mardi 25 octobre 2011

Entreprendre Sa Tête

Je suis un bienheureux homme de peu de complexe.
Flex-Flex
Toutefois j'en ai un tenace, irrémédiable et irréfutable:
mes cheveux.

J'ai le cheveux fin et quiconque à le cheveu fin connait mon "malheur".

On peut bien peu quand fin est le cheveu.

Et pourtant depuis toujours j'ai beaucoup essayé. J'ai bleaché de toutes sortes de couleurs, j'ai essayé le punk, le hippie, le court, le long, le gonflé presque frisé, le "ça à l'air fourni", le "ça a l'air dégarni", l'éméché, le léché, le "j'm'en sacre", je n'ai pas essayé le coco rasé pour des rancunes de forceps d'au moins 39 ans laissant pour la postérité un crâne ampoulé, bref  j'ai travaillé ma tête avec le même acharnement que la putain se travaille l'entrejambe. Avec le même degré de superficialité et la même fatigue désabusée.

Dans le cheveu je suis douchebag par finesse capillaire excessive.

Je suis donc arrivé, nain mental, avec mon scénario #3476 livré à ma coiffeuse pour un cheveu dont le mien n'a pas les qualités ni les capacités. Je me fais penser à une jeune fille bien en chaire qui essaie encore d'entrer dans des jupes d'écolière. Je propose des idées de coupe de cheveux qui sont toujours les mauvaises parce que je semble "oublier" que mon cheveu est fin, donc 400% malléable. Quand il est mouillé, il est plat, quand il vente il est partout, quand je le peigne il épouse parfaitement les traits du peigne tel un doigt passé sur une crème de gâteau. Le gel l'alourdit et le rend d'une platitude hilarante.
Il est à son plus beau quand il est légèrement sale, fatigué, bafoué légèrement par le vent, fraichement secoué par une serviette quand je sors de l'eau, au lever du lit. Bref dans des conditions si optimales que quand ils sont finalement à mon goût je m'étonne du miroir et en questionne souvent la qualité réèlle de reflection.

Je suis peut-être aussi très exigeant sur de vaines conneries. Tout le monde ensemble: DOUCHEBAG.

Je finis toujours par dire à la coiffeuse "C'est toi l'experte, je te fais confiance amuses-toi".
Et alors elles se torturent.
Ce fût une catastrophe. Je suis officiellement gêné. Et comme chaque fois qu'on rate ma tête, je ne pouvais me cacher, je rencontre des tonnes de gens depuis vendredi.

Je voulais me laisser pousser le poil au menton pour faire honneur à Simon LeBon qui porte maintenant la barbe. Principalement pour masquer son cou trichant ses excès autour de la table mais toujours avec le chic d'antan. Je me vois forcé de me laisser pousser le cheveu à la place. On dirait que j'en ai 16 sur le dessus de la tête. Une horreur.

Trois de mes buddys, Harpo Taylor, Chico Taylor & Zeppo Taylor, ex-soldats de l'Union du Serpent, se sont pointés dans mon coin de vie et nous sommes allés faire semblant qu'on était jeunes pour assister au spectacle de Duran Duran dimanche. Nous étions quatre quasi-quadragénaires qui se concotaient une cuite fortuite.

Pour ajouter à mon désarroi capillaire, la veille à la ronde en famille, je me suis drôlement foulé le pied droit. Tellement que j'ai des béquilles pour au moins une semaine. Décidément, je vieillis...Pas les meilleures conditions pour aller assister à un spectacle dans un bain de foule.  Tout ça me mettais dans des dispositions mentales moches.

Nous nous attendions peut-être à être "les petits vieux" de la place. Jeunes vieux parmi les enfants. Des figurants déplacés dans un vidéo d'Edwyn Collins. Ah ben non. Zavaient tous notre âge. Zavaient tous l'air plus vieux même. C'est vraiment cette tête que nous avons?

Les boys sur scène ont été bons, sans plus. Pas de Save a Prayer, pas de vieux hits pour fans finis, 4 ou 5 plugs de leur dernier (et négligeable) album. John, Simon, Roger & Nick savaient encore livrer la marchandise.

Je me suis même pas servi des béquilles, j'ai marché sur mon mal.

Mais le fun de se retrouver ensemble, les 4 mousquetaires de la bière, ça, ça faisait longtemps.
Ça faisait salement du bien. On a bien rigolé. Good Times among mothefuckers.

Ça faisait, au bout du compte, salement du bien à la tête.

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