mercredi 7 novembre 2018

Un Marteau Dans Le Cul

Quand les quincailleries RoNa ont été vendues à Lowes, tout le monde, mais vraiment tout le monde, a trouvé franchement dommage de voir le fleuron Québécois celui de Roland & Napoléon, passer  sous contrôle Étatsunien.

Nous étions plusieurs à faire du cynisme, il y a deux ans, en disant que, sous le poids du bon montant d'argent, les putes naissent toutes seules. On a jamais, jamais, jamais, jamais, offert de garanties au Québec. On a "promis". Ce qui ne vaut rien si ce n'est pas écrit quelque part. Et signé, contresigné. On a promis que le bureau chef resterait à Boucherville. Et c'est une promesse qu'on tiendra. Fermant maintenant le bureau de Mississauga.

Ça ne devient plus du cynisme quand la mise en abyme anticipée devient vraie pas longtemps après. C'est simplement du déja vu.

On savait qu'on se faisait mettre un marteau dans le cul.

Lundi, 31 quincaillers canadiens apprenaient à la radio (oui, pas autrement) que les États-Unis mettraient la clé dans la porte de leur commerce. Fermant honteuse seulement 20 des leurs aux États-Unis. OUI, les chiffres ont ralenti dans les magasins spécialistes d'outils, MAIS PAS ICI! AUX ÉTATS-UNIS!

Pas ici.
Pas ici.
Pas ici.

Et c'est ici qu'on fermera 11 quincaillers de plus qu'au pays de l'ennemi Trump. Les États-Unis sont 100 fois plus peuplé que chez nous. Et c'est chez nous qu'on va surtout fermer. Il n'y a pas que Trump qui veuillent grabber by the pussy notre petit pays. Il y a aussi le nouveau proprio de Lowes, aux États-Unis. Celui-ci est le même qui était le patron de JC Penney, qu'il a quitté, et laissé dans un très piètre état, presque mourant. OUI, le ralentissement aux États-Unis est réel. Construire de nouveaux sites n'est pas une chose facile et reste très coûteux. MAIS PAS ICI! ICI TOUT VA BIEN!

J'ai travaillé avec les États-Unis dans une grande compagnie internationale dont je n'honorerai jamais le nom. J'étais à l'approvisionnement pour le Canada, dans un domaine précis. Nos commandes étaient jumelées à celle des États-Unis et produites en Asie. Ce qui était toujours un casse-tête. Car les vendeurs du Canada et ceux des États-Unis ne vendaient pas les mêmes choses du tout. Et l'Asie exigeaient des minimums afin de produire. Si les États-Unis n'achetaient pas la même chose que nous, il fallait essayer de les convaincre de le faire. Sinon, annoncer à ceux qui voulaient nos produits, qu'on avait convaincus d'acheter nos produits, il fallait leur dire que le produit ne se ferait pas. JAMAIS, les États-Unis ne faisaient de concessions pour nous. En revanche, nous étions en perpétuelle position de plier sous leurs demandes, ce qui rendait mon travail insupportable. Nous étions la poussière de l'ombre de la graine de sable sur une plage exclusivement Étatsunienne.

Le plus minuscule des insectes parmi les microbes.

Same shit now.

Le Canada? ce sera toujours un petit chiffre d'affaire pour l'Oncle Sam.

Le mot garantie n'a jamais été du contrat initial. Il n'y avait que des intentions et des voeux pieux.

Doit-on donc être si surpris?

Il y a même pas deux mois, Christian Dubé, actuel ministre du ridicule, disait encore que la vente de RoNa était justifiée.

Oui, si on voulait se faire rentrer un marteau dans le cul.

Jouissez maintenant.

Pendant que les porcs couinent.


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