vendredi 24 novembre 2017

Le Nécessaire très léger Féminisme de Wonder Woman

Le film Wonder Woman aura été un énorme succès pour la franchise des héros de la compagnie bédéesque DC.

Mais comme tout succès mettant en valeur les femmes, plusieurs auront trouvé à redire.

À propos du féminisme entre autre.

Et il est vrai que vers le milieu du film, il devient difficile de ne pas voir les lourds fils blancs et le Hashtag feminism et de rouler les yeux un peu vers le ciel.

À un certain moment, une secrétaire raconte ses tâches quotidiennes pour son patron mâle, ce à quoi Wonder Woman lui répond : "de là où je viens, on appelle cela de l'esclavagisme". Ce qui fait sourire. Mais les lignes féministes plus lourdes viennent plus tard ("Ce que je fais, ne te regarde pas!").

Tout cela serait déjà plus convaincant si Diana Prince, un nom qui lui est donné quand Steve interrompt sa propre introduction, ne passait pas une partie du film à suivre ce que Steve lui demande de faire, sa mission à lui, clairement plus importante que celle de Gal Gadot à ses yeux.

Mais soyons sérieux quelques instants. Les super héros, c'est pour les enfants et les pré-ados. Leur public devait être celui-là. Personnellement, j'ai trippé Marvel et DC Comics entre mes 7 et 14 ans. Et ce type d'adaptation cinématographique fait appel à l'enfant en nous. Rien de mal, là-dedans. Mais pour les enfants,  ça demande une subtilité plus ou moins absente, et une suspension du bon sens.

Oui, elle travaillera en jupette, ce qui est déjà mieux et plus vraisemblable que de travailler en maillot de bain. Oui ses cheveux lui tomberont sur les yeux, c'est moins logique que de se faire une couette avant de se battre. mais nous sommes dans la fantaisie visuelle. Oui, toutes les femmes de la planète utopique de femmes dont est issue WW sont splendides, sculptées comme des déesses, mais elles auraient toutes été potelées dans l'argile selon ce que je crois comprendre, non? Par Zeus? Non? En tout cas Wonder Woman l'a été. Et comme WW est la fantaisie sexuelle de bien des hommes depuis bien longtemps, fallait qu'au moins elle, ait du sexy dans l'aura. Combien de fois a-t-elle été dessinée vulgairement? (comme ici à gauche) Gal Gadot est une beauté toute simple. Totally girl next door.
Une planète entière de femmes parfaites? Vous voulez complexez les plus jeunes?
Vous avez remarqué la top modèle allemande Doutzen Kroes parmi les amazones? Celle déguisée en ange dans le défilé de Victoria's Secret? **(message: je suis belle, mais je suis autre chose qu'un corps).

À des jeunes filles/ jeunes garçons, entre 7 et 14 ans, le message doit être gros. Et évident.

Peu de femmes dans le film, sinon le personnage de Robin Wright, avec une cicatrice sur l'épaule, sont imparfaite visuellement. Et les personnages mâles nous rappellent à chaque apercu de WW qu'ils la trouvent agréable pour l'oeil. Ce qu'elle est absolument. Un personnage nous dit même après que WW eût botté quelques culs qu'il est à la fois impressionné et excité. Ce qui reste amusant et sain.
 Il y a bien la docteure Poison, défigurée et qu'une photo nous révèle extrêmement jolie par le passé, ce qui semble suffisant pour qu'elle incarne la mal à jamais, privée de sa beauté passée.  Very soft feminism.

Mais le féminisme d'un personnage créé il y a 75 ans, aux États-Unis de Donald Trump, replongée dans les valeurs de 1957, devait être soft.

Il fallait être très léger dans le féminisme pour satisfaire les fantasmeurs et les Trumpistes et fallait être peu subtil pour que le message passe auprès des jeunes enfants.

Ce n'était pas Katniss Everdeen, créée dans le modernisme égalitaire de nos jours. C'était Wonder Woman, créée en 1941. Repimpée en 2017.

On l'a filmée belle et parfaite. Avec gros plans sur les cuisses et sur le corps. Comme un magazine aurait photoshopé une mannequin. Même porno. On fait la même erreur.On établit de très hauts standards pour nos jeunes filles si en leur dessinant de telle modèle à suivre.

Ce qui n'est pas 100% mal non plus. Le monde qui attend nos jeunes est menteur, anyway.

Celle qui l'a filmée est une femme, Patty Jenkins, qui prend la peine en entrevue de spécifier qu'elle n'est pas féministe. Ce qui est la même chose que de dire "je ne suis pas végétarien, je ne mange pas de viande".

Ce qui est vrai aussi, c'est que Wonder Woman n'est pas radicalement féministe.
Mais elle peut faire tout ce que les hommes font.
Les femmes peuvent faire TOUT ce que les hommes font.

Les femmes peuvent faire absolument tout ce qui leur tente.

C'est ce qu'on devrait retenir de Wonder Woman.

**luuuuuuuuu jamais regardé, je ne suis pas si désespéré...

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