lundi 24 septembre 2018

Réponses des 4 Partis Politiques Québécois Au Questionnaire d'Équiterre

Équiterre, en collaboration avec 10 organisations environnementales et citoyennes influentes au Québec, a identifié 23 priorités en environnement qu'il souhaite retrouver dans les plateformes des 4 partis en mesure de prendre le pouvoir, le 1er octobre prochain.

Le questionnaire a été envoyé à chacun et ils y ont tous répondu.

Résultats:

Tout est nettement plus détaillé ici.  

23 propositions d'Equiterre et les 4 partis qui y mettent leur grain de sel sur le sujet.

CLIMAT:
Interdire sur le territoire Québécois la construction ou l'agrandissement de toute infrastructure visant à augmenter l'exploration, la production, le transport, la distribution ou la consommation d'une énergie fossile comme le charbon, le pétrole ou le gaz naturel.
Le Québec doit se libérer peu à peu des énergies fossiles, mais la CAQ ne s'engage pas là-dessus, précisément. Le parti Libéral le fait en partie. Depuis Septembre (maintenant) un nouvel encadrement est mis en place pour que l'exploration et l'extraction soit surveillée afin de respecter toutes les normes de respectabilités sociales. La fracturation hydraulique dans le shiste est même maintenant interdite. Plusieurs autres saines interdictions aussi. Au PQ, on abrogerait carrément cette loi. Chez Québec Solidaire, on aime aussi la proposition au point de promettre de réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre de 95% d'ici 2050 par rapport au niveau de 1990.

Éliminer les subventions aux combustibles fossiles.
Il est de l'intention de la CAQ d'accélérer la transition énergétique dans laquelle le Québec est engagé afin qu'on en devienne moins dépendant, ainsi les aides gouvernementales diminueraient d'elles-mêmes. Les Libéraux se donne la cible de 2030 pour réduire de 40% la quantité de produits pétroliers consommés. Le gouvernement est favorable à une exploitation limitée et encadrée des hydrocabures, compatible avec ses objectifs de réduction d'émissions de GES et avec le maintien de notre industrie pétrochimique. Le Parti Québécois aime l'idée et impliquerait la Caisse de Dépôt dans des projets de pipeline d'énergie fossile. Les primes au diesel dans les transports collectifs seraient peu à peu supprimées pour électrifier ces mêmes véhicules. On ferait la même chose pour les camions. Chez QS, on adore l'idée et on éliminerait tout ça sans regarder derrière.

Réviser la réglementation pour atteindre des normes énergétiques se rapprochant de bâtiments à consommation énergétique nette zéro* et permettant l'installation de bornes de recharge pour véhicules électriques dans tous les nouveaux bâtiments construits au Québec, dès 2025. 
La CAQ y est ouverte et favorable. Le PL y adhère en partie et rappelle que le plan d'action en électrification des véhicules et en ajout des bornes est en plein élan et atteindra probablement ses objectifs de 100 000 véhicules électriques immatriculés et 2500 bornes de recharge en province. Le PQ dit oui et veut lancer un vaste projet de rénovation verte pour lutter contre la précarité énergétique. Le code du bâtiment serait révisé dès 2022. QS préparerait une réforme du code du bâtiment dès son premier mandat.
*des bâtiments consommant très peu d'énergie et produisant sur une année autant d'énergie qu'ils en consomment.

Mesurer l'empreinte carbone du gouvernement et de ses instances (ministères, agences, sociétés d'États, organismes gouvernementaux) et s'engager, par exemplarité, à la réduire d'au moins 37,5 % d'ici 2030.
La CAQ se dit d'accord pour développer des indicateurs pour l'appareil gouvernemental afin de réduire l'empreinte carbone des organismes publics, mais il faudra cependant d'abord en avoir le portrait complet. Le PL dit déjà en faire une partie en faisant comprendre quels gestes pouvaient-on poser afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et de bien coordonners les actions du gouvernement en ce sens. Ils ont une stratégie en place à cet égard. Le PQ dit oui. Son plan de construction et de rénovation écoénergétique des bâtiements va dans ce sens. Il s'engage aussi à favoriser l'utilisation des moyens de transports alternatifs pour contrer l'auto en solitaire en commençant par les déplacements gouvernementaux et accélérer l'électrification de la flotte de leurs véhicules. QS dit aussi un grand oui. Tout le secteur industriel serait soumis au principe du pollueur-payeur et les normes environnementale seraient à leur égard plus restrictives. Une limite de GES à ne pas dépasser serait émise chaque année.

