lundi 25 septembre 2017

Deutsche Mutti

Je lisais encore récemment cette phrase formidable:
"Une fois encore, ce furent les femmes qui, au paroxysme de la catastrophe, se montrèrent à la hauteur et firent la preuve de leur calme et de leur sens du sacrifice. Les hommes eux, pleuraient de désespoir."

Ça se passait en 1940, quand la France tombait aux mains des Allemands Nazis dans un livre racontant la Seconde Guerre Mondiale.

Cette phrase m'est restée longtemps en tête. Du point de vue masculin, la retenue magnifique et la maîtrise de soi des femmes est fascinante face à nos énervements grossiers et multiples. Bien qu'elle ait comme source la même sorte de fatalité, la maturité féminine sera toujours supérieure à la nôtre, quoi qu'on en pense.

Hier, Angela Merkel a été réélue pour la quatrième fois chancelière de l'Allemagne.

Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron, elle aura connu autant de Présidents français qu'elle aura fait de mandats jusqu'à présent.

Le journal allemand Der Spiegel l'a qualifiée de "mère courage" suite à sa décision en 2015 d'ouvrir les portes aux migrants. Elle a aussitôt été honnie par une frange de l'Allemagne. Mais elle a aussi été lourdement critiquée pour une fermeté  rationnelle perçue comme de l'indélicatesse.

La beauté et le respect du règne Merkel est l'équilibre absolu que cette femme a su inculquer à son peuple, non seulement à l'intérieur de son propre pays, mais à la surface de toute l'Europe. C'est vers elle que l'on se tourne pour de nombreuses décisions internationales. Pendant que l'imbécile en chef aux États-Unis creuse sa tombe, Manu Macron multiplie les rencontres avec Madame M. car la vraie leader mondiale, c'est elle.

Et pourtant elle n'est à l'origine d'à peu près aucune nouvelle loi. Pendant que la Corée du Nord, le Pakistan, l'Inde, les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France, la Chine et probablement Israël, jouent au coude à coude dans l'armement nucléaire, l'Allemagne a tout simplement laisser tomber le programme au lendemain de la tragédie de Fukushima.  Après ce grave incident, elle est devenue plus verte que les partis verts.

Malgré son air mutin, elle est une redoutable tacticienne. Elle ne se dit pas vaniteuse, mais au contraire, sait jouer de la vanité de tous les hommes. Les performances économiques du pays, sous on rêgne, ont pris de l'expansion et le chômage, en contrepartie, a chuté.

Merkel n'est pas très excitante pour plusieurs qui pensent qu'elle a divisé le pays en 2015 en accueillant les migrants,  mais elle est solide. Angela a gagné son élection, mais pas avec l'éclat des trois premières fois. Peu importe, une équipe sportive qui gagne de manière moins équivoque que prévu, gagne tout de même.

Alors que le sociopathe des États-Unis créé le désordre absolu dans le monde, mais encore plus dans son propre carré de sable, madame règne dans et sème la paix.

On aurait pas cru cela des Allemands au début du siècle dernier.

Mon admiration pour Merkel ne cesse de grandir. On aura beau essayer de la faire infléchir, elle en a vu d'autres. Ses rivaux politiques sont maintenant l'AfD, un parti de protestation, davantage qu'un parti d'idées.

Le peuple en a aussi vu d'autres.

Et simplement chialer, ça mène où déjà?

In crybabyland.

La phrase d'Antony Beevor me colle encore à l'esprit.
Surtout avec cet extrême droite qui est entrée par la porte d'en arrière.

Rarement n'avons eu besoin, en tant que planète, des femmes autant que maintenant.

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