mercredi 10 juin 2020

Sombre Soleil À L'Ouest de la Plage aux Palmiers

Il y a cette série sur Netflix, 4x une heure, qui m'a hanté pendant quelques jours.

Jeffrey Epstein: Filthy Rich.

C'est une plongée dans la laideur du monde.

En Floride, il y a cette nette démarcation entre Palm Beach, modeste, parfois très pauvre, et West Palm Beach, salement riche.

Dans ce qu'il y a de vraiment sale, Jeffrey Epstein. Tricheur, pédophile et manipulateur qui a frayé son chemin chez Bear & Stearns, qui a "géré" des portefeuilles de multimillionnaires, mais qui a principalement chanté auprès de ceux-ci après les avoir filmé pendant des années, en compagnie de trop jeunes filles, auquel il avait facilement accès, et dont il abusait, lui-même, sans cesse. Avec la complicité de son infâme partenaire qui inspirait la confiance aux jeunes piégées, en les invitant dans l'antre du diable. Epstein pigeant parmi les jeune filles les plus égarées, dans les familles les plus tout croche, ou les voyageuses errantes. Et leur promettant le paradis, qui sera enfer.

Un monde de secret se tissait autour de Jeffrey Epstein pendant des années. Après avoir acquis une fortune, mais surtout amassé une quantité importante d'images compromettantes pour des personnalités publiques et influentes, il s'était fait bâtir "un temple du viol" sur une île de St-Thomas, aussi un paradis fiscal, où, atteint du complexe de Dieu, et avec la maturité d'une garçon de 10 ans, il abusait toutes celles qui étaient d'abord engagées comme masseuses, avant de découvrir qu'elles devaient masser son organe en forme d'oeuf, se déshabiller elles aussi, et se lasser faire proie pour le prédateur.

Un jour d'anniversaire, on lui avait livré trois filles de 12 ans, "achetées" en France, abusées sur son île, puis renvoyées le soir même au pays de Victor Hugo.

Quand le secret n'en devient plus un, vers 2005, une famille de victime avise la police que cet homme est un criminel. On commence à enquêter et on découvre des choses infâmes. Mais la police de Floride reçoit des millions d'Epstein.

Plus infâme encore, lorsqu'il est amené en cours pour faire face à des accusations, car plusieurs autres victimes ont maintenant aussi parlé, avant même que quoi que ce soit ne commence, un arrangement est fait avec le juge. Il fera 18 mois en prison (13 au final) et il aura ensuite la totale immunité criminelle et tous ses complices aussi. Un accord illégal floridien concocté par un gouverneur corrompu qui sera ensuite ministre du travail pour Donald Trump. Le temps qu'on déterre son rôle dans cette sale affaire et qu'il démissionne aussitôt.

Epstein ira en "prison" mais a le droit de quitter son aile privée 6 jours sur 7 pendant 10-12 heures par jour. Le traitement Huawei.

À sa sortie, on ne se gêne même pas pour l'accueillir en héros. Il a ce pouvoir sur les personnalités publiques. Harvey Weinstein est parmi ses proches alliés. Bill Clinton. Le Prince Andrew se compromet beaucoup avec Epstein.

Les 4 épisodes de la série sur Netflix donnent la nausée. Attristent beaucoup aussi. Les pauvres filles sont continuellement appelées publiquement des escortes ou des prostituées.

C'était des enfants! Elles ont été aveuglée par le glamour et séduite par le cash.
Elles ont surtout été brisées.

Quand on "suicide" Epstein, dans l'attente d'un procès qu'il ne peut plus gagner, et que sa disparition libère bien des gens puissants de l'épée de Damoclès qui s'installait au-dessus de leurs têtes, les voix des filles sont encore baillonnées.

Malgré la mort d'Epstein, un juge, un maudit bon juge, insiste pour les entendre quand même.

Presque toutes renaissent. Enfin, aussi bien qu'on peut encore renaître après de telles violations de dignités.

Mais sont aussi encore un peu brisées. 

4 heures bouleversantes qui nous montrent la saleté de l'argent, le pouvoir du chantage, et la laideur du monde, quelques fois clairesemé de vraie beauté.

Si vous voulez être remué, voilà 4 heures bouleversantes qui vont vous hanter.

Bien des mains sales s'en tirent à bon compte avec sa mort.

Justice n'est pas complète. Aux États-Unis, la justice est rarement complète.




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