vendredi 11 janvier 2019

Bauhaus

(Pas le mouvement, les rythmes)

Depuis l'enfance, Daniel Ash, David J. Haskins et son petit frère Kevin, jouent ensemble dans des bands.

Ash convainc, en 1978, son ami de l'école des arts, (les 4 membres du band en seront issus), de venir chanter pour eux. Même si celui-ci n'a jamais rien écrit ni composé de musique de sa vie. Ash trouve que Peter Murphy a le look pour être la figure de proue d'un band qui serait le sien. Murphy acceptera. Tant mieux pour nous.

À leur première répétition, Murphy co-écrit la chanson qui sera la chanson titre de leur premier effort studio sur disque, un an plus tard.

La première version du band ne comprend pas David J, mais Chris Barber à la base. Ash voulant garder un meilleur contrôle sur le son du band. Ils se nomment S.R.However. Mais David J est vite réintégré et c'est même lui qui propose le nom de Bauhaus 1919 pour le band. En l'honneur de leur passé à l'école des arts en un clin d'oeil germanique, que sont aussi un peu les traits de Murphy (et David J).

Au jour de l'an 1978, La formation donne son premier spectacle au Cromwell Pub de Wellinborough, en Angleterre. Après seulement 6 semaines, le band est déjà en train de préparer un demo. On fera tomber le 1919. En août de l'année suivante, leur premier single est lancé. Le DJ John Peel adore et fait beaucoup jouer au point de les inviter en studio et les diffuser le 3 janvier 1980. Leur premier album ne sort qu'à l'automne 1980. L'album est mal accueilli par les critiques, mais vend bien. Un autre single, une reprise d'un héros du glam rock, stimule l'intérêt autour de Bauhaus. 

Un an après leur premier disque, le second arrive. Leur son fait écho aux jeunes vampires comme moi, gothico-romantiques-décadents. On fait entrer plus de claviers (parfois joué par Murphy lui-même). Geste peu conventionnel pour 1981, on tourne un clip qui fait fort impression sur le petit garçon de 9 ans que je suis, sans réaliser qui faisait la musique. J'en garde encore quelques frissons à la revoyure. Cette fascination m'a peut-être un peu inconsciemment dirigé vers Bowie aussi.

Tel une horloge bien réglée, on lance un troisième album, 12 mois plus loin. La version canadienne de cet album contient une version d'une chanson d'un chanteur que j'apprendrai bientôt à vénérer. Alors que l'album reste dans les discrets cercles gothiques, c'est cette reprise qui les garde dans les mémoires plus collectives. La même année, Bowie et Bauhaus sont réunis sur grand écran. Sous la direction du réalisateur Tony Scott, Bauhaus ouvre le film et chante leur plus gros hit dans le film culte qui mettra en vedette Bowie. Dans un rôle ressemblant à ma vie.

Scott reprendra Murphy, sans les trois autres, et tournera une pub pour les cassettes Maxell avec lui. Ce qui provoquera un certain ressentiment par rapport aux autres membres du groupe. Trouvant que Murphy est assez prompt à faire cavalier seul.

Pour le quatrième album, Murphy est atteint d'une vilaine pneumonie, l'empêchant de trop contribuer au disque. Ash & David J prennent davantage de place en studio. Et ne font pas mal du tout. Cet album aura les meilleures critiques et d'aussi bonnes ventes. Une tournée est mise sur pied. Mais cette tournée scinde le band.
Je découvre quelques deux ans plus tard le premier single de cet album que j'attribue alors faussement...à Bowie...encore.

Le 5 juillet 1983, David J annonce qu'il ne faut pas manquer ce spectacle du groupe au Hammersmith Palais de Londres. Sans dire que, la veille, la formation a choisi d'en faire son tout dernier ensemble sur scène, comme groupe. Ils joueront leurs premières chansons et presque l'entièreté de leur oeuvre comme chant du cygne. David J lance "Rest in peace" au public à la toute fin. Une référence directe à leur fin.

Bauhaus lance un dernier single, en quantité limitée, pour ses fans se joignant au fan club. Cette chanson (et deux autres des leurs) est (sont) bien en place dans mes listes de lecture.

On se réunit sur scène en 1998, en 2005 et en 2006, puis en studio sur disque en 2008. Mais les caractères forts (Murphy, Ash, David J) confirment qu'ils ne peuvent plus vraiment retravailler ensemble tous les 4.

Murphy travaillera avec Mick Karn de Japan, dans un band qu'ils appelleront Dalis Car. Les années 80 seront productives pour lui avec trois bons albums (selon moi). Principalement le dernier. Un chef d'oeuvre en ce qui concerne l'amoureuse et moi.

Ash a formé Tone of Tails avec le roadie Glen Campling et Kevin Haskins a joint le groupe.
David J a enregistré deux albums solo puis a participé à deux albums de The Jazz Butcher en plus de collaborer aux Sinisters Ducks avec Alan Moore. De la musique qui sera reprise avec son frère des années plus tard pour un film.

Quand Ash et David J veulent une réunion du band, seul Kevin se joint à eux. Murphy pose un lapin. Les trois choisissent de travailler de la musique ensemble, ce qui donnera naissance à Love & Rockets. Leur second effort comme trio sera lancé trop vite. Leur troisième ne fait pas mal.  Mais c'est leur quatrième qui cartonne.  Ils en feront trois autres entre 1994 et 1998. Ce qui n'empêchera ni Ash, ni David J de continuer leurs carrières solo.

David J écrira du théâtre et en dirigera. Il en fera de la musique qui sera aussi dirigée vers le cinéma.

Murphy lance 6 albums entre 1992 et 2014. Il habite la Turquie avec son épouse Turque.
Ash joint Kevin Haskins sur scène, avec la fille de celui-ci, à la base, en 2017.

Bauhaus lançait son premier single il y a 40 ans, cette année.

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