dimanche 16 janvier 2011

Henry Miller

Henry Miller était enfant unique.

Il a grandi avec toute l'insousmission que cela implique.

Né à Yorkville, Manhattan, il a grandi à Brooklyn et est brièvement passé par le City College de New York au tout début des années 1900. Bien que très brillant élève, il y avait trop de règles à se soumettre et il méprisait le système d'éducation des États-Unis. Il a vite quitté les bancs d'école.

À 23 ans, il se marie une première fois. Puis il se marie une seconde fois avec la toxique et sexuelle June Edith Smith avec laquelle il ira vivre à Paris des années de bohème en 1928 et 1929. Complètement fauché, Miller trouve en Anaïs Nin, une mécène (et une compagne de lit). Elle financera la première édition de Tropic of Cancer d'Henry Miller en 1934, paiera le somptueux loyer parisien de Miller toutes les années 30 et assurera sa survie financière. (le délicieux film Henry & June raconte tout ça).

Les années 30 sont très productives pour Miller. Il travaille comme correcteur d'épreuves pour l'édition Parisienne du Chicago Tribune et se forge un réseau d'auteurs là où il habite autour de la villa Seurat. Miller publie au travers du Chicago Tribune (sous diverses identités), publie Black Spring en 1936 et Tropic of Capricorn en 1939. Ses livres, qui défient l'ordre établi, présentent des personnages moralement rebelle et qui affiche de nombreuses anecdotes sexuelles, sont presque toujours aussitôt bannis des tablettes.
Son écriture est un curieux et habile mélange de récit personnel, de fiction, de critique sociale, de réflexions philosophiques, d'associations libres surréalistes et de mysticisme.

Miller devient un auteur hautement vendu sous le manteau. George Orwell devient l'un de ses admirateurs et défenseurs en 1940.

De retour aux États-Unis, à Big Sur où Miller passera la majeure partie du reste de sa vie, il continue d'écrire mais les éditeurs Étatsuniens ne sont pas pressé de le publier par peur du scandale. Toutefois, les exilés Européens importent  beaucoup de ses livres. Les éditions underground de sa série des "Tropiques" sont un grand succès chez les rebelles de toutes sortes, majoritairement les jeunes. Jack Kerouac et ses amis de la beat generation y trouve définitivement une voix et n'hésitent pas à parler de l'influence de Miller dans leurs écrits. Kerouac surtout.

Il publie les magistraux Sexus en 1949, Plexus en 1953 et Nexus en 1960. Cette trilogie est connue sous le vocable "trilogie de la crucifixion en rose" de par sa nature sexuelle.

Lorsque Tropic of Cancer est enfin oublié aux États-Unis, 25 ans après sa première parution en Europe, les États-Unis intentent un procès à Miller pour obscénité. Le, tout aussi brillant avocat de Miller, Elmer Gertz le fait acquitter et devient un grand ami de Miller. Gertz réussit à faire comprendre au jury qu'il s'agit de grande littérature dans lequel se glisse une révolution sexuelle. Une série de lois sur la pornographie et sa représentation aux États-Unis découlera de ses nombreux procès qui se sont même rendus à la cour suprême.

...Et qui ont fait énormément de publicité à Miller dans les années 50 jusqu'en 1964.

Outre ses habiletés d'écrivain, Miller peint. Il a entre autre développé une grande amitié avec le peintre Français Grégoire Michonze. Miller apprend aussi le piano à l'oreille.

Il déménage au Pacific Pallisades de Los Angeles (près de Malibu) où il tiendra de nombreux souper entre amis qui dégénèreront généralement en débauche volontaire. Un des ses modèles, et sa cuisinière est Twinka Thiebaud.

Pendant les quatre dernières années de sa vie, il entretient une correspondance de plus de 1500 lettres avec une modèle de playboy. Warren Beatty le filme pour son fabuleux film, semi-documentaire Reds. Miller y parlera de son souvenir de John Reed et de Louise Bryant.

Il s'éteint à l'âge de 88 ans et ses cendres sont dispersées dans les montagnes de Big Sur en juin 1980.

Laissant derrière lui une large famille de rebelle et d'anticonformistes.

Littéraires ou non.

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