dimanche 30 janvier 2011

Dans Le Parc, Sur le Lac, Au Bras D'une Beauté

Bien que cela ne m'affecte jamais vraiment, il faisait peu froid ce jour-là.

Pédago pour les deux flots. Monkee avait trouvé refuge autour du XBox d'un ami chez lui, maman bossait au bureau, j'avais fini mes propres travaux, ne restait que Punkee et moi devant un jour de petie neige heureuse.

"Papa, papa! je veux aller faire du patin avec toi!"

N'écoutant que son coeur, je me suis rendu au parc tout près de chez nous. Pas avant 15h30 car je savais que toute son école y allait ce jour-là et avait le culot de charger cette activité gratuite où tout le monde se rendrait à pied, 40$.

Nous avons effectivement croisé quatre amis sur leur départ alors que nous arrivions. Zont jasé, me suis senti vieux.

"Tu viens patiner avec ton père?" a demandé une amie aux joues rosées.
"Oui" a répondu Punkee.

C'est là que je me suis senti vieux. Ses petites étaient accompagnées de leur grands-parents. J'étais une génération trop jeune pour cet activité d'après-midi en semaine.

Le large lac, plein de gros poissons l'été, devient une large patinoire en hiver quand celui-ci se donne la bonne idée d'être froid. Une zamboni circulait pour nous rendre tout cela tout plat, les conditions étaient excessivements belles. Une agréable trame sonore nous bordait dans nos élans. Les gens du parc avaient, semble-t-il, fait un devoir de rappeller aux patineurs les artistes qui ont déjà fait des spectacles dans ce parc en été dans les dèrnìères années car ils ont tous passé.

Quand une chanson de Mes Aïeux est passée, un olibrius qui en mettait beaucoup pour nous montrer son talent en patin à reculons s'est mis à faire quelques mouvements de danse du bassin à faire vomir les sensibles d'estomac. Comme les yeux ne nous poussent pas dans le dos, il a bien failli renverser tout plein d'autres patineurs. Comme si ce n'était pas assez, il en a rajouté une couche en jouant du "air violin" sur la chanson. Je vous jure j'ai eu besoin de cesser de patiner un instant parce que mon corps avait besoin de son entièreté pour l'haïr. Je dois maintenant vivre avec le souvenir de cet affreux fromage dansant du bassin à reculons en jouant du violon dans le vide sur une (excellente) chanson que je ne pourrai plus jamais écouter! Joannie Rochette faisant la même chose ne m'aurait en rien dérangé mais cet énergumène?

Bref, les artistes récemment de passage en concert  dans ce parc sont tous passés, Charlebois, Bruno Pelletier, Gregory Charles, Les Cowboys Fringants, Pearl Jam...

Pearl Jam? noooooooooooot. J'ai cherché sur le net par la suite et ils ne sont jamais venus dans notre 450. À part à nos oreilles au début des années 90, comme tout le monde. Je me suis rappellé que c'est à cette époque que la radio FM ne me rejoignait plus et que j'ai commencé à explorer le jazz. Merci Pearl Jam pour le jazz. (?!?)

"Papa, pourquoi t'as pas de tuque?"
"Par orgueil"
"C'est quoi l'orgueil?"
"C'est pas terrible tout le temps...C'est de la fierté quelque fois mal placée, comme en ce moment sur et dans ma tête" (Je suis né avec des forceps, j'ai donc une tête qui prend la forme d'un melon et qui me change tant, qu'une tuque sur ma tête est toujours accueillie par un grand rire)

Je voyais bien dans ses yeux que c'étais beaucoup à digérer pour une jeune fille de 7 ans.

"Mais papa! y a justement rien de placé sur ta tête!"
"Même pas des poils?" lui ai-je répondu affolé
"HiHiHi! Ben ouiiiiiiiiiii t'as de cheveux!"

Quand cet enfant rit, je suis au paradis.
Jusqu'à ce que le douchebag qui patinait à reculons repasse en fou près de nous.

