jeudi 13 septembre 2018

La Bataille des Plaines d'Abraham

1759.

Il est environ 6 heures quand il se met à pleuvoir. La pluie ne cessera que 4 heures plus tard.

C'est important car durant tout le temps de la bataille, le ciel nuageux se confond à la fumée des canons et de la poudre flambée des armes et les terrains sont bouetteux et dur à fouler dans les longs blés mouillés.

2100 soldats Anglais, sous la commande du général Wolfe, avancent en direction de 1900 soldats français, sous la gouverne de Montcalm. Samuel Holland et une escorte inspecte les lieux d'abord pour assurer une avancée sécuritaire aux Britanniques. Le sol, déjà inégal, est maintenant pleins de flaques d'eau. On choisit les Plaines d'Abraham car elles offrent un peu d'éclaircies terrestres, même si parfois vallonnée.

2300 autre soldats britanniques restent en arrière en cas de besoin de renfort. Ils seront réclamés. Montcalm envoie Magnan et Montreuil aviser Vaudreuil de l'attaque qui se dessine afin qu'il accélère quelques renforts. Les soldats Français foncent mais pas au même rythme. Ce qui provoque des colonnes au lieu des rangs. Trois. Un premier groupe, guidé par le second de Montcalm, attaque surtout par la droite. Le second de Montcalm y trouve vite la mort. Ils étaient à peu près 1000.
 Le second groupe est dirigé par Montcalm lui-même. Ils sont à peu près 400. Le dernier dévie trop sur sa propre gauche ce qui laisse le centre anglais sans réels adversaires directs. Et avantage les Anglais.
Bougainville, qui dirige l'élite de l'armée, mais se trouve à Cap-Rouge, entend les canons et les bruits de guerre et fonce de l'endroit avec ses 2100 soldats. Vaudreuil viendra aussi plus tard avec ses 1500 hommes de par l'Ouest.

Le premier groupe s'était avancé jusqu'à 120 mètres de l'ennemi et avait commencé à tirer sans que l'ordre n'en eût été donné. Mais c'est encore trop loin. Et les balles perdent de leur vitesse, de leur propulsion et tombe platement au sol avant d'atteindre leur cible ou ne font que pincer l'ennemi tellement ils ont perdu de leur vélocité. L'attaque est si docile que les Britanniques ne répliquent même pas. Les Français rechargent et s'avancent alors jusqu'à 25 ou 35 mètres de leurs adversaires. On s'étudie un peu sans tirer. Ce qui donne le temps au deuxième et troisième groupes de rattraper le premier chez les Français. Le centre britannique n'a encore personne devant eux. Les Français tuent en premier, mais sont vite contre-attaqués pendant qu'ils rechargent. Beaucoup de décharges se font à l'aveuglette dans la boucane des tirs. Les Français se replient dans le désordre dans le premier 15 minutes.

Les soldats de Montcalm ne retraitent pas assez vite parce que blessés ou peu importe, on en fait beaucoup prisonniers, si on ne les achèvent pas. James Murray et ses hommes essuient les tirs des canadiens et amérindiens cachés dans les boisés. Mais ceux-ci ne feront pas le poids. Dans les combats au corps à corps, ils n'ont que des mousquets contre des baïonnettes et des épées qui les transpercent.

Vaudreuil arrive avec ses troupes et la bataille dure à peu près 90 minutes. Les Britanniques, les sabreurs écossais, entre autres,  repoussent les Français vers l'actuelle Rivière St-Charles. 658 britanniques trouvent la mort, 644 Français aussi.

À l'Anse-Aux Foulons (où j'ai grandi), Bougainville tente de reprendre ce qui a été pris par les Britanniques mais presque tout le monde est soit tué ou fait prisonnier. So much for the elite.

8 heures plus tard, les derniers coups de feu/de canons, se font entendre.

Wolfe et Montcalm sont blessés mortellement à peu près au même moment.

Wolfe, est d'abord atteint au poignet droit. Une balle lui arrache même les doigts. Il cache tout ça sous un mouchoir et reprend le pas. Mais il est ensuite atteint à l'abdomen. Puis, finalement à la poitrine droite. Il ne survit pas à tout ça. Vers 11h sa dépouille est déjà à bord d'un bateau Anglais.

Montcalm retraitait vers la ville à cheval quand une balle l'atteint au bas du dos. Trois soldats le feront tenir sur son cheval. Arrivé dans la ville de Québec, il veut voir le chirurgien Arnoux, mais celui-ci est en service au Lac Champlain. Un autre chirurgien moins renommé le prend en charge et Montcalm s'éteint vers 4h du matin le lendemain matin. On l'enterrera dans une fosse faite sous la
 chaire de l'église des Ursulines, trou créé par l'éclat d'une bombe.

On choisira de quitter le camp de Beauport. Ce qui veut dire qu'on abandonne Québec aux Anglais. Ce qui reste de l'armée construira le Fort Jacques-Cartier et y passeront l'hiver pour bloquer toute tentative de passage par l'armée anglaise.

Deux jours plus tard, on hisse le drapeau blanc et Québec capitule.

Le 18 septembre, De Ramezay et Townshend signent la capitulation et l'armée britannique prend possession de la forteresse de Québec.

Le Union Jack est hissé vers 15h30 ce jour-là au-dessus des murs de Québec.

La défaite des Plaines d'Abraham, défaite qui nous fait toutefois toujours parler français car nous sommes toujours fiers, prenaient place en matinée, aujourd'hui, à quelques pas d'où j'ai grandi, il y a 259 ans.

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