas poussé l'audace jusqu'à lui chanter du France Gall.
Franchement trop haut.

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