mercredi 22 mai 2019

Frappés d'un Lait Frappé

Lundi, il y a 13 jours, le leader du parti du Brexit, en Angleterre, Nigel Farage,  a été aspergé d'un lait frappé, caramel et de banane salé à Newcastle.

Farrage est un être extrêmement polarisant. Il n'était pas clair si Farage était plus en colère contre l'agresseur ou si il l'était contre son propre service de sécurité. La première chose qu'il a dite, alors que la crème lui coulait toujours sur le plastron, a été, "It's a complete failure" (c'est un échec total).  "You could have spotted that a mile away" (on pouvait facilement venir voir ça).

Ce n'était pas quelque chose de spontané. Frapper quelqu'un d'un lait frappé est devenu une tendance britannique de plus en plus courante depuis quelque temps. Les victimes lactées sont principalement, sinon toutes, des personnalités associées à des partis ou des idées de droite. Au début du mois, un jeune citoyen anglais, d'origine potentiellement musulmane, endurait la diarrhée verbale de Tommy Robinson, un candidat indépendant anglais, ouvertement anti-musulman. Le jeune homme a fait ce que l'on doit faire face à l'intolérance, il n'a pas toléré ses indigestes propos. Et l'a arrosé de son lait frappé aux fraises. 

Et comme les vannes de la haine sont ouvertes depuis Trump et Le Pen, le jeune homme (non, pas l'anti-musulman) reçoit des menaces de mort.

Anonymes comme la lâcheté le commande.

C'était la seconde fois, en autant de jour, que Robinson, de son vrai nom Stephen Christopher Yaxley-Lennon, se faisait frapper d'un lait frappé.

La vidéo est devenue virale. D'autres laits frappés suivraient.

Carl Benjamin, un autre candidat indépendant si louche qu'il est sous enquête policière, à propos de "blagues" sur un viol à l'égard d'une femme politique du parti travailliste, a reçu pas moins de 4 laits frappés dans la même semaine. Un candidat social démocrate, loin des caméras, dira aussi qu'un poste de campagne électorale a été aspergé de lait frappé, lui aussi.

La situation est devenue si importante que la police britannique a fortement recommandé aux compagnies comme McDonald ou ses semblables, de ne plus offrir de lait frappé nulle part. À Edimbourg, on a même cessé de vendre de la crème glacée, puisque qu'un rassemblement pro-Breixit y avait lieu tout près. Burger King a fait 100% le contraire en annonçant fièrement qu'ils en vendraient pour tous, signé d'un "Have fun" #just sayin'

Famous.

Les laits frappés n'ont pas toujours été l'objet de prédilection pour les protestataires. Ailleurs, on a attaqué avec du yogourt ou des nouilles. Habituellement ce sont les oeufs.  La raison pour laquelle l'oeuf est si populaire, est que c'est un objet très léger à traîner, et si fragile qu'un simple contact le fera se fendre. Laissant couler du visqueux sur la victime choisie. Rien en secoue davantage la dignité d'un fier politicien qu'un liquide gélatineux glissant sur son corps, quelques écailles décorant son étudié costume.
Ici, et en France, on a plus souvent favorisé la tarte.

À plusieurs niveaux, le lait frappé fait un aussi bon travail. En plus, il rafraîchit les têtes chaudes.

Les laite frappés ont beau nous faire rire, nous faire nous réjouir, nous choquer, ils ne sont légaux lorsqu'utilisés comme arme d'agression. Ça reste une agression.

Un regroupement appelé Lactose contre l'intolérance, a vu plusieurs de ses membres se faire coffrer par la police.

Le seul regret de celui qui a tiré son lait frappé sur Farage la première fois est qu'il aurait bien voulu boire son lait frappé aux fraises.

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