Le début de la fin.
Depuis juillet 1942, les soldats allemands se sont retournés contre les Russes et envahissent leurs territoires.
Un pacte de non-agression avait pourtant été signé entre l'Allemagne d'Hitler et la Russie de Staline. L'opération Allemande Fall Blau réunissait une coalition d'armées allemandes (38), roumaines (27), italiennes (10) et hongroises (17). Jusqu'en Novembre, l'Allemagne gagne du terrain sur l'Armée Rouge qui ne se rend jamais et se contente de replier et prend Stalingrad. L'hiver sera un allié russe, mais les problèmes de logistiques jouent aussi des tours aux mêmes Russes. Si tant que le déploiement des unités russes est retardée perpétuellement.
Avec une finesse adroite et payante au bout du compte, les Russes jouent à la cachette brillamment. Ils "désinforment" en faisant croire à une désorganisation et une débâcle de leur part en privilégiant les courriers écrits au lieu des communications radios. Ceci fait croire aux Allemands que la Russie est en déroute. En revanche, quand les Allemands attaquent, l'illusion d'une très grande offensive russe est presque parfaite même si derrière les premières lignes bien fournies, il n'y a pratiquement plus personne. Les Allemands ont donc l'impression d'avancer mais sans jamais amincir les troupes adverses.
Les troupes russes font alors l'objet d'intenses bombardements de la part des allemands à Stalingrad, rendant la mobilisation plus difficile. Les bataillons russes doivent transporter les munitions, les troupes et les chars à travers la Volga, plus grand fleuve d'Europe, tout en réalisant des opérations de reconnaissance en prévision de l'offensive. En trois semaines, l'Armée rouge fait passer environ 110 000 soldats, 420 chars et 556 pièces d'artillerie de l'autre coté de la Volga.
Stalingrad a longtemps été une ville frontière ; elle demeure dans l’imaginaire russe « la dernière ville du monde russe ». Les Allemands l'occupent. Les Russes réussissent toutefois à encercler la ville.
Les soldats allemands sont surtaxés, épuisés, démoralisés et les Roumains, Hongrois et Italiens pitoyables combattants. Soit sous-équipés, soit parfaitement indisciplinés, ce qui entraine aussi quelques allemands aigris dans la débauche. Les armées roumaines et italiennes implosent très rapidement. Les Hongrois font légèrement mieux.
Leurs premières réactions sont d'autant moins adaptées que non seulement ils sous-estiment l'ampleur de la situation mais, lorsqu'ils en prennent conscience, Hitler n'est pas joignable, il a pris du repos après les événements qui viennent de survenir à l'ouest : le débarquement américain en Afrique du nord et l'invasion de la zone libre. Hitler fait quand même savoir sa stratégie préférée : le standbefehl-l'ordre de rester sur place.
Avec les Russes tout autour, le ravitaillement devient impossible pour les Allemands dans la ville. Göring promet 550 tonnes de ravitaillement par avion mais la réalité est toute autre. On en apporte tout juste 60 tonnes à Noël.
Le froid est installé en Russie et plusieurs soldats de part et d'autre, n'ayant pas anticipé de si longues batailles, meurent tout simplement de froid, de faim, sous-vitaminés.
Vivres, munitions, moral et hommes manquent aux Allemands.
Hitler exige finalement une tentative de sortie de la part des troupes allemandes ce qu'ils sont incapables de faire.
Si le moral des allemands atteint bientôt les bas-fonds, celui des troupes russes gagne en confiance. Leur tactique d'encerclement fonctionne à merveille, leur patience vient à bout des Nazis. Ce sera la même qui forcera plus tard Hitler à se suicider quand Berlin sera encerclée.
La bataille de Stalingrad est la plus sanglante et la plus coûteuse en vies humaines de toute l'histoire militaire. Les Allemands perdent 380 000 hommes, tués, blessés ou faits prisonniers. Les Soviétiques ont 487 000 morts et 629 000 blessés. Dans la ville même et ses environs, les Soviétiques relèveront autour de 150 000 cadavres allemands.
La découverte par les Soviétiques de Paulus et de son état-major, cachés dans une cave, accélère la capitulation des forces allemandes qui eut lieu le 31 janvier 1943 pour le secteur sud.
Aujourd'hui, il y a 70 ans, plus de 91 000 Allemands survivants se rendent, dont 2 500 officiers, 24 généraux et un maréchal (Paulus) dans le secteur Nord ce qui met fin à la bataille de Stalingrad.
Près de la moitié des prisonniers allaient être morts au printemps suivant.
D'un point de vue psychologique, Stalingrad met fin au mythe de l'invincibilité allemande. C'est la première fois que l'Armée rouge est capable de mener une offensive victorieuse à une si grande échelle, sur une telle durée et avec un résultat aussi marquant que la destruction des divisions encerclées dans Stalingrad. Cela a eu un retentissement majeur sur le moral des Soviétiques.
À l'inverse, le moral allemand est gravement atteint, chez les militaires qui prennent conscience que la victoire n'est plus possible à l'Est et chez les civils qui pour la première fois voient s'écorner le mythe de l'infaillibilité du Führer et de son génie militaire. La défaite de Stalingrad poussera les résistants allemands au nazisme à des actes spectaculaires à partir du printemps 1943 comme le lâcher public de tracts de La Rose blanche ou la préparation des premiers attentats contre Hitler par le cercle militaire regroupé autour de Henning von Tresckow.
Les Allemands étaient faillibles, ont le découvrait, même si ils seraient encore très puissants quelques mois plus tard.
Mais la chute prochaine pointait son nez...en 1943, le 2 février.
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