mercredi 17 octobre 2018

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable**********40 albums pour planer

Chaque mois, comme je le fais pour le cinéma (dans les 10 premiers jours) et pour la littérature (dans les 10 derniers), je vous parle Zizik.

Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté qu'ils sont composantes de mon ADN.

Par ordre de création:
"Blonde on Blonde" de Bob Dylan
"The Idiot" de Iggy Pop
"Low" de David Bowie
"The Unforgettable Fire" de U2.

B.I.B.I. c'est aussi moi. Ainsi que la terminaison du terme habibi, qui veut dire an dialecte irakien: Je t'aime.

Musique, je t'aime.

Pour une rare fois, en cette journée historique au Québec où la consommation du cannabis devient légal, je ne vous offre par un seul disque, mais plutôt 40.

Pour accompagner vos inhalations.

Sky Blue Sky de Wilco.
Ironie suprême. L'album du band de Jeff Tweedy est issue de sa période de désintox et ironiquement, c'est aussi le plus planant. On peut éloigné le fumeur du weed, mais pas complètement sortir le weed du consommateur.

Os Mutantes de Os Mutante
Ce n'étaient que 3 enfants qui ont concocté cet album. Sergio avait 17 ans, son frère Arnaldo, 20 et la jolie Rita Lee, 21. La formation brésilienne croise un peu d'anglo rock américain. Le Brésil, n'en déplaise à Trump, c'est aussi l'America.

Devotion de Beach House
Le duo de Baltimore a tricoté un intéressant second album en 2008 où les "oh oh oh" de Victoria Legrand, sur Gila, sont comme un écho au cerveau, hypnotisant nos sens. Charme artisanal, tranchante guitares, mélodies hantées

If I Could Only Remember My Name de David Crosby
Un jam de hippie super stone autour d'un feu de camps, incluant Joni Mitchell, la plupart des Grateful Dead, Jefferson Airplane et Crosby, Stills, Nash & Young. Le temps que le jam se termine vous ne vous rappellerez plus de votre nom, non plus.

Fleet Foxes de Fleet Foxes
Cette réunion de guitare, enregistrée comme une messe dans la Church of Our Lady est le barbu premier effort du band, une sorte de congrégation harmonique cherchant l'écureuil rouge du matin.

Agaetis Byrjun de Sigur Ros
Freinez vos sens, relaxer, flotter. Drône d'Islande.

Bizarre Ride II The Pharcyde de Pharcyde
Le rêve stone de Dr. Dre sonne parfois comme un cauchemar de gangsta rap paranoïaque. Mais il sonne aussi très jazzy. Busted for real. Weeding interresting.

Heart of the Congos de The Congos
On ne pourrait faire une telle liste sans reggae. Cet album de 1977, produit par Lee Perry, et composé/interprété par Cedric Myton & Roydel Johnson offre du chanté et de l'instrumental. Parce qu'avec du cannabis le mental s'instrumentalise. Max hypnagogique.

Head Hunters d'Herbie Hancock
Le claviériste commence les années 70 avec un album ambiant ultra groovy, une odyssée funk mémorable, dont un morceau d'ouverture de 15 minutes, qui offre des black lights dans nos têtes.

Robert Charlebois Avec Louise Forestier de Robert Charlebois & Louise Forestier
Un des meilleurs albums Québécois qui commence avec de l'orgue et la voix hallucinée de Louise Forestier qui semble toujours tomber du 30ème étage. Formidable album.

Yoshimi Battles The Pink Robots de The Flaming Lips
20 ans après avoir commencé dans la business, les Flaming Lips ont enregistré un album qui donnait l'impression qu'ils atterrissaient sur notre planète. Peut-être n'avaient-ils que trop fumé de sour diesel. Orchestrations lumineuses, excursions électroniques spatiales, sons d'animaux et robots expert en karaté.

Je Ne Connais Pas Cet Homme de Brigitte Fontaine et Areski
Formidable tandem poétique et éclaté, drôle, iconoclaste et ahuri. Marrant.

The Chronic de Dr. Dre
Son album porte le nom d'une variation du mot chanvre. L'album donne le feeling d'une longue touche par un après-midi ensoleillé.

Last Man Standing de Willie Nelson
Willie est un solide partisan de la légalisation universelle de la marijuana et un important porte-parole des consommateurs. Le 27 avril dernier, l'auteur de Crazy a non seulement lancé un nouvel album, son 67ème, mais celui-ci était accompagné d'un échantillon de la marijuana qu'il cuisine personnellement, qu'il a aussi baptisé du nom de son album (Là où c'est légal).

Bitches Brew de Miles Davis
Enregistré en 1969 quelques heures après que Jimi Hendrix eût joué l'hymne national à la guitare électrique sur scène à Woodstock, Magic Miles a offert un big bang de jazz et de rock fusion psychédélique humide et cuivré.

Et Si On Avait Besoin d'une Cinquème Saison d'Harmonium
Bien que les gars eût été nettement moins "poteux" que ce que la plupart des gens ont crû, Fiori et ses amis avaient saisi l'essence de la mélodie planante capable de nous faire migrer d'une saison à l'autre, comme des albatros de mer en mer, symboles de liberté.

Voodoo d'Angelo
Ponctué d'effets de yeux rouges, de tables tournantes, d'incantations vaudou, de claquements de mains, de snap des doigts, les passages stéréos de l'oreille gauche à l'oreille droite dans ses flows stones et amoureux des citations télé des années 70. 