Mettre en oeuvre une politique nationale de gestion des eaux pluviales et établir des plans de prévention des inondations comprenant une analyse et une cartographie des sensibilités des populations, des infrastructures et des écosystèmes face aux inondations dans le contexte d'adaptation aux changements climatiques. 
La CAQ souhaite moderniser les infrastructures d'assainissement des eaux pour réduire au maximum les débordements d'eaux usées et mieux traiter les rejets industriels. Le PL dit que la gestion des eaux pluviales a déjà une place dans leur stratégie québécoise de l'eau qu'ils ont présenté dans leur plan d'action visant 2030. Le PQ dit oui. Faisant une mise à niveau avec les municipalité, le PQ veut offrir 4 grands pilliers: 1-l'amélioration des connaissances des zones inondables pour des fins de prévention 2-Une gestion à l'échelle des bassins versants 3-La prise en compte des risques d'inondation dans les planifications territoriales et urbaines 4- La protection accrue des milieux naturels. QS prévoit inclure une telle question dans la politique nationale de l'architecture, de l'urbanisme et du paysage. On renforcerait les programmes d'assainissements des eaux usées afin de limiter les déversements et les surverses et étendrait ça à toutes les municipalités, ce qui n'est pas le cas de manière unifiée en ce moment.

TRANSPORT & AMÉNAGEMENT
Adopter un plan d'étude pour réduire d'au moins 50% les émissions de GES dans le secteur des transports d'ici 2030 à partir du  niveau actuel.
La CAQ veut voir les voitures électriques continuer d'augmenter sur nos routes et favorise aussi le déploiement de plus de bornes de chargement. Ils sont en faveur d'un nouveau REM, du prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal, du troisième lien à Québec et d'un tramway pour l'est de Montréal. Le PL répète sa cible de 37,5% de réduction sous les niveau de 1990 qu'il compte atteindre. Le PQ en fait un objectif majeur. QS vise plus haut encore en répétant que c'est une réduction de 95% d'ici 2050 qu'elle vise.

Adopter une politique nationale d'aménagement du territoire et d'urbanisme qui assure la cohérence des actions de l'État et des municipalités et favorise l'atteinte des grands objectifs nationaux (en environnement, santé, énergie, etc.)
La CAQ a voté en faveur du projet de loi 132 sur les milieux humides et hydriques. Ce type de loi permettra d'entamer le dialogue avec les municipalités sur la gestion du territoire et de sa conservation. Le PL dit avoir été très actif au près des municipalités dans son dernier mandat et dit avoir changé la façon de faire. Le PQ dit oui s'inspirant de la déclaration de l'alliance ARIANE. QS dit oui en voulant rendre les villages et les quartier plus autonomes et écoresponsables. Une politique nationale serait définitivement adoptée.

Adopter un moratoire sur le dézonage des terres agricoles.
La CAQ veut mieux protéger nos terres agricoles mais ne croit pas en un moratoire. Le PL non plus. Une révision législative tout au plus. Le PQ changerait aussi les lois, en profondeur. QS foncerait avec le moratoire. Dès le début du mandat. Afin de mieux protéger notre agriculture, réduire les pesticides et engrais provenant d'énergie fossile.

Atteindre une part modale d'au minimum 50% en faveur des transports actifs et collectifs dans la région métropolitaine de Montréal et à Québec d'ici 2030 et fixer des objectifs ambitieux de part modale pour les modes alternatifs à l'automobile pour les autres régions du Québec.
La CAQ considère le faire en voulant investir dans le REM, le tramway et le métro à Montréal, ainsi que dans les transports à Québec et le troisième lien. Le PL se trouve déjà ambitieux et se targue de déjà tout mettre en place pour faire du Québec un leader nord-américain à ce niveau. Le PQ reparle de son grand déblocage qui va dans ce sens, et réduirait près d'un demi-million de tonnes d'émissions de GES. QS dit oui et dit en faire une priorité, se donnant 10 ans pour rendre tous les transports collectifs gratuits.

Pour les 3 prochaines années, investir 100 millions par année, en partenariat avec le Fonds des Infrastructures en Transport du Canada (FITC), dans les infrastructures cyclables.
La CAQ est d'accord sur l'idée de fonds, peut-être pas sur le montant à y mettre. Le PL dit vouloir investir 17,5 millions pour les infrastructures cyclables + 13 autres millions pour un programme d'aide aux routes vertes. Le PQ le ferait de concert avec les municipalités mais 100 millions c'est énorme. QS dit oui. Dès son arrivée au pouvoir des fonds aux municipalités seraient alloués en ce sens.

