vendredi 5 décembre 2025

Tennessee, Kentucky, Calisse !

Quelque chose se passe aux États-Unis. Quelque chose que la vieille garde ne voit pas venir complètement. Ni ne peut nommer. Ils la déguisent dans le nouveau punk apeurant, le "woke".  Ils regardent les sondages et ils frissonnent face à l'inexplicable pour eux. Ils contemplent les feuilles de dons comme si ces chiffres pouvaient expliquer la douleur dans le coeur de la classe ouvrière. Ils ne sentent pas, ni ne voient le sol bouger sous leurs pieds. Ce n'est plus la gauche contre la droite. Ce n'est pas le fatigué théâtre des rouges face aux bleus. 

C'est la majorité oubliée depuis si longtemps, depuis des siècles, contre les institutions qui les ont nourris depuis autant de siècle. Une institution gouvernementale auquel on ne croit plus. Les gens sont fatigués de se faire dire que l'os qu'on leur lance est un trésor à chérir. On remet même en doute le simple concept "d'accessibilité". Ce serait une invention et un privilège. Sans rire, la marionette KKKaroline Leavitt a dit que venir aux États-Unis n'était pas un droit, mais un privilège. Que l'arrogance la suffoque. Les gens sont fatigués d'entendre que les soins de santé sont trop chers pour penser s'en payer. Et que l'éducation est trop couteuse pour la financer. Et que la nation la prétendue plus riche sur terre, voire dans l'histoire de l'humanité, n'a pas les moyens de se payer les rêves de leurs enfants. 

La classe ouvrière se lève. Parce qu'elle n'accepte pas de mourir en silence dans le but de faire vivre les entreprises bruyamment. Ce qui terrorise l'administration politique ce n'est pas l'idéologie, c'est le bris dans les donneurs de fonds aux partis. C'est le rappel qu'Adam Smith croyait en l'esprit de compétition et dans l'honnêteté. Une honnêteté qui, lorsque lancé au sénile en chef, fait sortir en lui le pire de l'être humain. L'insulte adolescente ou l'abandon mental pour répondre convenablement. C'est aussi le rappel que Roosevelt croyait à un gouvernement assez fort pour défendre le faible face au puissant. Le même qui présentement tente d'écraser son propre peuple à coup de tarifs, de privation des droits et de racisme aigu. C'est la réalisation que le mouvement de colère populaire n'est pas marginale ou passagère. C'est une réclamation des gens qui se rappellent qu'ils ont toujours le droit d'exiger mieux. Pour reprendre leur ignorance, the right to be best

Et ont le devoir de refuser les miettes qu'on leur réserve. Ce n'est pas une révolution théorique qui se trame pour les élections spéciales à venir au New Jersey ou en Ohio en 2026. Ce sera une révolution mémorielle. Un rappel de ce que les États-Unis devraient être. Avant que l'argent n'eut remplacé complètement le bon sens. Avant que la politique ne devienne un marché d'affaires cyptomaniaques réservées à celui ou celle qui fera la plus grosse mise. 

La classe ouvrière devait se lever mardi, au Tennessee, château fort rouge depuis toujours. L'État, à tout ça, est resté sourd. C'est resté rouge.

Ca pays appartient à ceux et celles qui l'ont construit. En majorité, des étrangers des États-Unis, qu'on tente désormais de chasser dans des costumes racistes décomplexés.  

Certains soirs suggèrent  que le vent ait quitté la pièce avant même qu'on ait rattrapé son souffle. Que la lumière s'ouvre trop vite après la chanson finale. Et vous restez là, sans mots, à vous demander ce qui n'a pas marché. C'était un soir comme ça, mardi soir, pour la représentante Démocrate Aftyn Behn et tous ceux et celles d'éduqués qui croient en un monde sain. Elle méritait mieux. Le peuple des États-Unis méritait mieux. Le futur est si proche, on peut presque le goûter. Mais la saveur reste autrement choisi. Et on a choisi d'attendre les restes encore, à la grande table de l'échelle sociale. C'est une défaite Démocrate à saveur de victoire parce qu'après avoir gagné la dernière fois par +22 points, les républicains ont gagné mardi seulement par +9. Mais ça reste coït interrompu. Un écart de 13 pts au rouge Tennessee, c'est faire bouger des plaques tectoniques quand même. C'est ce qui se produit quand on s'écoeure de se faire dire qu'on ne compte pas. Ou que son représentant écoute le peuple pas les donateurs du parti. 

Calisse que mardi, au Tennessee fait mal. Mais si un arbre si rouge peut plier comme ça au gré d'un vent pourpre, il faudra repenser ses mathématiques à Washington. Ce qui est désormais sur les épaules des citoyens surtaxés ce n'est pas qu'un nouveau poids, mais quelque chose qui menace de bouger. Qu'on pourrait appeler espoir. Aftyn Behn n'est pas un échec, c'est une craque dans leur pyramide cryptofuck. 

On a pas seulement colmaté une brèche, on a construit par dessus. Tout en fendant ailleurs. Les mouvements ne se construisent pas en une nuit, mais dans la fluidité des gestes et des moments créés qui paraissent vrais aux citoyens. Plus vrai qu'un Marco Rubio qui parle de souveraineté prochaine de lUkraine. Alors que le pays est souverain depuis 1991. Plus vrai que n'importe quel point de presse de KKKaroline Leavitt ou Mike Johnson. Plus vrai que TOUS LES CHIFFRES et la plupart des dires avancés par Sleepy Don. 

L'espoir n'est pas un slogan, l'espoir se mesure. Le sommeil, en revanche n'est pas un lieu sur. 

Calisse que la planète entière, dictateurs en moins, a été déçue de toi mardi, Kentucky. 

Mais contrairement à ce qui a fait la célébrité de ton État, rien n'est frit. 

La fierté est têtue. Mardi était merdique. Calisse que t'as pué, Kentucky. Mais ce n'était pas une défaite complète. C'était tester la météo. Faire un test de son au micro. 

C'était une nouvelle craque dans le mur du régime.    

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