Né dans une famille de 11 enfants, le plus jeune des 11, il a appris de tous ceux avant, à Washington D.C. Parce qu'apprendre, c'est grandir en intelligence. Et Stephen Tyrone Colbert l'a vite compris. Ses parents, qui valorisent le continuel questionnement et l'intellectualisme, le décrivent comme turbulent. Grandissant en Caroline du Sud où papa y est préfet de l'Université, il découvre que les gens du Sud sont souvent dépeint comme sous éduqué et moins intelligent. Il apprendra à parler comme les lecteurs de nouvelles afin de ne pas avoir d'accent du Sud.
Il a souvent fait croire que son nom de famille est d'origine française, mais ses vraies racines sont tout à fait irlandaises. Ne m'en déplaise. Quand il a 10 ans, en 1974, son père et les deux frères les plus proches en âge de lui meurent dans un accident d'avion qui les menaient à l'école où les deux frères allaient s'inscrire. Il apprend jeune, le deuil familial et ses impacts. Maman déménage la famille et se part un Bed & Breakfast qu'elle gère de main de maître.Plus rien ne semblera lui faire de sens suite à la mort de son père et de ses 2 frères. Plus rien n'est important. Car rien n'est juste. Ils n'étaient que passagers, au mauvais moment, au mauvais endroit. Il se développe une passion pour les univers fantaisistes de Tolkien ou la science fiction de Bradbury, Ballard ou encore le trop brillant Thomas Pynchon. Il ne sera pas un ado comme les autres. En jouant à Dongeons & Dragons, il se développe une passion pour le jeu et l'improvisation.
À l'école secondaire, il sera de plusieurs pièces de théâtre et sera même chanteur d'un band rendant hommage aux Rolling Stones: a Shot in the Dark. Il veut étudier ;a biologie marine, mais un tympan percé qui lui fait perdre l'audition dans son oreille droite l'empêchera à jamais de faire de la plongée. Autre deuil.
Dans les années 80, il continue de jouer dans de pièces, mais en plus sérieux, au Collège. Il gradue en communications en 1986. Quand j'écoute R.E.M., Depeche Mode, The Cure, The Smiths, Bowie et U2 en fou. Rien à voir avec Stephen. Il étudiera L'improvisation sous la tutelle de l'acteur Steve Carrell où il y fait aussi la rencontre d'Amy Sedaris et Paul Dinello avec lesquels ils collaborera dans le futur. Leur troupe d'improvisation est si bonne que les gens croient que c'est scénarisé.Robert Smigel, travaillant pour l'émission humoristique Saturday Night Live le découvre et tente de le faire engager comme scripteur pour SNL, sans succès. Il jouera dans une série télé sur Comedy Central avec Sedaris et Dinello. Avec Carell, Smigel, Charlie Kaufman, Louis C.K. et Dino Stamatopoulos, il est acteur et scripteur pour le Dana Carvey Show. Il travaille comme pigiste pour SNL et pour Good Morning America et ça le met en contact avec la productrice du Daily Show, sur CBS. Il travaille à nouveau avec Amy Sedaris et Paul Dinello tout en étant pigiste pour le Daily Show.
La série fera naitre un film.
Craig Kilborn anime le Daily Show et pendant 2 ans, le correspondant Stephen Colbert est appelé le "New Guy" en direct à la télévision. Jon Stewart prend sa place en 1999 et à partir de ce moment, le ton devient plus souvent politique. Si Stewart anime en tant que lui-même, Colbert incarne un personnage de Républicain mal informé, et un peu idiot. Un Bill O'Reilly égaré. Traitant souvent des sujets trop importants pour lui pour qu'ils ne les comprennent comme il faut. Son génie comique et d'improvisateur s'y développe. Un segment avec Steve Carell fait fureur. Il ne se gêne pas pour ridiculiser la religion. Il gagnera 3 Emmys comme scripteurs en 2004, 2005 et 2006. À partir de 2005, il anime un dérivé du Daily Show avec son émission à lui, The Colbert Report. La plupart commence à le remarquer plus largement là.Son humour intelligent touche la cible des gens sains d'esprit. L'intellectualisme valorisé par maman lui aura été utile. Jusqu'en 2014 son émission est un grand succès sur Comedy Central et sur les réseaux sociaux. Dès 2015, quand David Letterman se retire du Late Show, il hérite de la case horaire pour Late Show With Stephen Colbert. Le ton devient beaucoup plus politique. Et reste pertinent et intelligent. Et si drôle. Pendant 11 ans, il ouvre son émission avec un monologue que certain(e)s se font un devoir de réécouter le lendemain matin. Il devient trésor national dans des États-Unis qui implosent dans leurs valeurs.Le dément président actuel est une mine d'or pour la dérision. Bien entendu, Colbert est l'un de ses plus intelligents critiques. Ce qu'il fait toujours par l'humour, là où Jimmy Kimmel devient émotif.
Le président clown menaçait de poursuivre CBS pour le montage d'une entrevue de l'émission 60 Minutes où il paraissait comme il l'est, idiot. CBS a, la semaine dernière donné 16 millions au président des États-Unis comme arrangement pour faire casser la poursuite. De toute évidence, une demande a aussi été faite de faire taire Colbert. Dictature qui se déploie oblige. Quelques jours plus tard, alors que l'émission est toujours un solide succès, on annonçait que mai 2026 offrirait le dernier épisode de cette brillante émission aux États-Unis. Il venait tout juste de discréditer son employeur d'avoir accepté de verser ce qu'on appelle partout ailleurs, un gros pot-de-vin. Parce que le pays travaille très fort à devenir parfaits morons.Stephen sera récupéré ailleurs, c'est certain.
Parce que des gens comme ça, ça veut pour vrai notre bien.
Dans ce pays de vauriens.
Prochaine victime de cette progression dictatoriale, Jimmy Kimmel.