samedi 24 octobre 2020

Chier Dans Ma Cour


Deux individus regardant vers moi de la rue. Un homme et une femme. Debouts. Bien droits. 

Dekkessé kris? Je ne comprends pas de mon salon.

Jusqu'à ce que je les vois s'approcher sur mon terrain et se diriger vers ma fenêtre. Je n'ai pas le temps de paniquer, un chien sort de mes plates-bandes, le leur, et se dirige vers eux. On vient ramasser ses selles.  

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Au travail, j'ai changé de poste. Enfin pas hier. Hier on m'a fait chier sur la route. Mais officiellement je devrais être constamment au bureau. 

Une fille de la job a été virée et elle portait quelque chose comme 5 chapeaux. On se divise les chapeaux à 4. Je suis le dernier dans les bureaux. Il y a Garfield qui s'occupe du routage, de la distribution des routes, des camions, des villes, des zones. Il y a Vincent Circonflexe, qui fantasme sur l'idée d'être un jour patron mais dont la tâche principale est l'entrepôt. Il aime redistribuer. Il est entré un mois avant moi. Il y a plus de 3 ans. On a donc presque la même expérience. Et, voulant me montrer les choses, je lui en ai appris quelques fois. On devrait être sur un pied d'égalité dans l'entreprise, mais il a quitté la route et est dans l'entrepôt depuis deux mois de plus que moi. Il en sait légèrement plus que moi. Mais pas tant. C'est un boy's boy. Il aime "les affaires de gars". Pas super éduqué, il m'a un jour dit très sérieusement qu'il pensait joindre le mouvement raciste la meute. Il fume comme une machine, ce qui lui offre plusieurs pauses par jour. Son bureau est loin du mien, dans l'entrepôt, mais je sens qu'il a beaucoup envie de m'en montrer. Ou de pelleter sa merde dans ma cour. Je ne suis jamais pressé de le voir.


Il y a finalement G.Pawdépowl. Un tricheur. Il fait semblant d'être tellement occupé, il ne l'est jamais vraiment. Je le surprend constamment sur son téléphone intelligent et quand "il dit qu'il n'a absolument pas le temps de faire ça", au moins deux à trois fois par semaine dans ses argumentaires, on le surprend toujours très peu de temps après à errer et à perdre son temps ou le nôtre en nous jasant de n'importe quoi. C'est un homme laid. Pas physiquement, ça c'est dans les yeux de quiconque, mais c'est un homme rongé par la jalousie. Vraiment rongé par la jalousie. Le pire des vices sur votre planète. Son bureau était anciennement celui de Circonflexe, dans l'entrepôt, mais il était pénible. Mauvais, mauvais, mauvais, et trop tricheur. Notre grand boss l'a ramené en arrière. Pour avoir les yeux sur lui. Et lui a enlevé des tâches. Pour les donner à Circonflexe. Il a donné à Pawdépowl un cubicule. Une sévère atteinte à sa fierté. Démesurée. Insupportable. Tout ce qui sort de sa bouche est issu de l'orgueil. C'est une personnalité extrêmement irritante. Personne ne l'aime. À moyen terme, je le remplace. On m'a donné son cubicule et une partie de ses tâches en plus des tâches de celle qui a été virée. J'importe et conformise les listes de requêtes reçus des villes et les importe dans nos systèmes pour Garfield. Et ensuite, Circonflexe. Vous devinez qu'en expert tricheur, G.Pawdépowl pousse des tâches dans ma direction aussi. Je suis nourri de trois postes, celui de celle qui a été virée, celui de G.Pawdépowl dont je veux le moins possible la présence autour de moi, ça tombe bien, sa paresse naturelle le garde loin de moi. Et il y a Circonflexe qui met l'accent sur se débarrasser de tâches qui l'emmerdent. J'ai la paix de Garfield. 


J'ai l'ancien cubicule de G.Pawdépowl, il est un peu derrière moi, dans un bureau trop grand pour lui. Ça lui a gonflé la tête. Il peut fermer sa porte et ne rien faire. Ce qu'il fait de plus en plus souvent depuis que je bosse en bureau. Il la tête si grosse maintenant qu'il a fait changer légalement son nom pour Stew. Stew Peed. 


Stew est une vermine. Je dirais que 8 fois sur 10, quand j'ai fait une erreur, il en était la source. Mais j'ai pas fait 10 erreurs encore. En revanche, au moins 8 fois, il a voulu me montrer quelque chose qui finalement, ne fonctionnait pas du premier coup quand il me le montrait. Irritant, je vous dis. 

"C'pas à moi à faire ça!" est lancé constamment entre Circonflexe, Garfield et Stew Peed. Et on se tourne vers moi avec un sourire. Et devinez qui hérite de la platitude? Ma définition de tâche s'improvise. Ça me fait vite me rendre à la salle de bain. Je suis en constante gestion d'abus. Ça pue.

Scheisse. 

Je ne demande pas à ce qu'on chie sur mon terrain. Je m'attends à ce qu'on vienne ramasser après. Je mets mon pied à terre. Pas dans la scheisse. Avec fermeté. Béton. Sur du béton. 

J'ai passé les 17 premières années de ma vie sur cette planète ne la connaissant qu'avec un chien, parfois, deux, sous mon toit. Jamais il ne faisait ce qu'il avait à faire ailleurs que sur le terrain chez nous. APRÈS, on allait faire une marche. On s'occupait de nos affaires sans "dumper" ailleurs. Oh oui! il pouvait pisser ailleurs. Mais son #2, c'est toujours nous qui la gérions, chez nous. On ne la balançait pas ailleurs. 

Quand il pissait ailleurs, il ne faisait que marquer son territoire. 

Je pisse pas mal autour de mon cubicule en ce moment. 

Les crocs prêts. 

Je vous parlerai une autre fois de ce que ça a attiré. 

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