samedi 9 février 2013

Richard III

Quand Édouard gagne la bataille de Towton en mars 1461, il devient roi.

Le changement monarchique se lit comme suit: Édouard IV remplaçe Henri VI sur le trône et forçe les principaux partisans des Lancaster à partir d'Angleterre.

Richard, plus jeune frère d'Edouard, est envoyé pendant trois ans chez le faiseur de roi, le comte de Warwick Richard Neville. Les deux filles de Neville, Isabelle et Anne épouseront respectivement, Georges (un autre frère d'Édouard et de Richard) et Richard.  

Pendant le règne de son frère Édouard, Richard montre une loyauté absolue, sa devise est d'ailleurs « Loyauté me lie ». Il est l'un des conseillers les plus valables du roi et aussi un soldat très remarqué.
Richard est devenu, en tout juste un an, le premier général du roi, son officier de confiance, et le principal soutien de son trône.

Georges, sentant que son plus jeune frère pourrait lui damer le pion un jour face à la succession d'Edouard, fomente un fort malhabile complot afin de renverser son autre frère, Edouard. Quand le complot est éventé, Édouard le fait enfermer dans la Tour de Londres. Richard plaidera au roi le pardon pour Georges. Sans succès, George est exécuté en février 1478.

Gouverneur du nord pour le compte de son frère le roi Edouard IV, Richard offre une bonne et impartiale justice à quiconque la requère, riche ou pauvre, noble ou simple. Il défent le nord contre les incursions des Écossais en veillant avec attention que les fortifications et forteresses soient correctement tenues. Il soutient la politique de son frère dans les méandres des querelles de succession écossaises. Richard acquit de par son bon gouvernement la confiance et l'affection des populations du nord de l'Angleterre et tout particulièrement des citoyens d'York.

En avril 1481, Edouard, qui avait pris beaucoup d'embompoint en demeurant inactif et qui avait un style de vie peu sain, meurt subitement à l'âge de 40 ans. Malade peu de temps avant, il avait nommé son frère Richard comme protecteur du royaume après sa mort.

Pendant son règne, le roi Edouard avait secrètement épousé Elisabeth Woodville, très belle femme mais dont le statut social n'était surtout pas noble. Légèrement plus agée qu'Édouard, Woodville avait déjà deux fils sensiblement de l'âge de Richard. Ce dernier n'a aucune sympathie pour cette famille, qu'il ne reconnaît pas, et dont il n'apprécie pas les exactions et prodigalités. Ils auraient entre autre, éxécuté George et influencé Édouard dans la décision de le faire éxécuter. De plus, cette famille avait soutenu les Lancaster, défait par Édouard en premier lieu. C'était un cas typique de coucher avec l'ennemi selon Richard.

Edouard V, le fils ainé du défunt roi, a 12 ans en 1483, quand il est à son tour fait roi. Toutefois, on découvre la bigamie d'Edouard, rendant illégitime la succession filliale des fils nés d'un second mariage. Les deux fils, que l'on croyait l'un roi et l'autre prince, sont arrêtés (le premier destitué du trône) et disparaissent. Leur destin reste un des grands mystères de l’histoire, et de nombreux livres ont été écrits sur le sujet. La thèse la plus probable est qu’ils aient été assassinés, les trois principaux suspects étant leur oncle Richard, Henry Stafford, deuxième duc de Buckingham, ou Henri Tudor qui arrivera bientôt. Trois des principaux Woodville, que Richard ne peut blairer et qui ont tenté de fomenté un complot contre lui, sont aussi exécutés sous l'ordre de Richard. Henry Stafford, deuxième duc de Buckingham, cousin de Richard, a des alliances tordues avec les Tudors. Sa mort ferait taire les rumeurs sur la disparition des deux princes. Richard la fait donc tuer aussi.

Richard III est donc fait roi d'Angleterre en 1483.

Les deux années de règne de Richard III furent marquées par de nombreux complots. Cette rébellion fit cependant long feu. Il n'y eût que 10 éxécutions. De même qu'il avait gouverné le nord, il s'efforça de régner avec une justice indifférenciée pour les grands et les petits.  Il encourage la diffusion du savoir.

Henri Tudor, demi-frère d'Henri VI, vaincu précédemment par Édouard en mars 1461 à la bataille de Towton, avait récupéré grâce entre autre à la complicité des Woodville, une partie du trésor d'Édouard. Tudor était de plus, soutenu par le duc de Bretagne et par le roi de France. Il était donc une menace pour Richard III. Ce dernier le capture mais Tudor réussit rapidement à s'échapper et à retourner en France. Tudor s'y bâtira des armées françaises et écossaises.

En 1484, le seul fils de Richard et Anne meurt de maladie, ne passant pas sa 12ème année de vie. Anne ne s'en remettera jamais et mourra aussi moins d'un an plus tard. Richard est peu à peu mentalement anéanti lui aussi. Des campagnes de diffamations contre lui sont colportées à partir de la cour d'Henri Tudor depuis la Bretagne.

En août 1485, Tudor est à son plus fort et Richard III à son plus faible moralement. Le 22 août 1485, les deux armées s'affrontent à la bataille de Bosworth. Richard III est tué dans la mêlée où il s'était jeté pour essayer de se battre personnellement avec Henri Tudor. Tudor accède brutalement au trône et devient Henri VII.

À tort, les gens ont prêté à Richard III la réplique « A horse! A horse! My kingdom for a horse! » à sa mort, mais il s'agit plutôt d'une ligne de Shakespeare, dramatisant la scène et la présentant à l'avantage des Tudor, tel qu'il le valait mieux sous leur règne.

Il laisse à la postérité l'image d'un homme méchant, d'un monstre assassin des « deux princes » et de tous ceux qu'il voyait comme ses ennemis. S'il était, en effet, un homme ambitieux, il n'a pourtant pas commis tous les crimes qu'on lui attribue. C'est La pièce Richard III de Shakespeare et les adaptations cinématographiques qui ont suivi qui ont largement contribué à immortaliser cette funeste réputation.

Lundi dernier, des chercheurs de l'Université de Leicester révélaient que les restes découverts sous un terrain de stationnement d'Angleterre, étaient bien ceux du roi Richard III. Sa scoliose avait considérablement déformé sa colonne vertébrale donnant au roi une posture inhabituelle, non pas celle d'un homme courbé, mais dont une épaule était plus haute que l'autre.
Richard III aurait vraisemblablement été tué par le coup d'une hallebarde à l'arrière du crâne, près de l'attache de la colonne vertébrale, causant une large fracture. Un autre coup, porté celui-ci par une arme pointue au sommet du crâne, légèrement vers l'arrière, peut aussi être considéré comme mortel.

Cinq autres blessures mineures ont aussi été relevées sur ce crâne.

Richard III avait 32 ans lors de son dernier soupir.

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