mardi 14 mars 2017

La Bombe Néerlandaise

Denis Coderre était un peu notre premier éveil pour le Donald Trump qui allait arriver.  Peut-être même Régis Labeaume, avant lui. Des gars d'une simplicité parfois crasse, des gens du peuple, qui donne l'impression d'en avoir la candeur et la proximité.

Des populistes.

Mais ET Coderre, ET Labeaume, ne déçoivent pas autant que Trump. C'est que les deux avaient un minimum de compétences pour faire de la politique autrement, avant d'arriver au poste qu'ils occupent en ce moment. On a beau se moquer de Coderre ou de Labeaume, qui sont assez risibles à leurs heures, Trump, au niveau du ridicule, atteint des niveaux inégalés. Rares, sinon carrément inexistants, ont été les présidents des États-Unis, dont les discours doivent être suivis de reportages se terminant toujours par un énoncé des dernière 4 à 5 faussetés qu'il faille déjà oublier, avancées par celui-ci.

Les journalistes sont des phares plus que jamais dans cet océan de purin.

Il y a place à ironie, mais il y a aussi espace pour un vaste désespoir. C'est dans un vent de grand soupir décourageant qu'il faille accueillir la nouvelle qu'Oprah Winfrey songe sérieusement à se lancer comme candidate démocrate contre Trump sous peu. Ça relève de la folie. How about a fucking professional? Oprah Winfrey est une femme formidable, ne vous méprenez pas, mais comme politicienne...Pourquoi pas Christopher Lloyd dans la peau de Doc, dans Back To The Future? (personnage qui avait alors, en 1984 été inspiré par...Donald Trump!)

Tabarnak! ai-je échappé en entendant la rumeur à la radio, au volant.


Goverdomme! dirait le Néerlandais.

Présentement, les Pays-Bas s'amusent du néo-président, mais ils ont aussi toutes les raisons de pousser de grands soupirs.

Geert Wilders est son nom. Il est de la même pâte que Donald Trump. Une andouille pur produit.

Leader d'extrême droite, cheveux excentrique, gazouilleur compulsif sur Twitter, provocateur pur jus, haineux féroce des médias, militant des charges contre "le parlement bidon", convaincu que les juges sont tout simplement fous, bref...il a tout du dickhead en chef qui agit comme président aux U.S. of A.

Quel est le slogan de Geert Wilders?
"Il faut redonner les Pays-Bas aux néérlandais".

On appelle cela, un calque.

Wilders méprise ouvertement l'Islam et veut faire interdire toute les mosquées. Ne faisant aucunement dans la subtilité, il en parle comme étant des temples nazis. Il n'hésite pas à comparer le Coran au Mein Kampf d'Hitler, et veut aussi faire interdire la diffusion du livre sacré chez eux.

Demain, les Pays-Bas se choisissent un nouveau chef. Et devinez qui est bon premier dans les sondages? Populiste est tiré du mot populaire. Et par nature, ce qui est populaire est généralement majoritaire. Wilders est premier, mais le système électoral néerlandais oblige la collaboration entre partis rivaux. La multiplication des représentations et la fragmentation des partis fait en sorte qu'ils sont 28 partis différents en chambre. Ce qui oblige une collégialité rare entre partis rivaux en tout temps. Un perpétuel pouvoir de coalition. Il a peu de chances de vraiment gagner car les Libéraux le chauffe et aucun des autres partis ne veut collaborer avec cette bombe à retardement. Mais, avec l'avance actuelle, il aura, au minimum, beaucoup de votes. Il sera de la coalition. On DEVRA travailler avec ses idées. Avec sa toxicité. Déjà, on a prévu le coup et on a récemment interdit le port de la burqa en public et rendu l'immigration plus compliquée pour les nouveaux arrivants. Pour lui reprendre des votes de gens pauvres d'idées et fort en pulsions réactionnaires.  Les relations avec la Turquie passent de pénibles en plus pénibles en ce moment. Un autre sombre intimidateur agite les eaux de la menace.

La vulgarité de Wilders a suivi le même parcours que celui des autres populistes du genre. Il a misé sur le désoeuvrement généralisé et capitalisé sur les peurs, les craintes et les anxiétés, réelles,  mais surtout inventées de toute pièce.  Comme la plupart des peurs, qui souvent sont des constructions mentales.

Wilders promet d'expulser massivement les Marocains qui sont très nombreux chez eux. Il promet aussi de livrer une guerre à l'Union Européenne, parce qu'ils les accusent de leur bouffer leur capital.

Il profite des gens sans repères pour essayer de faire passer sa haine, croisée de patriotisme malsain. Les Pays-Bas viseraient donc le bas.

Personnalité flamboyante dans un paysage généralement ennuyeux, il rappelle beaucoup pourquoi les gens ont choisi de mettre du piquant dans la Maison Blanche, où on trouvait que ça sentait la poussière. La société du spectacle voulait son show.

Demain, les Pays-Bas se choisissent un leader, une vision.

Deux mois avant que les Français ne fassent de même. Et dont le piège populiste est tout aussi grand.

Et 6 mois avant les élections Allemandes qui pourraient aussi faire naître un autre nigaud haineux.

Mettant ainsi la table en Europe, pour un conflit mondial important inter pays d'ici quelques années.

Parce qu'à allumer des mèches, on les raccourcit toujours.

Jusqu'à ce que ça fasse BOUM!
Tot het maakt BOEM!

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