Adopter un système de bonus-malus à coûts nuls incluant une taxe sur l'achat de nouveaux véhicules énergivores dont les revenus permettraient d'offrir des incitatifs à l'achat de véhicules zéro émission. 
La CAQ n'est pas en faveur d'une nouvelle taxe automobile. Les citoyens seraient trop pénalisés, notamment les petits entrepreneurs en région. REM ou Tramway, même à Québec, seraient préférables. Le PL croit qu'il est préférable d'appuyer l'électrification des transports avec des mesures positives comme l'actuelle qui propose des rabais aux gens et aux entreprises qui visent l'achat de voitures électriques. Au PQ, on vise 25% de plus de voitures électriques d'ici 2025, 50% d'ici 2030 et 100% d'ici 2035, 2000 bornes d'ici 2020 et l'utilisation du Fonds Vert pour donner de l'élan à tout ça. QS dit oui au bonus-malus pour favoriser l'achat de véhicule électrique et décourager l'achat de véhicule à essence.

Modifier le réglement d'application de la loi visant l'augmentation du nombre de véhicules automobiles zéro émission au Québec afin de réduire les émissions de GES et autre polluants afin que d'ici 2025, 50% des véhicules neufs vendus sur le territoire québécois soient électriques.
La CAQ est d'accord. Sans dire oui aux chiffres avancés. Le PL reste aussi prudent et compte inciter des solutions de rechange aux déplacements. Le PQ répète ses visées de 25% en 2025, 50% d'ici 2030 et 100% d'ici 2035. QS dit oui. À tout. Retrait progressif des véhicules à essence comme le font déjà certains pays. Vente de voitures hybrides ou électriques exclusivement au Québec d'ici 12 ans. Combustion interne interdite d'ici 2040. Retiré en 2050.

AGRICULTURE
Adopter une loi visant à réduire de 50% l'utilisation des pesticides en milieu agricole et de 95% en milieu urbain d'ici 2025.
La CAQ dit oui sur la forme, mais pas sur les moyens. Le PL ne dit ni oui ni non, mais confirme qu'il y travaille déjà. Le PQ veut réduire l'usage des pesticides dangereux et assurer l'indépendance totale des agronomes. QS  prévoit une élimination graduelle des pesticides et herbicides.

Investir 100 millions sur 4 ans pour soutenir le développement de la production et la consommation d'aliments certifiés biologiques. 
La CAQ parlerait plus de 50 millions. Le PL dit avoir investi successivement 11,5 millions dans la santé des sols, 17,5 millions dans le secteur biologique, 1,3 million dans la biosécurité, et 14 millions dans l'utilisation responsable des pesticides. Le PQ soutiendra la consommation et le développement de la production d'aliments bio et locaux. QS est riche. Il mettra 100 millions sur 4 ans. À dos de licorne.

BIODIVERSITÉ
Atteindre l'objectif de 10% d'aires marines protégées dans l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent et de 17% d'aires terrestres protégées d'ici 2020 en respect aux objectifs internationaux de la Convention sur la diversité biologiques. 
La CAQ est conscient de la protection à accorder à la biodiversité comme patrimoine collectif à chérir. Le PL dit oui. D'ici deux ans. Le PQ dit la même chose. QS aussi, mais renforcera encore plus. Visant de meilleurs pourcentages.

Mettre en oeuvre l'engagement gouvernemental de protéger d'au moins 50% le territoire au nord du 49ème parallèle, dont au moins 20% en aires protégées strictes, en collaboration avec les Inuits et les Premières Nations. 
La CAQ veut consulter et collaborer avec les nouvelles réglementations sur les milieux humides et hydriques en tête. Le PL n'hésite pas. C'est oui. Le PQ aussi. QS le ferait aussi en incluant les territoires nordiques.

Adopter des mesures concrètes pour la protection de la biodiversité dans le St-Laurent et la protection des espèces en voie de disparition comme le béluga du St-Laurent et le chevalier cuivré en créant, par exemple, un réseau d'aires marines protégées et refuges acoustiques avant de mettre en oeuvre toute infrastructure ou tous projets portuaires dans le cadre de la stratégie maritime. 
La CAQ est d'accord tant qu'on ne pioche pas dans l'argent réservé à la pêche, au tourisme et à la chasse. Le PL dit qu'il travaille déjà très bien à ce niveau. Le PQ et QS aiment tout de la proposition.