Il n'y a pas que Pearl Jam qui n'a pas survécu à l'épreuve du temps pour moi. Je constatai, en voyant deux pré-ados se prendrent en photo, que cette pratique m'est devenue insupportable. Déjà que je n'ai jamais été un fan des photos prises quand tout le monde se place les uns à côté des autres et sourit au photographe (j'ai toujours préféré les photos prises en pleine action au naturel) cette manie d'encercler un(e) ami(e), de se rapprocher la face devant l'appareil et de mettre en scène le plaisir entre amis m'horripile. Il me semble que ce soit le narcissisme à l'extrême. Le vide total. Le Twitter des Facebooks. 9 fois sur 10¸ on répète le geste plus d'une fois car on ne s'est pas complètement aimé sur la dernière photo, l'autre toutefois s'aimait, ils en discutent...AAAAAAAAAAAAAAAAAARGH!SORTEZ-LÀ D'ELLE-MÊME!!!!!!!!!!!!!

En croisière, lors de la première des deux soirées chics, il y a eu un orgie de photos qui a dû prendre entre deux et trois heures, sans blagues! Après 20 minutes j'avais la nausée. J'ai remarqué que mes photos du voyage, par la suite ne comprenaient personne. Juste des décors. J'avais la misanthropie aiguisée.

Comme cette lame que Punkee plantait dans la glace avec beaucoup d'agilité.

"Tu vas être meilleure que maman si tu continues petite pinotte"
"Je suis p'us une pinotte papa, je suis une grande fille"
"Surtout quand tu patines comme ça, tu vas être aussi bonne que ton frère bientôt"

Touché. J'ai vu dans ses yeux que de l'élever au même rang que son grand schtroumpf de frère venait de lui donner une confiance suppplémentaire dans son coup de patin. Scott Gomez aura de la compétition bientôt. Elle travaille, ELLE.

Pas loin, il y avait deux jeunes filles du primaire ou du très jeune secondaire. L'une d'elle en avait long à découdre sur l'attitude et le genre d'une certaine Arianne. On l'a coisé plusieurs fois et jamais elle n'a cessé de papoter sur cette Arianne qui aurait bientôt un top ten de raisons d'être haïe par cette donzelle. Je sentais comme le porlongement de la cour de récré de cette petite. Avec pour seule exception des patins dans leurs petits pieds.

Monkee commence le secondaire dans huit mois.
Punkee dans quatre ans et  huit mois.

Pour Monkee je suis pas trop inquiet, been there, know what it is.
Mais Punkee...Ce si bel enfant...
J'ai jamais été une fille. Mais je sais ce qui se passe dans la tête d'un gars des fois quand il voit une belle fille.
Un gars n'aura pas le droit de la regarder comme je regarde quelque fois certaines femmes.
Pas avec les mêmes infâmes envies...

Je connais un truc dissuasif, c'est tout réfléchi.
Tu tues le premier chum et le mot se passera.

D'ici là c'est à son bras que je veux patiner par jour de pédago.

Et désolé si un "coup de hanche sur le rythme de la musique" vous envoie dans le banc de neige quand vous patiner à reculons en énervé.

...ou regardez ma fille avec des yeux malvenus...

2 commentaires:

Johanne a dit...

Oh! Je vis les mêmes tracas... Secondaire en septembre pour ma puce!! Nos choix au public? Henri-Bourassa, dans le quadrilataire le plus hot en ville, ou Calixa-Lavallée...
Hmmm... Ça va être au privé, même si c'est peut-être pas mieux, y a des gars là-aussi... Les maudits gars!!!! LOL!
Quand je pense qu'elle va se faire belle juste pour eux et qu'elle va m'haïr pour la prévenir de leurs basses intentions!!!! LOL!

Jones a dit...

Je suis toutefois tout à fait en
faveur des écoles "mixtes" puisque dans la vie, les hommes et les femmes se côtoient d'égal à égal (ou du moins devraient) et que ces cinq années charnières de la vie entre jeunes hommes et jeunes femmes en devenir peuvent déterminer la nature de nos rapports pour le restant de nos jours.