Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le fond toujours malgré le passage du temps vous sera offert sur ce site.
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.
Ils sont tous les quatres mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatres disques sont de mon ADN, j'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique.
Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de création.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot Habibi qui en dialecte irakien veut aussi dire Mon Amour.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse,
une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que la musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
THE VIRGIN SUICIDES...trame sonore de AIR
1999.
Mon fils vient de naitre. Nous sommes, l'amoureuse et moi épuisés des premiers jours de maternité/paternité et nos emplois respectifs, après des sourires sympathisants ne nous donnent aucun lest. Nous gardons tout juste la tête hors de l'eau. La noyade est toutefois proche.
Un matin, en me rendant au travail en face de l'ancien forum, marchant sur la rue Ste-Catherine, je choisis d'appeler mon patron pour lui inventer une maladie qui m'empêche de me rendre au travail ce jour-là. Je ne suis jamais malade, JAMAIS, faut bien que j'invente! de 8 à 12, je lis chez Indigo puis je décide que je vais aller voir un film. À l'aveugle, je vais voir la premier effort de Sofia Coppola. Nous sommes trois dans la salle. C'est bon signe.
L'histoire de la séquestration des soeurs Lisbon en banlieue de Détroit en 1974 était celle du premier roman de Jeffrey Eugenides. C'était aussi le premier film de la fille de Françis Ford. J'étais néo-papa. J'allais assister à leur premier bébé. J'étais en terrain connu.
Je me souviens avoir pensé à la sortie du visionnement que si je voulais faire un premier film, je voudrais qu'il soit aussi parfait que celui-là*. Le casting, la direction photo, la lumière, la scénarisation, l'humour, le fatalisme, la mise en scène, la musique, la musique, la musique...
J'ai acheté le film depuis. La trame sonore aussi. Un bijou concocté par le duo français composé de Nicolas Godin et de Jean-Benoit Dunckel.
Le morceau d'ouverture est le seul qui sera chanté. Il le sera par Gordon Tracks co-auteur du morceau. Aérien, jazzé, soft. Parfaite plongée en apnée.
Lunaire morceau qui a un peu de Pink Floyd dans la lourdeur du synthé. Glauque et court.
Bathroom Girl est un morceau commencé à l'orgue avec de merveilleuses chutes bercées par le double synthé, la guitare électrique, acoustique, la base et la batterie. Troublant.
La pièce suivante est tout simplement magnifique. J'embaucherais Air pour faire la tapisserie sonore de la lecture de nouvelles de JG Ballard à la radio.
Dark Messages c'est minimaliste et aurait facilement pu se retrouver dans le catlogue de Brian Eno.
On intègre ici du dialogue du film, on y sent aussi beaucoup de Pink Floyd.
contemplative electronic mood-music, ouais c'est le bon terme.
La chanson thème et récurrente du film est tout ce qu'il y a de plus agréable.
La soeur de l'après-midi a quelque chose d'ensoleillé avant le nuage sombre de fin de journée.
Le drame tire les rideaux sur le fenêtres de la maison des soeurs Lisbon. On y glisse même l'impression d'un sifflement comme dans un moment pré-duel d'un western de Leone.
L'avant-dernier morceau est pour moi un morceau que j'écoute pratiquement tous les jours en joggant. Une batterie extraordinaire. Des frissons toutes les fois.
La conclusion utilise aussi du dialogue narré par Giovani Ribisi dont on a largement modifié la voix. La plus jeune des soeurs est aussi entendue dans ce morceau. L'arrivée de chaque instrument me traverse de totale chair de poule.
Pour gens fatigués de février, aériens planeurs, adulescents, emos, nostalgiques, amateur d'atmosphère spatio-temporelle qui font rêver, romantiques inavoués.
*Elle avait tout de même un bon professeur en papa...
4 commentaires:
"Nous sommes trois dans la salle. C'est bon signe."
:D
Rien d'autre à ajouter!
J'ai pensé que ça te ferait plaisir:
http://vimeo.com/54251214
(tu n'es pas obligé de publier, c'est juste un petit clin d'oeil de dimanche soir! ;)
Vous me connaissez particulièrement bien, chère Aimgie:) Splendide collage.
Les monuments sont parfois émouvants.
J'ai d'ailleurs une petite somme d'argent de mise de côté à l'autel de l'album sacré de mars qui sera une journée fébrile pour le BowieDébile que je suis.
Is there life IN march?¸
More than there ever was.
Je ne pouvais pas garder cette splendeur pour moi. :)
Hâte de lire ce que tu auras à dire sur ta Mars Attack.
Pour nous, cette année Noël est en mars!
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