mardi 8 octobre 2019

Quelques Coups de Téléphones Politiques Notoires

Dans la foulée des conversations téléphoniques potentiellement néfastes du président con d'en bas, voici quelques fois où l'invention d'Alexander Graham Bell a eu aussi l'effet d'un poison pour celui ou celle qui appelait, ou encore qui recevait l'appel.

Le téléphone a eu ses moments importants. Roosevelt appelant Churchill en temps de guerre, entre autre, à une époque où le téléphone n'était même pas dans le bureau du président des États-Unis, mais dans une pièce voisine. C'est justement Franklyn Roosevelt qui l'importera dans son propre bureau afin de montrer la "modernité" de sa gouvernance.

JFK établira "la ligne rouge", une ligne directe entre les États-Unis et l'URSS de Nikkita Krushtchev, qui avait tant servi pendant la guerre froide, la crise de Cuba, particulièrement. Stanley Kurbrick tournera un fameux film (tous les films de Stan le sont) sur les relations États-Unis/URSS (d'alors-1962) que je me suis retapé il y a trois quatre dodos.

Les conversations de Richard Nixon lui seront complètement nocives.

Au Canada, certains coups de fil ont marqué l'histoire et pas tant que ça, la mémoire.

Sous Pierre Eliott Trudeau, le ministre Charles Drury, ministre fédéral des travaux publics, avait communiqué avec un magistrat, en 1976, pour défendre un de ses confrères, André Ouellet, accusé devant les tribunaux d'une traditionnelle fourbe libérale. On a décrié, on a tout trouvé inqualifiable, mais Trudeau, filou comme son fils le sera aussi, refusera sa démission.

En revanche, deux ans plus tard, en 1978, le ministre fédéral du travail, John Monroe, a été contraint d'abandonner son poste, pour avoir téléphoné à un juge de la cour provinciale de l'Ontario. Monroe l'avait appelé afin de défendre un de ses bons électeurs. Oui, un député représente techniquement son concitoyen, mais jamais au point de vouloir influence un juge.

Contrairement à la Chine ou la Russie, il y a une réelle séparation des pouvoirs entre système de justice et système politique.
(C'est aussi le noeud qui ne se dénouera jamais dans l'affaire Huaweii, L'absence de séparation entre justice et politique en Chine).

Un jeune ministre de la condition physique et du sport amateur du nom de Jean Charest, oui, lui, dans les rangs conservateurs de Brian Mulroney, il avait appelé, de Nouvelle-Zélande, le juge Yvan Macerola, avant que celui ne rende jugement dans la cause de l'entraîneur sportif Daniel St-Hilaire qui poursuivait l'Association Canadienne d'Athlétisme, afin de participer aux jeux du Commonwealth. St-Hilaire était un entraîneur efficace et populaire, et on l'avait écarté de l'équipe de coachs pour des raisons jugées injustes. Mais la ligne de séparation des pouvoirs ne devait PAS être franchie par le ministre Charest.

Dans la plupart des cas, c'était les juges qui dénonçaient les appels, violés dans leur indépendance d'esprit. Indignés de l'ingérence.

Dans ce dernier cas, Jean Charest, a démissionné. Mais il est revenu nous hanter par la suite, muté Libéral provincial.

Robert Bourassa était un compulsif communicateur par téléphone. Il appelait absolument tout le monde, tout le temps. Même les adversaires, Lévesque, un ami, Bourgault, tout le monde afin d'obtenir plus souvent qu'autrement le consensus. Un de ses appels a fait périr son projet.

L'Accord de Meech avait échoué et on négociait l'Accord de Charlottetown. Maître André Tremblay, experts en droit constitutionnel internationale et bras droit du ministre Gil Rémillard, lui, ministre des affaires intergouvernementales, et Diane Wilhelmy, secrétaire générale associée aux affaires intergouvernementales, deux très haut fonctionnaires du gouvernement donc, s'étaient échangés leur désavoeu et désenchantement des concessions de Robert Bourassa, et lui en avait fait part. "on s'est écrasé, c'est une honte nationale" avait dit Wilhelmy, prétendument en privé, mais tout ça avait été rendu public. Si public que le Québec, mis au parfum de ce qu'on aurait pu avoir, mais que Bourassa avait cédé,  avait rejeté en bloc l'Accord de Charlottetown, le faisant faire 100 % patate. (pas que le Québec qui l'avait refusé, la plupart au pays aussi)

Dans le dossier SNC Lavalin, le 19 décembre dernier, la ministre de la justice et procureure générale du Canada, Judy Wilson-Raybould est en conversation avec le premier fonctionnaire au pays qu'on appelle aussi le greffier du conseil privé. Celui-ci insiste pour avoir un accord de poursuite différé. Un accord de poursuite différé est un accord qui retarde les procédures de poursuites et permettrait un accord à l'amiable, moyennant quelques gros sous. La ministre enregistre cette conversation, qui n'est pas la première sur le sujet, répétant, comme les autres fois, que la conversation est inapropriée. "Je me sens très mal à l'aise, vous faites de très nombreuses pressions sur ma personne". Elle le répète maintes et maintes fois. Il lui répète que M.Trudeau est mal à l'aise, il n'est pas content non plus. Elle souligne l'ingérence du politique dans le judiciaire.

C'est ce que les conservateurs trouvent scandaleux et ceux-ci voudraient que le gouvernement en tombe. C'est Judy qu'on a expulsé du caucus Libéral. Elle n'était pas assez systématiquement fourbe.

Aux États-Unis, Donald a appelé l'Ukraine, l'Australie et la Chine, a-t-on découvert depuis quelques jours, chaque fois, dans le but de vouloir trouver du scandale à vendre au peuple des États-Unis, sur ses adversaires politiques.

Du tricheur consultant du plus tricheur encore pour tenter de vendre du scandale aux ignorants.

Il n'y arrivera pas.
Même si en ce moment, il y arrive peu.

Surtout parce que Biden n'arrive pas à se défendre.
Trop vieux.

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