samedi 1 décembre 2018

Les Chevaux Sauvages & Le Lombric

Sans même que je formule tout ce que je vous raconte aujourd'hui, j'avais inexplicablement, sans l'avoir entendue nulle part, où qu'on ait parlé de U2, des Rolling Stones ou de leurs chansons, en tête une chanson bien ordinaire de la bande à Bono de 1992 dans le cerveau. Comme un ver d'oreille. 

L'image m'est venue après. 

C'est formidable l'action la semaine et l'intensité qui réside entre 6h30 du matin et 8h30, à l'entrepôt où je bosse.

On peut vider 4 camions de plus de 50 bacs de recyclages (des bacs dans tous les états) et les re-remplir d'autant de matériel, si on a pas eu la chance de le faire la veille. Depuis que je seconde, à l'entrepôt, en tout temps, les choses vont plus rondement. À deux, on opère assez efficacement étant du même moule assez travaillant.  

Les lundis, la route est assez simple. Peu de régions à couvrir, pas beaucoup de bacs, simple, seulement 2 chauffeurs sur 4. Pas compliqué. Un vrai lundi. Mais ce lundi-là, il y avait panique en la demeure. Mot que je ne fréquente presque plus du tout dans mon lent processus de sagesse et de zénitude. 
G.Pawdépôwl, mon superviseur immédiat est un homme ridicule. Toujours prêt à se déresponsabiliser de quelque chose (avec fierté même). Trichant régulièrement dans le rôle de celui qui dit nettement plus souvent "Qu'il a une tonne de choses à faire", mais qu'on ne sent jamais tellement occupé. Et dont on est souvent témoins des "moments de rush" qui ne sont, à nos yeux, rien du tout. 
La compagnie prend une expansion impressionnante et on sent qu'il en est le premier franchement dépassé par la croissance. Il le dit lui-même. Avec ce nouveau gars qu'on a engagé comme directeur des opérations, je sens que le poste de G.Pawdépowl, pourrait être en danger. Sa bullshit, qu'on esquive poliment, ne passera pas avec lui. 

Ceci étant dit, la semaine précédente celle-ci, G.Pawdépowl avait pris congé, le lundi. Avait "travaillé" le mardi suivant. 

On déménage, donc les tâches sont nombreuses. Et Bobby (L'autre buddy de l'entrepôt) et moi, on attend pas toujours ses directives pour déplacer le stock de notre entrepôt, jusqu'au au nouveau. On a beaucoup bossé de nos propres initiatives, même si les ordres devraient venir de lui. (Il en prendra tout le crédit.) Il est lâche comme ça. Mais le mercredi suivant, il ne se pointait pas du tout au bureau. On apprenait que sa grand-mère était décédée. Bonheur pour nous, il ne serait pas dans nos pattes. On a vraiment beaucoup avancé. Le lendemain, toujours endeuillé on suppose, il n'était pas plus là. On a aussi franchement avancé. Les deux gars de l'entrepôt, on est tous deux du même moule, des chevaux sauvages. Indomptables, toujours actifs. On a beaucoup déménagé le matériel ce qui nous as valu de nombreuses éloges de bien des gens. 

Le vendredi G.Pawdépowl s'est pointé au bureau, mais il a quitté plus tôt. Le vendredi il y a assez peu à faire, comme le lundi. J'ai un peu soupçonné qu'il étirait quelques congés volés. Ce serait tout simplement son genre. Ça tombait assez mal dans le calendrier, et le nouveau directeur des opérations l'a remarqué. Mais il a aussi noté à quel point Bobby & moi avons tenu les opérations à bouts de bras et beaucoup sué dans le déroulement de la semaine. Auquel G.P. n'avait pas vraiment participé. 

Quand lundi dernier est arrivé, G.Pawdépowl était en souffrance d'intensité par rapport à nous. Il voulait montrer qu'il avait le contrôle de quelques chose. Mais la situation du jour ne l'exigeait pas. Il a serré la main d'un de nos chauffeurs, qui ne savait même pas que sa grand-mère avait trépassé, et après lui avoir dit "bon matin", il a attendu le "mes condoléances" de circonstances qui n'est jamais venu. Il a donc ajouté un inconfortable "J'ai vécu plein d'émotions..." qui a obligé le chauffeur à se questionner. Il a ensuite dit, avec une inexplicable fierté "Ben ma grand-mère est morte la semaine passée".

 C'est la livraison de cette phrase, et l'enthousiasme avec lequel il nous as dit toute la journée de lundi dernier qu'il ne serait pas là le lendemain (car on y enterrait sa grand-mère) qui m'ont fait encore plus douter de tout ça. Mais bon. À quoi bon y accorder plus d'importance qu'il ne le fallait. Il me donnait tout de même l'impression du gars qui masquait mal la fierté d'avoir trouvé une supercherie habile lui offrant successivement des semaines de 1 jour et demi et de 4 jours. 

Au plus intense de nos jours de déménagements qui, en théorie, devaient être complétés avant le 1er décembre (nous n'y arriveront pas, malgré nos vaillants efforts à Bobby & moi). 

Quand il a vu toute l'importante besogne qu'on avait couché en son absence, il a été épaté, mais comme il n'était à l'origine de rien de tout cela, ça l'a aussi affecté. Il a multiplié des directives plus ou moins utiles pour nous deux, qui voguions sans capitaine depuis une semaine. 

On a même utilisé avec succès, et à plusieurs reprises, la technique utilisée autour de Donald Trump: "Ne lui rappelle pas ce qu'il t'avais demandé, il l'oubliera".   

Il ne pouvait prendre le crédit de nos actes, il y avait maintenant plusieurs témoins. 
Les tricheurs ne s'en tirent jamais.  (je vous en reparle demain).

On a senti qu'il était animé par la panique du gars qui ne fait parti du party. 
(Rôle que je l'ai vu aussi assumer en plein party.)

On a connu une autre phénoménale semaine. Mais pas en raison de lui. En raison de nos initiatives personnelles. Saluées encore par la direction. G.Pawdépowl est le ver dans notre fruit.

Who's gonna ride you're wild horses
Not you, me friend, 
nope. 

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