2005.
Mark et Steve étaient mannequins et danseurs nus des États-Unis. Grâce à des atouts avantageux, parce que c'était très payant et qu'ils pouvaient avoir des conseils de maman, ils étudiaient aussi l'idée de jouer aux acteurs pornos. Leur agence FCF en Californie se spécialisaient dans le placement de "mannequins" dans les films pornos.
Leurs deux mères avaient fait ce boulot avant eux, d'abord dénudées au poteau sur une scène tout en jouant quelques fois dans les films pornos, Et elles s'étaien bâti une fortune ainsi. Beaucoup beaucoup d'argent.
Mark et Steve étaient donc riches. Pour des jeunes hommes de 23 et 20 ans, pas mal riches.
Jeunes, beaux et riches.
En vacances, ils avaient décidé d'aller explorer les belles filles du Canada.
Le samedi 20 août, ils étaient à Toronto avec leur amis Derec et leur boss Stephen. C'est Stephen qui les avaient engagés tous les deux. Parce qu'il connaissait leurs mères, mais aussi parce que les deux adonis avaient ce qu'il fallait. Le total package. Ils dansaient dans un bar gay, sans toutefois être gays eux-même. Et c'était peut-être justement pour valider leur virilité hétérosexuelle qu'ils se tapait cette odyssée sexuelle.
Ils ne se le disaient pas ouvertement entre eux mais Mark et Steve se considéraient comme des golden boys. Des gars qui pouvaient être en mesure de se taper n'importe quelle femme à n'importe quel moment et leur faire faire n'importe quoi. Ils avaient ce qu'il fallait à la fois dans les pectoraux, à la fois dans la gueule, tout à fait dans la culotte, pour seconder des avances sexuelles avec succès. Toutefois ils étaient moins équipés dans le verbe. Et les femmes aiment en général discuter avec celui qui voudrait se glisser entre leurs jambes. À Toronto, ils avaient fait carrément patate. Toronto n'est pas la ville la plus excitante, mais ça, 4 Étatsuniens de Pensylvannie et de Californie ne pouvaient le savoir avant de l'avoir testé. Et ce samedi soir-là, ils l'avait testé. Le lendemain ce serait Montréal. Et la perspective de trouver quelques donzelles pour nourrir les Casanovas à la petite cuillière, les fesses à l'air.
On disait que c'étaient les plus belles de la planète. Oui. Après le Brésil, le Québec, pouvait comprendre les plus belles femmes. Une population de près de 200 millions d'habitants peut facilement contenir son lot de belles femmes, mais une population de 8 millions comme le Québec, c'était encore plus honorable. Et en plus elles parlaient français...quand on ne souhaitait que les baiser sans trop échanger, c'était peut-être la mecque du sexe. Si ils allaient être acteurs pornos, leur travail allait être un peu ça, baiser. Et à Montréal ils comptaient bien baiser pendant une semaine. Rien de moins.
Stephen passeraient la soirée au célèbre village gay tandis que Mark, Derec & Steve allaient pour leur part tenter de séduire de la Québécoise au club Vatican sur la rue Crescent. Bien que les fillles sur place étaient tout ce qu'il y avait de plus agréable à reluquer, aucune n'allait mordre à leur guet-apens. Même un pourboire de 200$ à une serveuse n'allait pas la gagner. Derec les quitteraient pour aller rejoindre Stephen dans le village. Mark & Steve jaseraient ici et là mais leur plan de baise échouant peu à peu, ils avaient appelé les deux autres pour leur dire qu'ils se rendaient en taxi dans un rave de Laval. On leur avait dit que là-bas les filles étaient aussi belles et beaucoup plus désespérées. On les soupçonnaient aussi cochonnes. Fallait quand même mettre à l'épreuve une telle rumeur.
Stephen et Derec iraient les rejoindre plus tard.
Le chauffeur de taxi libanais n'avait pas tenté d'entamer la conversation avec les deux jeunes hommes car il voyait bien que ceux-ci étaient d'une autre ligue. À 3h32 du matin, il s'était construit une paroi mentale afin de laisser les deux beaux garçons jouer les apollons sur la banquette arrière de son taxi. Ceux-ci, peu à peu, baignaient dans un air de mépris à l'égard du chauffeur.
"Ça nous coûtera pas trop cher j'espère?" avait dit l'un d'eux.
"Tu vas nous faire un bon prix n'est-ce pas?" avait dit l'autre.
Intimidé, le chauffeur n'avait pas répondu tout de suite. Et quand il l'avai fait, il avait répondu dans un anglais si cassé que les deux garçons n'avaient rien compris.
Ça avait un peu insulté les deux jeunes hommes. L'un d'eux s'était penché sur l'autre pour lui dire "Barstow". L'autre avait tout de suite compris. À Barstow en Californie, ils avaient fui à toutes jambes en quittant le taxi, une fois arrivés à destination, sans payer. Le rush d'adrénaline avait été sensationnel. Ils allaient encore vivre cette sensation ce soir.
Dès qu'ils avaient été déposés tout près de l'after-hour de Laval, Mark et Steve ont pris leurs jambes à leur cou et on couru comme si la mort les pourchassaient. Ils ignoraient alors qu'ils fonçaient tous les deux vers elle...
Mark, loin devant Steve, allait escalader, puis sauter une clôture de 5 pieds, esquivant même les barbelés. Steve allait faire de même avant que le chauffeur de taxi ne réussisse à se rendre à eux. Courant quelques vingt pieds dans la pénombre, Mark et Steve allaient goûter à ce même rush d'arénaline qu'à Barstow, quelques semaines auparavant. L'un d'eux allait même penser un instant:
"je vole...je suis si au-dessus de la mêlée que je vole..."
L'autre allait dire "JESUSMOTHERFUCKINGCHRIST!"
Avant que le plongeon d'une cinquantaine de pieds ne leur éclate la tête sur le pallier d'une carrière.
Ces riches beaux brummels s'étaient tués pour 40$ maigres dollars.
Une somme qu'ils avaient 50 fois en argent comptant sur eux.
Et qui serait encore sur leur cadavre découverts seulement le 1er septembre suivant.
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