Z de My Morning Jacket
vapo-session parfois acoustique, parfois reggae, météoriquement envahie par une pluie de guitare, la puff du matin propulse vers la sagesse des âges.

Loveless de My Bloody Valentine
Shoegaze puff

Protection de Massive Attack
Singulier mélange de science du beat, de musique soul, d'échantillon de la culture du rave qui se tient à 5 du matin, quand toute la danse se fane, et que tu ne veux que chiller soft, dans un nuage bleu (même si le bal est en blanc).

Paranoid de Black Sabbath
Ozzy Osbourne et Geezer Butler auraient composé ce classique du metal gelés comme des singes. Ils chanteront des cochons de guerre et des fées bottées. Le titre du disque reflète certains moments de mauvais dosages.

East of the River Nile d'Augusto Pablo
La musique dub est probablement la meilleure équivalence sonore aux vagues cérébrales que l'herbe nous offre de temps à autre. Cet album instrumental est un chef d'oeuvre de chill-out au mellotron.

Remain in Light de Talking Heads
Post punk Brooklynois presqu'africain, un peu arabe, avec des twitch nouvelle vague et des crises existentielles, contemplatif et à la fois cérébral.

Trans Europe Express de Kraftwerk
Ça sonnait comme le futur en 1977. C'était pensé par de bien élevés Allemands dans un bar d'Amsterdam ou les cyber gnomes consommaient ce qui était alors permis. Le break dance allait bientôt naître de sons du genre. Das güt puffs.

Trompe L'Oeil de Malajube
Entre les cris d'angoisse et le chant, les frères Mineau, Cournoyer, Augustin et mon pote Bastien ont offert un album si gelé (-40 à Montréal) que certains passages sont comme un vol d'oiseau en pleine envolée, en trompe l'oeil. Cooool!

Live at Fillmore des Allman Brothers Band
Album double en spectacle, blues et très en guitares, dans une harmonie limpide surfant sur des riffs jazzés. Siiiiiiiiiick!

Maggot Brain de Funkadelic
"J'ai goûté aux asticots de l'esprit de l'univers". C'est ainsi que commence cet album acid-funk aux blanches jointures du black power dont les sons dansent dans la tête longtemps après écoute. (et inhalations).

Ladies & Gentlemen We Are Floating in Space de Spiritualized
Tout de ce troisième album des britanniques suggère le mot drogue. Même la pochette ressemble à une prescription de Fentanyl. Cuivres, piano, cordes, guitare fuzzy et grâce orchestrale.

Another Green World de Brian Eno
Il est facile de se laisser transporter par les chansons, qui des fois ne sont que de courtes idées musicales fort réussies de l'ancien Roxy Music, mais toujours des voyages aux visions psychédéliques wobbly tiny blippy.

Enter the Wu-Tang (36 Chambers) de Wu Tang Clan
RZA dira de cet album qu'on aimera ça quand on sera gelé comme une balle. Our shit is high music. La mythologie shaolin est mise en musique en 1993.

Mellow Gold de Beck
Le titre est une variété de grain californien. L'album de Beck est un croisement de Bob Dylan et des Beaties Boys dans la toilette, sous un nuage himalayen.

Dummy de Portishead
Noir et érotique, particulièrement agréable vers 4h20 du matin, quand la mélancolie atteint son érosion maximale.

Merriwheater Post Pavillion d'Animal Collective
Ce classique de la musique moderne psychédélique échantillonne sur plusieurs couches de sons, quelques fois les Beach Boys, avec des textures croustillantes, des odes aux filles planant dans les champs.

Live/Dead des Grateful Dead
Je ne suis pas un grand fan d'albums en spectacle, mais ce collage de plusieurs concerts, guidés par des jams assez fabuleux de grands musiciens fumeurs heureux, commence avec plus de 20 minutes d"étoile noir et leurs guitares me sidèrent. Album double de quoi avoir amplement le temps de remplir sa pipe.

Kid A de Radiohead
Un chef d'oeuvre de paranoïa tordue qui donne l'effet d'être emmitouflé dans un cocon du 21ème siècle. Enfloconé dans des hivers aimés.

Rubber Soul des Beatles
En 1964, Bob Dylan "dévierge" les 4 garçons dans le vent et les introduit aux plaisirs parallèles. Lennon dira de cet album que les drogues y étaient importantes afin de ne pas laisser les foules les étouffer. Fallait planer au-dessus:)

Paul's Boutique des Beastie Boys
Avec plus de rimes que les jamaicains ont de mangos, les références à Peter Tosh ou aux dreadlocks sont multiples. I smoke Cheeba, it helps me with my brain, I might be a little dusted, but I'm not insane". On ne peut plus clair.

The Dark Side of The Moon de Pink Floyd
Le pot introduit aux banlieues et au grand public. Sans qu'il le réalise complètement. Les collages sonores, les expériences aux synthé, le lunatic sur l'herbe, le côté sombre de la lune, tout y était.

Trame sonore du film Trainspotting
Le film traite de drogues beaucoup plus dures et nocives mais il plane aussi. Et la musique y est si bonne. Choose Life.

African Herbsman de Bob Marley & The Wailers.
Ce ramassis d'enregistrements du grand Weedman a été jugé trop aérien pour être lancé en Amérique du Nord. Marley est clair: "I'm so high, I can touch the sky"

40 jours d'écoute en planant.
40 jours de bonheur.

Inutile de me demander pourquoi je m'y connais.

J'ai 18 de ces albums.

C'est cool tout.

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