dimanche 4 avril 2010

Lombrics


"Maman je n'aime pas le soleil"

"Je sais moi non plus, tu l'as en pleine face toi aussi n'est-ce pas?"

"Ouais ça me fait sécher..."

"moi aussi..."

Lumbrincina et son fils, Haplotaxide, crevaient lentement mais sûrement tout près de la piscine des Rocheleau.

"Si seulement on pouvait se rapprocher de la piscine..." a commencé Haplotaxide.

"NON! et quoi? tomber dedans? Tu sais que c'est comme ça que papa nous as quitté, tu sais que c'est comme ça que la plupart des "égarés"se perdent. Ils sont attirés par l'eau et y plonge sans le vouloir, se noyant dand le processus!"

"Ce n'étais qu'une idée maman, n'en fais pas une escalade de tulipe, il nous faudra de l'humidité à un certain moment donné..."

"Tu vois la petite motte de neige tout près du lampadaire là bas?"

"Oui tiens, un peti bout de niege de rien du tout..."

"Mon but est que nous soyons capables de nous y glisser éventuellement. Cette motte finira par fondre et même fondue tu vois toute la portion d'ombre entre le cabanon et la clôture du voisin? Si il y a pas d'humidité dans ce secteur-là..."

"T'as raison c'est assurément plein d'humidité par là-bas c'est notre oasis maman!"

Lumbrincina êut un petit sourire pas complètement rassurée/rassurant. Ceci inquiéta Haplotaxide.

"Qu'est-ce qu'il y a maman? Pourquoi cette drôle de tête?"

"Écoute fiston je ne voudrais pas te créer de faux espoirs non plus..."

"Que...que veux tu dire?"

"Notre destinée n'est pas prédéterminée mais pas loin..."

"Je ne comprends toujours pas..."

"Tu te souviens de Grand-papa Oligochète et de grand-maman Trigaster?"

"oui, ils sont décédés comme ça grillés aus soleil... non?"

"Oui et bien...ça c'est la version poétique que papa et moi avions trouvé afin de t'épargner un traumatisme mais en réalité ils sont morts autrement..."

Haplotaxide eu comme un geste de recul. Que voulais lui dire sa mère? Pourquoi choisir ce moment pour le lui dire. Voulait-elle lui faire comprendre qu'ils étaient en train de mourir eux aussi? Allait-elle confesser des "secrets de lit de mort"? Toutes ses questions multipliées dans sa tête le paralysa, lui qui ne bougeit déjà pas beaucoup. Sa mère coupa son regard d'inquiétude.

"Je crois que tu es suffisament vieux maintenant pour être en mesure de comprendre la vérité"

Haplotaxide était à mesurer mentalement si cette "vérité" était agréable ou non et si il avait envie de l'entendre quand sa mère poursuivit:

"...tu sais dans le monde qui nous as été dessiné nous faisons ce que nous pouvons mais nous ne sommes pas vraiment considéré par quiconque..."

"Que veux tu dire maman?"

"On nous fait croire que notre activité et notre écologie font de nous un acteur majeur dans la structuration des sols..."

"N'EST-CE PAS VRAI?"

"...Ne t'énerve pas chéri, c'est en parti vrai, pendant un certain temps oui on peut dire que nous sommes relativement utile mais nous sommes à la merci des Hommes et des oiseaux carnassiers quand même..."

"Grand-papa et grand-maman ont été bouffé par des oiseaux?"

"Non par des poissons...l'Homme afin de satisfaire ses plaisirs se charge de temps à autres de "cueillir" certains d'entres nous pour mieux nous embrocher..."

"Wach! c'est ben sans coeur!..."

"...Nous sommes transpercé par un hameçon afin de servir d'âppât pour les poissons qui, eux-même se feront éventrer plus tôt que tard une fois notre propre mort annoncée"

"J'ai un frisson qui me passe sur le dos invertébré..."

"C'est souvent par cette fonction de "sacrifiés" que ses immondes Hommes nous reconnaissent malheureusement fiston..."

"C'est épouvantable...Y a-t-il des équivalents dans le monde des Hommes?"

"Je crains que oui"

"Et comment les nomme-t-ils ses sacrifiés?"

"La classe moyenne et tous ceux en-dessous"

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