mercredi 13 septembre 2017

La Complicité Tacite de la Cia dans le Traffic de Drogue

Étiez vous scotché à votre tv récemment pour la dernière livraison de Narcos, saison III, sur Netflix?

Personnellement j'ai pas vu encore.
Pas assez de 24 heures dans une journée, depuis quelque temps.

La série est à la frontière de la fiction et du documentaire reposant sur les mémoires de quelques agents de la DEA (Drug Enforcement Agency).

Le coeur de cette série, que l'on dit fameuse, se trouve dans la complicité tacite de la CIA dans le commerce florissant de la drogue depuis à peu près toujours. La cocaïne, particulièrement. La série survole une période où les États-Unis, comme aujourd'hui, menaient "une guerre" très coûteuse aux drogues illégales dans les années 80. Narcos campe cette schizophrénie Étatsunienne dans deux personnages : un agent naïf et juste de la DEA, l'agent Pena, et face à lui, un agent de la CIA qui essaie de lui faire comprendre que l'enjeu n'est pas la drogue mais bien la position des États-Unis sur l'échiquier géopolitique et que les méchants, y compris la classe politique corrompue colombienne et les narcos (trafiquants) aussi, sont au contraire des lubrifiants, parfois fâcheux (Pablo Escobar y maraude en roi et maître dans les deux premières saisons), mais tout de même des lubrifiants de la stratégie Étatsunienne.

En clair, le trafic de la drogue est une main dans un jeu de carte mené par les États-Unis. On fait semblant (depuis toujours-Nancy Reagan, entre autre, comme écran de fumée dans des campagnes télé pour familles naïves ayant besoin d'être rassurées.) de lutter contre le trafic de drogue alors qu'en vrai, on ferme les yeux, là où il le faut, quand il le faut, si il le faut. en accord avec les grands barons de la drogue.

Il es possible d'en parler maintenant parce que le temps fait toujours oeuvre de prescription. On accepte, avec la distance, que ces choses se soient produites. En se disant qu'aujourd'hui les choses ont probablement beaucoup changées...

...Noooooooooooooooooooooooooooooooot!

J'ai un peu cru en Dieu quand, vers la fin de sa vie, Ronald Reagan a perdu la mémoire. Il avait beaucoup à oublier moralement. Le passé de la CIA dans l'univers de la drogue est riche dans tous les sens du mot.

Quand je parle du passé, je ne fais pas seulement référence au au règne de Reagan toutefois. Il y avait bien la Colombie sous sa gouverne, au début des années 80, mais le Nicaragua aussi, au même moment. Et le Vietnam dans les années 60-70.

C'est d'ailleurs pendant la guerre du Vietnam que les services d'intelligence des États-Unis, se sont inspiré des Français et de leur gestion de l'opium dans la guerre d'Indochine (1946 à 1954) pour financer des opérations aussi noires que la drogue elle-même, le suggère en soi. Air America, tournée en comédie il y a quelques années, est une véritable compagnie aérienne appartenant à la CIA. Cette compagnie aérienne va littéralement chercher le pavot dans les champs pendant le guerre du Vietnam, pour le transporter vers des laboratoires de transformations, qui étaient souvent sous contrôle de généraux alliés des États-Unis. Ça se passait beaucoup au Laos, tout près.

Le rôle de la CIA est absolument ambivalent et fort discutable dans le commerce de la drogue sud-américaine.

Au début des années 70, le tiers des soldats Étatsuniens combattant au Vietnam consommaient de l'héroïne sur place. Une drogue produite en partie et rendue facile d'accès grâce à la CIA.

Quand, en Afghanistan, les Talibans, aidé des États-Unis, faisaient la guerre aux Russes, la production de pavot faisait rage et finançait bien des activités illicites de ce conflit.

On pense qu'il y a quelque chose de nauséabond en ce moment autour de l'équipe de Trump et des Russes, mais sous Reagan, ça puait le calice.

Il y a eu 11 têtes de turcs inculpations de gens sous l'ère Reagan, (mais pas Oliver North) pour la guerre livrée aux Sandinistes entre 1979 et 1989 quand on a prouvé que de l'argent sale avait financé les crimes de guerres commis au Nicaragua.

Le film Kill The Messenger raconte l'histoire du journaliste Gary Webb, qui signaient de fabuleux articles liant l'épidémie de crack à L.A. et des activités de la CIA. Webb a prouvé que Allan Hyde, important importateur de drogue, bénéficiait de la totale protection de la CIA et même d'une immunité complète entre 1987 et 1992. Officiellement, et en surface Hyde importait des armes, mais en profondeur, bien de la drogue aussi.

Le journaliste Gary Webb a été suicidé par la CIA de DEUX balles dans la tempe en décembre 2004.

Narcos explore les joueurs, dont Pablo Escobar, qui ont fait avancer la cause de l'empire Étatsunien.

Les sujets d'hier ne sont pas complètement étrangers aux sujets de nos jours. Avec Trump et ses Russes à l'empreinte lourde sur la dernière élections Étatsunienne.

Je me promets Narcos bientôt.

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