dimanche 15 avril 2012

Le Colon Irritable

Vulgaire, arriviste, aplaventriste face à l'argent, impatient, filou, menteur, sexiste, sans manières, peu scolarisé, grande gueule, excessif, despote, orgueilleux, arrogant, mal dégrossi, malapris, grossier et pourtant les gens l'aiment.

Ils veulent en faire un candidat pour le meilleur maire du monde.
(bruit de gazou qui fausse ici)

Par paresse peut-être, les moutons aiment bien les dictateurs. Ils n’ont qu’à se laisser porter, s’écraser, crier un peu parfois, lui laisser toute latittude et applaudir ses steppettes médiatiques. Ils pourront toujours le critiquer à la fin de son spectacle de 4 ans pour le jugement dernier. On aura peut-être peine à lui voir la tête alors...

Une tête à la capilation sans imagination. Non, son imagination, il la garde pour sa ville. Et il multiplie les efforts, ça c'est vrai. Il travaille en leader et très fort. Et tout le temps. Il faut rendre à Napoléon ce qui lui appartient, il a les qualités de ses défauts. Il fonce, il défonce, il frappe.

Au hockey ce serait un joueur qui fonce dans les coins et qui fait perdre la tête à l'adversaire devant le filet. Une peste. Ce que j'étais moi-même à l'époque. Voilà pourquoi Régis et moi, en privé, on se batterait surement. Voilà pourquoi aussi je ne peux pas complètement être contre l'olibrius.

Mais quand je vois Régis, j'ai le même feeling que quand je travaillais au resto-bar Le Dorsay en face de l'hôtel de ville autour de 1990 et que je croisais à l'occasion l'avocat Guy Bertrand et ses invités. Je devais carrément quitter les lieux quand Bertrand se pointait (toujours sans réserver sa table) car je voulais lui arracher la tête. Il se comportait comme un chien tenu en laisse par des gens pleins d'argent, leur lêchant le cul, et cherchant un poteau sur lequel lever la patte pour pisser. Nécessairement un employé du resto-bar qu'il manipulait comme Guy Cloutier dans un magasin de disques (ou ailleurs...).

Un tempéramment à rendre agressif. Régis, encore plus quand il essaie de faire de l'humour, m'agresse. Si le croisais j'aurais surement envie de lui botter le cul. Pas tout le temps. Seulement quand je trouve qu'il éxagère. Donc souvent.

Tout le dossier Clotaire Rapaille, la simple idée de vouloir faire faire un profil psychologique à la ville de Québec par un médiocre étranger, était en soi une hérésie. Un réflexe de colonisé complexé. Un criant exemple de petitesse mentale mise à jour. Et pour en arriver à quelle conclusion au bout du compte? Celle qui nous est martelée depuis toujours : que Québec est complexée par rapport à Montréal (nooooooooooooon! vraiment?). J'ai passé 17 ans dans la région de Québec et je n'avais pas besoin d'un coûteux français pour me faire comprendre ce que je savais déjà.

Et la gestion de l'après-rapport de Rapaille était une autopsie de la honte. Ça a pris une fortune de temps avant que Labeaume ne pointe vers le malaise ou une excuse, terré dans une forteresse d'orgueil qui aurait commandé le moindre mea culpa. Ce n'est pas être faible que d'avouer un tort.

Ce qui a toutefois été importé de France (surtout pas de Montréal, si il fallait importer quelque chose de la ville de tous les pêchés...) c'est l'idée que l'homme politique doit être viril, macho, à la limite DSKesque (sans la bizoune sexaplégique et l'idée qu'une femme est du matériel). Les gens du 418 ont besoin de ce grossier personnage qui s'amuse à varloper les "méchants" journalistes. Ça fait parti des hantises de toutes les dictatures mondiales: la chasse aux intellectuels. Écoutez la radio dans le 418, c'est franchement renversant. D'un gênant... Et pourtant j'y plonge régulièrement dans cette ville où s'y trouve encore une demie-tonne de mes amis. Et cette radio, ce pompeux maire un peu colon, ne reflète en rien la somptueuse population de la région.

Même si 75% des gens du coin prétendent "aimer leur maire".
Bien sûr, puisqu'il n'y a rien d'autres au menu.
Et que de promettre du pain et des jeux, ça allume toujours les petits vieux.

L'amphithéâtre se fera, ça j'étais pour. Mais la manière dont ça c'est fait, non. On a fait des exeptions. Comme DSK veut être l'exception qui demande l'immunité diplomatique pour pouvoir commettre ses crimes en paix.

Ben voilà.
C'est pas complètement un crime que de tronquer la loi pour arriver à ses fins.
Mais c'est le pied dans la porte.
Un pied de nain qui ne sait peut-être pas combien d'argent il a dans les mains.

Et surtout dans quelles poches il pigera pour payer tout ça.

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