mercredi 24 juillet 2019

L'Olive

"J'ai autant de chances de devenir Premier Ministre que de me réincarner un jour en olive."

Boris Johnson est donc maintenant une olive.

Mardi, il devenait officiellement le nouveau Premier Ministre désigné de l'Angleterre. Le mot "désigné" est important. Il prend la place de Teresa May dont le parti conservateur avait la majorité au parlement Anglais. Mais il n'a pas été élu par le peuple à ce poste. On se demande même si il serait élu car si on sonde la rue, la plupart parlent avec cynisme de son arrivée au 10, Downing Street.

La Parti Conservateur s'est voté un chef qui ne sera pas ennuyant et qui ne se cachera pas dans la controverse. Un mini Donald Trump.

Il fera face au plus grand défi politique d'Angleterre depuis Churchill. C'est donc quoi? 75 ans?
Churchill devait, pour la seconde fois, mettre un terme à une Grande Guerre. Johnson devra divorcer de l'Union Européenne d'ici le jour de l'Halloween prochain.

Largement responsable de la fissure entre l'Union Européenne et l'Angleterre, il semblait logique pour la plupart à l'intérieur du parti que ce soit lui qui s'occupe du bordel actuel. Son plan est de quitter, qu'il y ait deal ou non, le 31. On quitte et on négocie après. Possibilité selon lui. Catastrophe et destructif selon plusieurs autres. Brûler les ponts avec l'Europe est un acte incendiaire, pas un acte d'homme d'État. Quitter l'UE sans accord menace de provoquer un effondrement économique sans précédent en Angleterre (tout sera sans précédent dans le Breixit), risque de briser une Angleterre maintenant fort divisée, en plus de raviver les violences entre les deux Irlande.

Il faut rappeler que 92% de l'Irlande du Nord veut rester dans l'UE.

Mardi avait un côté clownesque. Johnson se pointant au micro en disant "On disait que vous seriez découragés, vous ne semblez pas découragés à mes yeux!" Accueilli non seulement par le plus grand des silences, mais aussi par les visages les plus blêmes. Comme si personne ne croyait au pari de se la jouer "Trump" pour surfer sur le vent populaire un peu encore. Un seul "non" loin dans le fond a été entendu. Un membre de sa famille, peut-être.
Open your eyes, this is not a bad dream
"Il y a surement des gens ici qui se demandent ce qu'ils viennent de faire?" a ouvert Boris à sa foule sans réaction. En effet, tout le monde semblait regarder la merde sur ses propres souliers. Johnson a mentionné que son slogan: "Deliver, Unite, Defeat" n'était pas le slogan qu'il aurait voulu choisir. Puisque ça faisait un acronynme de DUD (quelque chose ne fonctionnant pas proprement, insatisfaisant et sans valeur). Ce qui est faux car il a ajouté un "E" pour "Énergiser le pays!", faisant de DUD, DUDE. Un terme de slacker.

Ils ont été vite à trouver des slogans de 4 mots pouvant offrir d'autres acronymes trouvant bien lui aller comme:
Dithering, Idiot, Clown, Klutz.

Boris Johnson, maire de Londres, c'est amusant, mais Premier Minus du pays...ça fait peur.
Survolez ces 11 meilleurs moments en Europe selon Politico.

Comment un homme, limogé deux fois pour avoir menti comme journaliste dans la livraison de ses reportages peut ainsi devenir l'homme le plus puissant de son...Oh attendez! c'est JUSTEMENT parce qu'il ment comme un dentiste qu'il est là où il est présentement.

Et ce pourquoi Donald Trump est convaincu que l'homme de la situation devait être Boris Johnson et personne d'autre. Entre Tartuffes, on se reconnait.

Si Trump est convaincu que Johnson était le bon homme, c'est une confirmation de l'erreur que commet actuellement le parti conservateur Anglais.

Mais les journalistes trouveront tout ça distrayant. Et le peuple ne l'a pas encore voté là où il se trouve.

Ce sera distrayant un nouveau dingo au volant.

Être le dindon de la farce, ce n'est pas toujours pour les autres. C'est au tour des Anglais.

Et le Dindon, c'est cuit avec de l'huile d'olive.

L'Angleterre croyait se chauffer au soleil.

Se rend aujourd'hui compte que c'était plutôt les portes de l'enfer qui s'ouvraient.

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