dimanche 12 mars 2017

Faire La Politique Autrement

Noble, mais quel piège!

On l'a vu aux États-Unis.

On l'a vu avec Gabriel Nadeau-Dubois qui a déconné en parlant de trahison du Québec dans les 30 dernières années.

Quand on l'a présenté comme candidat pour Québec Solidaire, on a frappé un grand coup. Voilà un jeune homme admiré de plusieurs générations qui dès le premier jour d'annonce, a fait gonfler les cartes d'adhésion au parti d'Amir et Manon. Et passer le micro à GND au lieu de Manon Massé ne peut pas faire de tort. Mais trahison, Gab?

Pourquoi j'ai l'impression que les chiens aboient encore et que la caravane passe?
Pourquoi j'ai aussi l'impression que GND créé déjà ses propres pièges?

Durant sa première allocution solidaire, Gabriel nous as dit trouver Jean-François Lisée dur à suivre.

Une chance. Parce que trop facile à suivre ferait de nous de simples moutons.

Pourtant, pour quiconque se donne l'effort de consulter son blogue, on y trouve toute la lumière nécessaire pour se sortit du sous-sol de l'incompréhension. Mais est-ce que l'effort est encore quelque chose d'actuel de nos jours?
Ses positions sur plusieurs sujets y sont très claires, souvent accompagnées d'analyses détaillées, bien documentées et fort logiques.
Il n'a pas plus peur que Nadeau de toucher des sujets délicats, prenant davantage le risque de s'exposer à la critique, dont il subit les foudres régulièrement, n'hésitant jamais à faire preuve d'humilité en reconnaissant toujours ses erreurs. Ce qui est nettement à son honneur. Il a aussi l'honnêteté (ça existe encore en politique?) de toujours expliquer le raisonnement derrière le fait qu'il a changé d'idée. Il n'est pas toujours malsain de s'adapter aux nouvelles réalités du monde qui change si vite. C'est parfois une simple évolution de la pensée.

On est pas obligé d'être d'accord sur tout avec Lisée, mais il y a beaucoup de matière à réfléchir. Lisée est un ocean d'idées. Et en mer il y a des poissons et des variétés aquatiques. Lisée baigne dans la variété aquatique. Lisée est tout aussi encré dans le réel que Nadeau-Dubois, et solidement plus expérimenté. Pas seulement de la politique, de la VIE. Monter en selle avec QS en tirant sur le PQ, c'est viser le blanc et tuer le noir. Tout en se tirant une balle dans le pied.

La complexité du réel n'est pas facile pour toute les générations et le Québec est en pleine mutation générationnelle. Il y en a facilement trois qui sont de plus en plus en mode clivage. Qui ne s'écoutent plus. Et qui ne voient pas la vie du même angle. Avec des lunettes qui ne font pas à d'autres. Parfois bouchées volontairement, Parfois bouchées sans le savoir. Par ignorance choisie ou innocente.

Boomers, X, Y ou Milléniaux. Tous votent.

Ce qui explique peut-être la multiplication excessive des partis dans une si petite population.

Le dur à suivre et sa trahison pointue n'était pas la bon ton, même si il a plu.

GND a dû réajuster son tir le jour même. Partout. Il a dû se réexpliquer. Avouant chaque fois qu'il négligeait peut-être de parler des belles réalisations des 30 dernières années.

Ce qui est aussi à son honneur. Il savait faire preuve d'humilité et avouait déjà ses torts.

Faire la politique autrement, ça se peut. C'est aussi se tromper.

À Ville St-Laurent, une élection a produit d'étonnants résultats. À Markham, en Ontario aussi. Les deux fois on a dit fuck you big time à Justin Trudeau. Dans les deux cas, le parti Libéral Fédéral a parachuté un candidat vedette afin de gagner le comté en élection. Les deux fois en tassant le représentant local, aimé des gens du comté, pour lui placer une figure plus (anciennement) populaire à sa place.

Les deux fois, les gens du comté ont dit "fuck you avec ton parachutiste, on veut quelqu'un qui sera là pour nous, pas quelqu'un qui fera gagner ton parti et ne viendra jamais nous revoir par la suite!" .

Là où il faut s'inquiéter c'est dans la ghettoïsation du vote. Plusieurs semblaient dire qu'il fallait voter pour Emmanuella Lambropoulos, une enseignante au secondaire, simplement parce qu'elle était grecque...

C'est à la fois très proche du racisme, mais très proche aussi du populisme.
Espérons qu'elle ait aussi un brin de compétence.

Ça pourrait aussi être tout simplement une envie de faire de la politique autrement.
En disant à Trudeau et ses semblables, ne nous prend pas pour des cons.

À moins que l'on ne devienne aussi cons que le Président des États Désunis.

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