mardi 27 septembre 2016

Charlotte Forever

Rien à voir avec Gainsbourg & Gainsbarre.

Tout à voir avec la passion, toutefois.

Vous savez quand vous découvrez un plat, un dessert, que vous avez très faim, que vous vous régaler de ce que vous mangez, tant et si intensément. que vous vous en mettez partout sans vous en rendre compte. Sur le front. Sur les doigts. Sur le genou. Sur l'oreille. Et quand vous vous apercevez que vous en avez partout, vous en riez. Vous prolongez le plaisir en vous convainquant que vous goûtez encore ce plat qui vous plaît tant.

Ce plat dont vous rappellerez longtemps. Et avec passion.

Je suis un peu comme ça avec les films.

J'ai pris le temps de visionner quelques films récemment. Dès les bandes annonces, je savais que j'aimerais les films que je m'apprêtais à voir. Sur 7 bandes annonces, je me suis non seulement aperçu que les films venaient tous de la même compagnie de distribution (dont je suis forcément le public cible) mais aussi je me suis aperçu que j'avais déjà prénoté 4 de ses films et que les trois autres, ben je les avais justement avec moi afin de les écouter prochainement.

Je venais tout juste d'écouter Mustang, puis Son Of Saul que j'écoutais 45 Years.

J'avais réservé ce film à la Vievliothèque et par pur hasard, je tombais aussi sur le dvd de The Night Porter de Liliana Cavani dont la pochette traînait au mauvais endroit entre des livres . Film mettant aussi en vedette Charlotte Rampling. J'ai écouté ces deux films coup sur coup. Et comme j'étais emballé par Rampling, j'ai choisi au troisième jour d'écouter Stardust Memories de Woody Allen, la mettant aussi en vedette, film que j'avais dans ma collection personnelle de film*.

Tel un dessert, me rendant complètement gaga, j'ai bouffé les trois films m'en mettant dans le front, sur les doigts, sur le genou et dans l'oreille.

Dans le front : The Night Porter (1974).
12 ans après la capitulation Nazie, une femme retrouve par hasard, dans le rôle de commis dans un hôtel, celui qui l'a torturée dans les camps de concentration pendant la guerre et avec lequel des relations ambiguës se sont alors entretenues. Les rapports tordus reprennent sous la menace de la dénonciation. Charlotte a 28 ans. Elle est d'une beauté remarquable. une regard de fauve, une taille de mannequin, ce qu'elle est aussi à la ville. Intense est le film. Intense est la femme.

Sur les doigts : Stardust Memories (1980).
Un cinéaste se remémore les meilleurs moments de sa vie lors d'un weekend de rétrospective de ses oeuvres. Hommage au 8 1/2 de Federico Fellini, un de mes 5 films préférés de Woody Allen, largement parce que j'adore aussi le 8 1/2 de Fellini, la cinématographie de Gordon Willis, la mise en scène, Jessica Harper, Woody, Charlotte a 34 ans, et y est tout ce qu'il y a de plus resplendissant incarnant un personnage principalement fantasme et intense, elle est formidablement charismatique, tout en suggestions suaves et en beauté à couper le souffle. En nuances aériennes. Dans un film à l'esprit chaotique, elle en est la respiration saine et hystérique à la fois.

Sur le genou: 45 Years (2015).
Le film de Andrew Haigh s'inspire de la nouvelle de David Constantine, un couple sur le seuil de célébrer leur 45ème anniversaire de mariage reçoit la nouvelle de la découverte du cadavre de la première flamme de monsieur, il y a près de 50 ans, ce qui a un impact démesuré sur la semaine menant à la fête. Ce somptueux film nous fait oublier bien des âneries en salle. À chaque jour qui passe à l'écran s'ouvre une nouvelle porte sur le passé qui est autant de cicatrices au présent. Rampling y est formidable. Tom Courtenay aussi. Des fois de simples bonnes histoires, tenues par deux acteurs à la hauteur suffisent au bonheur cinématographique. Charlotte est encore tout en charme à 70 ans. La finesse de son jeu, de ses traits, l'intelligence du regard, la subtilité du geste, même les silences avec Charlotte nous la rendent immortelle.

Charlotte FOREVER sur pellicule.

Sans m'en rendre compte, je réalise que les trois films de mon festival Rampling mettent en valeur un passé d'importance majeure dans leur trame narrative.

J'ai beaucoup aimé visionner ces trois films avec gourmandise culturelle et je les ai tant savouré que je m'en suis aussi mis plein l'oreille

Dans le film 45 Years, Tom Courtenay incarne le troublé partenaire de Charlotte Rampling. Ça m'a fait penser à un de mes morceaux préféré d'un band injustement ignoré.

Yo La Tengo.

Tout ça: du gâteau

Du délicieux gâteau.

(je réalise à l'instant que l'amoureuse, son père pour la couleur (verte aussi), sa mère (pour la forme des yeux) ont justement le regard qui me charme tant chez Miss Rampling...)







*Dont je pourrais commencer à vous parler plus en détail un jour, de la même manière que je vous parle de musique. (je me promet la même chose pour la littérature). Pour 2017 tiens! 

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