Consacrer 1% des budgets d'infrastructures du Québec au développement d'infrastructures naturelles (boisés, milieux humides, mesures de verdissement urbain, etc.) qui soutiennent l'adaptation aux changements climatiques, notamment la prévention des inondations et des îlots de chaleur.
La CAQ a voté pour la loi 132. Ils veulent d'abord évaluer les projets de compensations qui émergeront de ce changement législatif avant de se compromettre. Le PL souhaite pouvoir développer des mesures de verdissement urbain afin de réduire l'impact des îlots de chaleur et atteindre la nouvelle norme de bâtiments à consommation énergétique zéro, tout en diminuant les risques d'inondations. Le PQ voudrait faire reconnaître des patrimoines culturels sur papier en partenariat avec les gardiens de ces milieux naturels. QS appliquerait le principe d'écoresponsabilité aux infrastructures, naturelles ou construites, ainsi qu'aux immeubles, tant publics que privés.

FORÊT
Intégrer et appliquer le protection en amont de vastes étendues de forêts matures publiques continues comme stratégie de conservation et lutte aux changements climatiques au sein des ministères chargés de l'exploitation des ressources naturelles, de l'énergie et des forêts.
La CAQ est d'accord pour en faire plus en matière de protection des forêts publiques, en consultation et en collaboration avec les communautés locales, les communautés autochtones et les représentants de l'industrie forestières. Le PL nous dit que 93% de nos forêts sont répertoriées. Et que l'ombudsman de nos superficies forestières travaille très bien. Le PQ visera la protection des forêts publiques comme un outil incontournable pour lutter contre les changements climatiques. QS dit oui. qu'il faudra être socialement rigoureux à tous les égards là-dessus.

Prioriser l'adoption, ainsi que le développement des plans de conservation des communautés autochtones sur leurs territoires, respectifs, et ceci dans une optique de reconnaissance des droits et savoirs des peuples autochtones. 
La CAQ fatigue sur ce questionnaire et nous renvoie sur sa réponse précédente. Le PL parle de partenariat constructifs aux retombées maximales entre population en général et autochtones. Le PQ ratifiera dès que possible la Déclaration des Nations Unies  sur les droits des peuples autochtones. QS dit oui. Que leur vision écologique devra colorer tout négociation future avec les peuples autochtones.

Augmenter significativement le budget d'opération du Ministère du Développement Durable de l'Environnement et de la Lutte contre les Changements Climatiques (MDDELCC), en particulier la part qui est consacrée à sa mission de protection de l'environnement. Cela inclut notamment les activités de veille, d'acquisition de connaissances, de surveillance, de contrôle, d'analyse, ainsi que la mise à jour en continu des cadres législatifs, réglementaire et normatif.
La CAQ dit avoir toujours dénoncé le manque de ressources du MDDELCC et n'entend pas diminuer leurs ressources, mais bien les augmenter. Le PL dit avoir augmenté de près de 30% dans son mandat. Le PQ dit que oui, qu'il veut faire du Québec une nation verte. QS n'hésite pas: vous aurez les moyens de vos ambitions.

Supporter le reconnaissance internationale de l'île d'Anticosti sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO et instaurer un fonds de mise en valeur et de développement stratégique de 30 millions de dollars.
La CAQ avait dit oui à une évaluation des ressources pétrolières d'Anticosti mais les Libéraux ont mis fin à tout ça en juillet 2017. Le PL se justifie en disant qu'ils ont mis 400 000$ sur Anticosti, ont soumis la candidature à l'UNESCO et veulent faire d'Anticosti, une économie verte et sobre en carbone. Le PQ sera ouvert aux demandes de soutien financier des résidents de l'île d'Anticosti et d'autres groupes pour la mise en valeur respectueuse de l'île et de ses ressources naturelles abondantes. QS: Oui. Le consentement libre et éclairé des communautés autochtones sera en outre requis pour tout projet d'exploitation ou de développement sur leurs territoires.

Adopter un plan de transition vers une économie sobre en carbone qui ciblera notamment la formation et le placement de la main d'oeuvre des secteurs en mutation
La CAQ croit fermement en l'expertise des entrepreneurs en technologies vertes du Québec et aux retombées économiques et en employabilité de leurs entreprises. Il faut soutenir l'innovation dans ce domaine et diminuer notre empreinte carbone.(musique pompière ici). Le PL dit oui. Tout est en place de leur côté pour ce que ça se réalise. Le PQ dit aussi oui. Son grand déblocage y verra. Il compte réaménager les territoires aussi. Et réécrire les lois sur les bâtiments. QS est archi optimiste là-dessus. Tout se fera. Et mieux encore.

Le Bureau du Directeur Général des Élections vise mal et s'attaque à Équittere avec une idiote mise en demeure sur ses questions/réponses.

Je vous le relaie des fois qu'Équiterre soit contraintes de se soumettre au tyran.

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