dimanche 20 juillet 2025

Soupirs

Ce sont touts les types de pluies qu'on a connu jeudi. Diluviennes, molles, horizontales, lourdes, bruineuses, éparpillées, averses, ondées, crachins, déluges, rincées, saucées, flottes. TOUTES!

Au travail, je vivais une pluie intérieure. Je ne me rappelle pas avoir connu une semaine où j'ai davantage soupiré. Assez profondément. La gestion de l'entreprise est déjà chaotique depuis janvier, mais la gestion des vacances, en ce moment, est pire encore. Et nos employé(e)s, moins que fiables. Il ne passe pas une seule journée sans le désordre ramené à l'ordre. C'est aussi décourageant que satisfaisant. Oui, ça décourage beaucoup trop et on ne voit le bout du tunnel. On est surchargés et on ne fait que garder la tête hors de l'eau. Mais aussi, quand on revient à la maison, quand on termine la journée, toujours en surtemps non payé, on a l'impression d'enfin respirer. Pour vrai. Le trou qu'on a dans la poitrine se remplit de la musique qui harmonise nos sens en voiture sur le chemin du retour ou à la maison. 


J'ai successivement écouté des listes de lecture de Bar Italia (lundi), Waxahatchee (mardi), INXS (mercredi), The Velvet Undreground (jeudi) et Sonic Youth (vendredi). Des donzelles aux voix au début et plus la semaine progressait plus je devenais sombre et bruyant. ExperiMENTAL. Punk. Là j'écoutes The Clash. Punk gomme baloune.

Parce que la vie me fait de plus en plus chier. Au sens propre. Je vide mes intestins jusqu'à 4 fois par jour par les temps qui courent. Et christ qu'ils courent. Je travailles avec des gens qui ne pensent qu'à faire de l'argent, et qui nous ont dit clairement que notre département (les opérations) ne sera jamais celui qui sera d'importance. Ils mettent tout ça en pratique en pelletant leur crottin dans notre cour, en nous critiquant parce qu'ils ont besoin de punching bag de temps à autres, et en nous sous payant, parce que faire de l'argent, c'est un vent qui n'a qu'une direction.  

Ce même jeudi, au moins 4 familles avaient toutes les raisons de soupirer profondément aux États-Démunis. Trois des spectateurs du spectacle de Coldplay de Boston se sont trouvés dans l'eau bouillante quand une caméra a fait le tour du public pour exposer des visages amusés de la soirée. Eux, ne se sont pas amusés. L'astronome et président directeur général d'une compagnie de technologie, Astronomer,  Andy Byron, sa directrice des ressources humaines, Kristin Cabot, et une de leur collègue, Alyssa Stoddard se sont fait prendre par ce qu'on appelle "la Kiss cam". On filme des couples dans la foule, toujours au risque de tomber sur un frère et une soeur ou deux étrangers, ou deux gens qui trichent leur mariage. 

complice hilare de briser des vies
Voilà, Andy enlaçait tendrement Kristin quand la caméra s'est posée sur lui et leurs sourires se sont transformés en honte ultime, elle a tourné le dos, et Andy s'est couché au sol. Vaincu par son infidélité révélée. Andy est marié et son couple a deux fils. Kristin est aussi mariée. L'épouse d'Andy a depuis retiré toutes les photos de son réseau social et laissé tombé le "Byron" dans son nom de famille. Je crois que ça dit tout. 

Byron, pour sa part, en hommes d'affaires, a voulu faire du contrôle des dégâts et a publié une connerie. Je vous laisse la lire ici. La traduction honnête serait celle-ci: "J'ai assisté à un concert très public, fixant la caméra qui sondait la foule, sans jamais pensé que ça pouvait compromettre mes enfants, mon épouse, ma famille, mes associé(e)s, mon entreprise, en enlançant tendrement une partenaire de danse extramaritale. Je suis désolé de me faire prendre et reste déçu qu'un groupe d'artistes n'ait pas demandé si il y avait des couples adultères en ce moment dans la salle.  Je vous demande de respecter mes tiricheries".

Y a de quoi rouler ses yeux si durement qu'on en arrive à voir son propre cerveau. 

Quel culot de la part de Coldplay d'exposer notre cocufiage commun avec la complicité de notre directrice...des tricheries ? La 4e famille est celle de son entreprise. Comment retravailler avec lui avec cet éléphant dans la pièce?  

Mais dès le lendemain, sa lettre d'explications se révélait fausse et tirée d'un compte appelé "pardoy" sur le moins que fiable site X. Reste qu'on appel davantage à la responsabilité personnelle dans un concert qu'au Capitol de Washington. 

Ce même calisse de jeudi, le Premier Minus Canadien Mark Carney, qui clame vouloir entendre ce que les communautés autochtones ont à dire, communauté dont on veut violer le territoire (again) avec des projets d'affairess déjà bouclés sans les consulter, et qui confirmait qu'il ne reculera d'aucune manière, le train en marche. 

Traduction claire, d'un traducteur autochtone: "Je suis ici pour vous entendre et m'en crisser".

Ce que les autochtones ont vite compris en quittant belliqueusement la rencontre tout en disant en quelque sorte "on verra bien". Ils fait semblant des les entendre encore jeudi prochain. 

On me voit pas mal trop autochtone au travail aussi. On me traite un peu de la même manière.  

Messing with the wrong guy.  

On verra bien...

(Soupir profond)

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