mardi 28 février 2017

Crier Tout Bas

*Transformations*

Les transgenres vivent à une drôle d'époque où ils sont passés de la honte familiale et le tabou certain à l'exposition absolue. Ils sont très certainement plus affirmés que jamais et facilement le centre d'attention, partout où ils se trouvent.

C'est un pas de géant social gigantesque depuis Lili Elbe et Christine Jorgensen.

Mais rarement leur accorde-t-on vraiment le droit de parler de leur réalité.
De les écouter. De tenter de les comprendre.

Sous Obama, on avait mis sur les rails un projet de loi qui offrirait le droit aux transgenres de se rendre aux salles de bains de leur nouveau genre. Donald Trump et son administration rétrograde a reculé sur l'idée et a laissé tomber la semaine dernière le dispositif fédéral de protection des droits des étudiants transgenres sur les campus universitaires.

J'ai déjà dit ce que je pensais de la chose, il y a presqu'un an, ici.

Les monstres dans les placards ne sont pas morts chez les républicains. Carburer à la peur et à la crainte. Une méthode Libérale aussi au Québec, qui agite les spectres et marmite de l'amalgame quand vient le temps de parler du PQ.

Je propose à ces ignorants tous ces nouveaux mots qu'ils auront à apprendre dans un futur proche.

Parce que pour le moment, on tricote à nos descendants, un futur poche.

Nourri par l'ignorance, intolérance, la peur et le mépris.

Maintenant, celui qui ressemblera en tout point à une femme ou celle qui aura les atouts d'un homme et qui entrera dans la toilette du sexe opposé, sera nettement plus en sécurité...(really?)

Vous auriez su vous? pour la photo qui coiffe ce billet et celle tout juste ici, à droite, que ce n'était pas le sexe de naissance?

Transgenres des États-Unis, pissez et déféquez là où ça vous plait, svp. Dans le bureau du Président si il le faut.
N'ayez pas ce qui agite l'administration Trump.

Peur.

(Je sais, beaucoup plus facile à écrire qu'à faire)
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*Oser  Pour la Cause*
Je suis le premier chaque année à vous dire de parler de la maladie mentale. De vous proposer de vous ouvrir à la chose. Voilà une autre chose beaucoup plus facile à écrire qu'à faire.

Au gymnase où je m'entraîne, il y a cet homme, mon âge, peut-être un peu plus jeune, je ne saurais dire, j'ignore mon âge réel, Je parais toujours plus jeune quand je dis mon âge et me sens plus jeune dans le coeur que la plupart des hommes. Mais je m'étonne souvent aussi de paraître le plus mature à certains endroits. Depuis à peu près 1990, je n'ai plus d'âge. Bref, ce gars au gym est un véritable paquet de nerfs. Il s'entraîne affreusement mal. Et extrêmement vite. Intensément. Genre des poids trop lourds, avec une exécution beaucoup trop rapide. Et trop courte. Et qui pourrait le blesser. Et quand il termine sa série de 3 ou 4 coups trop intense, il laisse tout tomber dans un vacarme infernal et prend une marche rapide autour des machines. Déplaçant non seulement beaucoup d'air, mais devenant étouffant pour tous. Et inquiétant.

Comme la maladie mentale peux l'être. Il est visiblement souvent sur un "high". Il parle à tout le monde. C'est ce qui me rassure. On lui parle. La boss du gym s'entretient presque toujours avec lui, et bien qu'il semble être un habitué de l'endroit  (presque tout le monde semble le connaître) il est assez intimidant à faire beaucoup de bruit, à s'entraîner affreusement mal et à s'agiter comme un animal.
Je ne lui parle pas et je sens que le devrais, mais j'ai entendu la teneur des propos qu'il tient aux autres et c'est presque toujours sur son boss (avec lequel il semble avoir beaucoup de problèmes) et c'est toujours tout aussi intense. Et trop près de la bulle de l'autre. Et très intimidant.
Au gym, à ses côtés, j'ai l'impression d'être dans un aréna près d'un homme qui crierait tout le temps comme un demeuré.
Mais bon...de toute évidence, il est probablement de ceux avec qui il faut justement causer pour la cause.

Une de mes voisines est notaire. Et elle a eu à régler la succession d'une veuve récemment, Une ancienne escorte. Nettement plus jeune que son sugar daddy, maintenant trépassé. Cette veuve est seule au monde. Elle a hérité de la fortune de son pimp mari, qui est colossale. Et la veuve semble vouloir se faire une amie de sa notaire. Pas n'importe quelle amie, une confidente, celle à qui elle dira absolument tout. Et c'est ce qu'elle fait. La veuve lui dit tout ce qui lui passe par la tête, des textos en fins de soirée sur ce qui passe à la télé, aux textos avant 7h30 le matin sur l'actualité ou sur absolument n'importe quoi,
Mais voilà, ma voisine a déjà une vie, des amis, pas de chum, mais deux jeunes enfants quand même. Elle est fort occupée. Et elle la trouve légèrement envahissante. Elle est devenue très intime très rapidement. Trop rapidement.
Récemment, la riche veuve est tombée dans un délire certain en tenant des propos parfaitement incohérents sur le massacre de Québec et accusant la voisine notaire d'y être pour quelque chose. "Vous êtes dégueulasses, en tout cas, moi je vous trouve dégueulasses, vous pis les banques..." Elle a aussi accusé (dans le même message) ma voisine notaire d'être son amie seulement parce qu'elle est riche. Mais ma voisine ne veut même pas de son amitié! C'est elle qui est envahie de l'autre! Son air est bouffé par la veuve.
Elle m'a fait entendre le message qu'elle lui a récemment laissé et qu'elle a gardé car elle considérait que ça frôlait la folie. Que s'en était menaçant et angoissant. J'étais d'accord.
"Si il m'arrivait quelque chose, ben...on sait jamais..."
Ma relation avec ma voisine a pris un angle dramatique inattendu. Et il semble aussi criant que cette ancienne escorte qui la harcèle est aussi assez mentalement fragile.

Mais les deux se parlent. Tous les jours. À presque toutes les heures.
Ça prend du courage des deux côtés. C'est à la fois angoissant et beau.
Et étrange.
  
Ils se parlent comme un prisonnier parle à son gardien au travers des barreaux.
On peut y lire une analogie qui nous dirait que la veuve est prisonnière de la maladie mentale.
Mais on pourrait aussi y lire des rôles inverses...
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*Je T'ai Aidé Médicalement à Mourir*

Michel Cadotte a craqué.

Il a aussi fait une brèche dans le système de l'aide médicale à mourir prête à revoir ses manières. On l'avait demandé la mort. On savait de quoi on causait dans la vie de celle atteinte d'Alzheimer. Elle était passée par les mêmes étapes avec sa propre mère. Tout avait été pensé. Vécu. Souffert. On leur a refusé. Je ne sais trop pourquoi.

Cadotte a mis fin aux jours de sa bien-aimée.

Il a attendu les policiers. Il sera accusé de meurtre.
Et de compassion.

Ce n'est pas complètement clair encore ce qui a été assassiné.

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