Jamais une phrase de mon père ne me choquait plus que son "pas le choix" pour expliquer telle ou telle décision.
À toutes les fois, je lui répondais effrontément : "On a toujours le choix".
9.9 fois sur 10, il disait cette phrase parce qu'il ne trouvait pas, ou ne voulait pas trouver les mots pour expliquer un dogmatisme quelconque, choisi par lui.
Presque tout dans la vie part d'un choix.
On ne choisit toutefois pas toujours d'être victime de quelque chose.
On est pas non plus toujours aussi victime qu'on le pense de quelque chose.
Nathalie Normandeau tente de s'innocenter des accusations de conspiration, corruption, bris de confiance et fraude dans un système politique qui visait à financer le parti Libéral entre 2000 et 2012 sous Jean Charest.
Quittant la politique parce que sentant la soupe chaude, elle a débutée une émission de radio, partisane puisqu'elle gardait sa carte de parti, dans la région de Québec. Lorsque formellement accusée et lourdement envahie de descentes de l'UPAC, Normandeau, par dignité humaine, la même dignité qui fait parler Phillipe Couillard du Burkini, a quitté les ondes radio de la station de Québec.
Puis, en bonne société molle testant les limites de la tolérance publique, quand on a jugé que le parfum de crosse rôdant autour de Nathalie était bien ordinaire, presque habituel dans le Québec de 2016, tolérable; sans scrupules, on l'a ramenée au micro.
Couillard, en lâche parfait, a appelé au boycott de son émission de la part des membres de son parti. Aucun Libéral ne devrait accepter d'être invité à son émission. Il se dissocie des gestes qu'auraient pu poser Normandeau dans le cadre des campagnes de financement de l'époque, comme si c'était purement étranger aux manières Libérales.
Comme si il avait la pomme dans la main, mais refusait de voir l'arbre à côté.
Ce qui est selon moi un crime intellectuel encore plus grave.
C'est un peu comme si Al Capone avait un jour dit au tribunal:
"Je ne peux pas faire confiance à cet homme de main, il accepte de l'argent pour tuer des gens".
Normandeau a accusé l'UPAC de lui déclarer la guerre. Pour faire tomber le chef de la Mafia, il faut en effet faire tomber les petits revendeurs en premier. Et Nathalie était la description même du petit revendeur.
Tu finances mon comté, je te donne la loge pour le spectacle de Céline Dion.
Tu fais couler l'argent dans la rivière rouge, tu as ton contrat de réféction.
En ondes, Normandeau a dit sur le ton de la confidence affectée:
"Le 17 mars au matin, à 6h, lorsque les enquêteurs de l'UPAC ont cogné à ma porte, ma vie s'est arrêtée. Mon monde s'est complètement écroulé..."
C'est drôle mais moi, si je n'avais vraiment rien à me reprocher, ma vie ne s'arrêterait pas face à de fausses accusations. J'en rirais un peu.
Le monde qui s'écroule de Nathalie Normandeau est la meilleure des nouvelles pour le Québec.
C'est le C dans UPAC. Le chateau de carte de la corruption.
Le P c'est pour Protection. L'UPAC veut nous protéger des Nathalie Normandeau de ce monde.
Elle pourra toujours se défendre d'être le fruit de son parti. l'enfant du docteur fraude, l'élève modèle de la classe ripoux.
Mais elle ne pourra jamais se défendre en prétextant qu'elle a choisi l'honnêteté.
Même si elle parle de vérité comme un poivrot parlerait de sobriété, à tort et à travers.
Étrangement, rien n'est plus admirable, anarchique, rebelle, anticonformiste, réfractaire, brillant de nos jours que de résister à la corruption qui pointe sa sale tête absolument partout.
Pour déraciner un arbre de vice, il faut d'abord en étudier ses fruits.
Si l'UPAC se trompe, sa crédibilité en paiera le prix, mais il m'étonnerait qu'on se lance dans de telles démarches sans preuves accablantes.
Nathalie a fait des choix.
Elle avait le choix.
On a toujours le choix.
Ceci n'est pas une victime.
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